Chapitre 16 : Recrue

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Naje


Naje se prépara dans sa petite loge dans les souterrains de Manok. Les murs, le sol et le plafond étaient en ciment. Il y avait un bureau et une bibliothèque, un lit et une armoire, dont la moitié était pour des vêtements et l'autre pour des armes. Une des deux portes donnait accès à une petite salle de bain. L'autre était la porte d'entrée, très solide et avec des verrous supplémentaires de l'intérieur. Seul lui avait la clef de cette pièce sans fenêtre. C'était très petit, mais très sécurisé.

Il enfila une armure assez fine et passa des vêtements noirs par dessus. Il mit une écharpe noire autour de tête, ne laissant qu'une petite ouverture pour ses yeux. Il mit ses gants et attacha son katana à sa ceinture, sur sa gauche. Il prit son sac et le mit sur son dos.

Il lut son ordre de mission. Il devait trouver des preuves de la corruption d'un sodur-chef. Ce dernier était soupçonné de fermer les yeux sur un trafic de drogues en échange d'argent. Il vivait et travaillait dans une ville proche de la capitale d'Aquana, Naje sut qu'il pourrait donc faire un petit détour en rentrant, pour ses affaires plus ou moins personnelles.

Il laissa son ordre de mission dans son armoire, n'ayant pas le droit de l'avoir sur lui. Il attendit la nuit pour sortir, verrouillant sa porte. Il traversa les longs couloirs et regagna la surface en passant par une porte dissimulée aux yeux des villageois. Il se glissa hors de la ville dans le dos des gardiens. Ils le laisseraient passer s'il leur montrait sa carte mais il devait être le plus discret possible. Moins de personne le verrait, mieux ce serait.


Il voyagea en train, restant caché au fond d'une cabine, se reposant et s'alimentant en attendant. Il descendit en sautant juste avant une gare, décidant de faire le reste du trajet à pied. Il attendit la nuit pour entrer dans la ville. Il marcha dans l'ombre, longeant les murs. Il passa par les égouts pour se faufiler dans le bâtiment administratif des sodurs et atteindre le bureau du chef. Il ne fit aucun bruit, les quelques gardes avaient été faciles à éviter mais il ne fallait pas attirer leur attention.

Être nyctalope était un précieux avantage. Il pouvait circuler, fouiller et lire tout ce qu'il voulait sans avoir besoin de lumière. Cependant il n'y avait rien qui pouvait l'intéresser pour sa mission à cet endroit, il allait devoir chercher ailleurs. Mais un document attira son attention.

C'était un mandat d'arrêt. Un où il était indiqué : Urgent, mort ou vif. Il tiqua lorsqu'il vit qui était ce criminel tant recherché. C'était une petite fille, appelée Clara, âgée d'à peine 5 ans. Il baissa les yeux sur le motif : pouvoirs démoniaques.


Elle était comme lui.


Mais contrairement à lui, qui avait pu dissimuler ses pouvoirs et les avait fait passer pour des techniques plus ou moins normales, elle n'avait pas pu. Selon les indications données par son propre père, elle avait des sens sur-développés et une résistance aux flammes.

Trahie par son père… Naje comprenait mieux pourquoi son père avait tant insisté sur l'importance de garder ces pouvoirs cachés. Car peu importe qui les découvrait, famille ou non, il ne serait plus qu'un démon à ses yeux. Et la suite ne serait pas jolie.

Il savait ce qui l'attendait si ses pouvoirs étaient découverts. Son père lui avait déjà tout dit, même s'il était trop jeune pour avoir à entendre ça. S'il avait de la chance, il pourrait être rapidement exécuté par ceux qui l'auraient découvert. Et dans le cas contraire, il serait capturé.

Capturé et livré aux chasseurs de démons. Il serait alors enfermé pour le reste de sa vie, à servir de cobaye pour eux. Ils testeraient ses pouvoirs et essayeraient de les lui arracher pour les réutiliser avec les êtres artificiels.

Et cette petite fille allait subir ce même sort. Il ne pouvait pas la laisser. Elle avait besoin d'aide, de son aide. Il ne savait pas quoi faire sur le long terme, mais il pouvait au moins la cacher le temps de trouver une solution durable.

Il remit tous les documents à leur place. S'ils étaient ici, il y avait déjà plusieurs copies envoyées à différents postes de chasseurs et quelques équipes allaient être affectées à sa recherche. Il avait encore un peu de temps avant que la petite ne soit réellement recherchée, quelques heures, pas quelques jours.

Et grâce à ce mandat d'arrêt, il savait où elle vivait. Mais il devait d'abord s'occuper du sodur-chef avant de s'occuper d'elle.


