Dans mon esprit, j'ai toujours représenté l'inspiration comme de la foudre, qui frappe sans crier gare. Lorsqu'elle me tombe dessus, je n'ai plus d'autre choix que d'arrêter immédiatement ce que je suis en train de faire pour écrire. Elle peut surgir d'une phrase prononcée, à la vue d'un paysage, de mots appris en cours, d'expression que tout le monde connait et utilise sans réfléchir... Par exemple, je ne sais toujours pas pourquoi