Naje se faufila sans difficulté dans la maison de sa cible. Il tendit l'oreille et entendit des ronflements. Personne n'était éveillé. Il pouvait donc fouiller en toute tranquillité. Cela ne prendrait pas beaucoup de temps, il avait l'habitude de chercher des choses que les gens voulaient cacher.

Souvent, les gens dissimulaient des choses dans d'autres. Il avait facilement trouvé un sachet de drogue dans une boîte de céréales. Ou alors, ils en cachaient d'autres dans des endroits inaccessibles et en dissimulaient dans des conduits d'aération. Ce sodur-chef ne pouvait pas être bien différent.

Naje leva les yeux et vit la cachette idéale. Le haut du mur semblait avoir une ouverture. Il utilisa une chaise pour accéder à cet endroit. Il mit sa main sur ce mur et poussa légèrement. Et comme il l'avait deviné, une ouverture se dévoila.

Dans ce petit espace, il trouva des documents volés au bâtiment administratif. Il les lut rapidement et découvrit que cela concernait un trafic de drogues. Il prit son appareil photo, celui fourni par ses supérieurs et fabriqué pour ce genre de missions. Il photographia les preuves et dès que les photos sortirent de l'appareil, il les rangea soigneusement dans une pochette qu'il mit dans son sac.

Comme il avait fini de ce côté, il était temps pour lui de passer à autre chose. Il sortit discrètement et se dirigea vers la maison de la petite fille.


L'habitation était vide. Il chercha des indices pouvant le guider vers l'enfant. Plusieurs objets étaient manquants, des vêtements et quelques cadres-photo. Visiblement, la mère avait emmené précipitamment ses deux enfants, Clara et un nourrisson. Et il devait trouver où ils étaient.

Il remarqua un album au sol avec plusieurs crayons et stylos autour. Il tourna quelques pages pour voir que le père avait été gribouillé sur chacune de ses apparitions. Puis, il tomba sur une photo de la famille prise sur la devanture d'une maison de campagne. Il détacha la photo et la retourna, l'adresse était indiquée au dos.


Le matin s'était déjà levé lorsqu'il arriva à destination. Il ressentit l'émofa de chaque membre de la famille, confirmant leur présence. Il sut distinguer celle de la petite fille, elle était légèrement différente des autres.

Il savait que toquer ne ferait que faire fuir les occupants, alors il escalada le mur pour entrer par une fenêtre du premier étage. Personne n'allait le voir, c'était la campagne après tout. Il se dirigea vers le salon, là où se trouvait la famille.

Il vit la mère assise sur le canapé, lisant un journal. Elle cherchait certainement si un article sur sa fille avait été publié. Le bébé dormait dans un berceau à sa gauche et Clara jouait au sol en face de sa mère. Elle semblait normale, mais les pouvoirs démoniaques étaient assez discrets.

Il mit ses mains en l'air pour montrer qu'il n'allait pas les agresser et entra dans la pièce, laissant ses pas être un peu plus bruyants que d'habitude pour être remarqué. La mère se tourna vers lui et sursauta. Elle saisit le couteau de cuisine qu'elle avait gardé près d'elle et le brandit devant elle.

« Qui êtes-vous ? Cria-t-elle. »

La petite fille leva la tête, vit la scène et alla rapidement se cacher derrière les jambes de sa mère. Naje retira lentement son écharpe pour dévoiler son visage, il la laissa tomber au sol, montrant toujours ses mains vide.

« Tout va bien.

– T'es qu'un enfant… Murmura-t-elle.

– Je m'appelle Naje. Je ne suis pas là pour arrêter votre fille, je ne lui ferai pas de mal.

– Alors qu'est-ce que tu fais ici ?

– Je suis là pour l'aider.

– Pourquoi ?

– Parce que je suis comme elle. »


Ils étaient assis à la table de la cuisine, face à face, gardant œil sur les deux enfants grâce à la grande ouverture sur le salon, avec une tasse de thé en mains. La mère le fixait et Naje avait les yeux baissés sur sa tasse.

« Quel âge tu as ?

– J'ai 12 ans.

– Et tu as des pouvoirs démoniaques toi aussi.

– Oui.

– Depuis quand ?

– Depuis ma naissance.

– Comment tes parents ont fait ?

– Mon père m'a appris à les cacher. Ça devait être moins compliqué que pour votre fille. Mes pouvoirs sont moins visibles que les siens.

– Il savait ce que tu étais ? Pardon, se rattrapa-t-elle, ce que tu avais ?

– Il était un chasseur de démon. Il l'a tout de suite remarqué.

– Il ne t'a pas dénoncé ?

– Il n'était pas très net non plus, admit Naje. Il savait ce qui pourrait m'arriver si j'étais découvert alors il m'a protégé. Et vous, comment avez-vous découvert les pouvoirs de votre fille ?

– Son père buvait et il devenait violent. Il y a quelques jours, il l'a attrapé et a essayé de lui brûler le visage dans la cheminée. Mais elle n'a rien eu. Elle était intacte. Mon mari a eu peur et est parti.

– Et vous n'avez pas eu peur ?

– C'est ma fille, je l'aime comme elle est. Mais j'aimerais savoir d'où viennent ses pouvoirs.

– Elle les a eus par le choc.

– Comment ça ?

– La violence de votre mari l'a choquée et ses pouvoirs se sont éveillés pour la protéger. D'où sa résistance au feu.

– Tu veux dire que si son père n'était pas violent, elle ne les aurait pas eus ?

– On ne peut pas savoir. Personne ne peut prévoir les pouvoirs démoniaques.

– J'aurais dû faire quelque chose… Murmura-t-elle.

– Vous n'auriez rien pu faire pour éviter ça. Je vous assure que ce n'est pas de votre faute. »

Elle expira, serrant sa tasse de tristesse. Ces mots ne changeaient rien à sa culpabilité.

« Tu connais d'autres personnes comme toi ? »

Naje secoua négativement de la tête. Les humains aux pouvoirs démoniaques ne courraient pas les rues.

« Comment ça se passe avec tes parents ? Je ne sais pas comment faire avec elle.

– Je ne leur ai pas parlé depuis presque dix ans, dit-il en la regardant. »

Elle se figea, surprise par cette réponse.

« Tu es tout seul ?

– Plus ou moins.

– Et il y a des gens qui s'occupent de toi ?

– Ils ne savent pas.

– Comment c'est possible ?

– Peu de parents arrivent à communiquer avec leurs enfants ayant de tels pouvoirs. »

Elle soupira. Elle était désespérée.

« Elle est recherchée, pas vrai ? Qu'est-ce qu'il va lui arriver s'ils la trouvent ? Ils vont nous séparer ? La tuer ? Ils vont lui faire du mal ? »

Il hocha de la tête. Elle posa les yeux sur sa fille et laissa couler quelques larmes silencieusement. Puis elle regarda à nouveau Naje, qui avait de nouveau les yeux baissés.

« C'est difficile de vivre normalement avec ces pouvoirs ? Demanda-t-elle.

– Ça dépend d'eux. Est-ce qu'elle a déjà perdu le contrôle ?

– Oui, elle a failli brûler un livre l'autre jour. »

Ça allait être compliqué pour elle. Naje avait la chance que ses pouvoirs ne puissent pas se voir. La mère étudia l'enfant face à elle.

« Est-ce que ça va ? Ça ne doit pas être simple de vivre avec tout ça.

– Je n'ai pas vraiment connu autre chose donc je ne peux pas comparer.

– Et tu n'as personne à qui faire confiance ?

– Si mais pas pour ça. »

Ça sonnait faux. Son maître et Shoyo étaient au courant de ses pouvoirs, mais ils ignoraient leur origine. Comment pourrait-il leur dire une chose pareille ? Il avait confiance en eux, surtout en Shoyo. Mais il ne pouvait pas risquer de tout perdre à cause de ça. Il ne voulait pas.

« Qu'est-ce qu'on peut faire pour Clara ? Elle n'est pas en sécurité ici.

– Je pourrais lui créer une nouvelle identité. Le plus loin sera le mieux.

– Mais ils vont la chercher, ils pourront la reconnaître.

– Elle a 5 ans, elle va vite changer.

– Mais pas moi. Si je reste avec elle, ils nous retrouveront à cause de moi. Je vais devoir la quitter… Et elle sera toute seule…

– Je ne la laisserai pas seule tant que je ne serais pas certain qu'elle soit en sécurité.

– Parce que tu ne pourras pas rester avec elle ?

– Je ne peux pas lui offrir une place près de moi. »

Pas avec les Huiju sur son dos. S'il quittait Manok pour elle, le clan le cherchera.

« Et ses pouvoirs ?

– Je lui apprendrais à les cacher avant.

– Que dois-je dire si on me demande où elle est ?

– Vous pourrez dire que vous l'avez mise à la porte à cause de ses pouvoirs. Personne ne vous le reprochera et ce n'est pas vraiment un mensonge vu que je l'emmène, mais vous ne devrez pas mentionner mon existence. »


Elle prépara un sac pour sa fille avec l'aide de Naje. Il l'empêcha de mettre certaines affaires pouvant apparaître dans sa fiche de recherche, comme la peluche préférée de Clara. Naje était assez admiratif envers cette femme. Elle aurait pu réagir comme son époux, mais elle avait protégé sa fille. Là où certains parents effaçaient l'existence de leur enfant, d'autres feraient tout pour les protéger, peu importe qui ils sont, ce qu'ils sont.

« Qu'est-ce que je dois lui dire ? Demanda-t-elle. Ça sera la dernière fois que je la verrais.

– Dites-lui qu'elle ne doit pas être effrayée par ce qu'elle est capable de faire. Dites-lui qu'elle n'est pas comme les autres enfants, qu'elle n'arrivera pas à s'intégrer et qu'elle aura parfois l'impression qu'il n'y a pas de place pour elle et que personne ne l'aime. Dites-lui que rien de tout ça n'est pas de sa faute. Et surtout, dites-lui que vous l'aimez. »

Il partit attendre à l'extérieur pour qu'elles puissent faire leurs adieux entre elles. Il scruta les alentours, vérifiant que personne n'approchait. C'était la première fois qu'il s'apprêtait à aider une fille recherchée à s'enfuir.

Il avait préparé un plan. Il allait la cacher dans sa loge le temps de lui apprendre à avoir un minimum de contrôle sur ses pouvoirs. Il ne savait pas encore comment s'y prendre et il savait que ce n'était pas très sain de l'enfermer dans une petite pièce, mais il n'avait pas le choix. Et ensuite il allait lui trouver un endroit sûr où elle pourrait grandir. Il espérait juste que cela ne prendrait pas des années pour ça.

Il les vit sortir. Clara était maintenant habillée de noir et avait un sac à dos. Il remit son écharpe pour dissimuler son visage. Et lorsque la petite s'approcha de lui, il se mit à sa hauteur pour lui faire de même avec elle. Ils partirent, main dans la main.

« Ne regarde pas en arrière, lui conseilla-t-il. »

Ce serait encore plus déchirant.


Ils avaient marché dans la forêt en évitant les chemins, se rendant à la capitale d'Aquana. Naje avait besoin de chercher des informations sur le grand-père de Shoyo et il était tout près. Lorsque la nuit était tombée, il avait caché Clara sur un toit, dans un bac avec les sacs.

Naje avait ensuite accédé à la salle des archives des services sociaux grâce aux conduits d'aération. Cette pièce était comme une grande bibliothèque surchargée. Naje se dépêcha et parcourut les étagères, cherchant le nom du grand-père de Shoyo. Il trouva le dossier et le lut rapidement.


Shoyo avait raison de s'inquiéter.


Soudain, la lumière fut allumée. Naje sursauta et remit le dossier en place, il se cacha derrière un meuble. Il entendit des bruits de pas. Il devait partir et vite. Mais il ne pouvait pas atteindre la grille d'aération. Comment pouvait-il sortir de là ?

« Sortez ! Cria une voix. Vous n'avez pas à être ici. »

Il ne les avait pas entendu arriver. Il était coincé.


Naje était assis dans une salle d'interrogatoire. Ses mains étaient menottées et enchaînées à la table qu'il fixait. Il n'avait plus son écharpe et son équipement. Il était mal. Très mal. Les policiers l'avaient attrapé. Heureusement, ils n'avaient pas compris qu'il était un FS. Ils ne savaient pas non plus qui il était, ni ce qu'il faisait. Et Clara ne semblait pas avoir été repérée. Mais comment allait-il faire pour sortir de cette situation ?

Un policier était en face de lui. Il lui posait plusieurs questions auxquelles Naje ne répondait pas. Il avait besoin de temps pour trouver une solution. La porte s'ouvrit et une policière dit :

« Son avocat vient d'arriver. »

Le policier se leva et quitta la salle, grommelant, laissant la place à cet avocat. Naje ressentit l'émofa du nouvel arrivant. Elle était différente. Et très forte. Des pas assez lourds résonnèrent dans la petite salle et l'avocat s'assit confortablement.

Naje leva les yeux sur lui. C'était un homme, habillé en costume-cravate, avec un café à la main. Il avait des cheveux noirs, plaqués en arrière, et des yeux jaunes, très lumineux. Naje ne l'avait jamais vu auparavant.

« Je ne savais pas que j'avais un avocat, murmura-t-il.

– Il faut croire que le fait d'avoir une protégée y a joué un rôle. »

Naje écarquilla les yeux. Clara ? Ils l'avaient trouvée ?

« Elle va bien, ne t'inquiète pas.

– Qu'est-ce que vous voulez ? »

Il prit une gorgée de sa boisson.

« La vraie question, c'est de savoir ce que tu veux toi. Ils ont monté un dossier pour ton procès : intrusion avec effraction, vol de documents classés secrets, port d'armes illégal, association de malfaiteurs… Il n'y a pas besoin d'être avocat pour savoir que tu vas en prendre pour un sacré bout de temps. »

Une autre gorgée.

« Ou bien, je te fais une autre proposition. »

L'avocat se pencha en avant et fixa Naje dans les yeux en souriant de coin.

« On pourrait avoir besoin de tes services. »

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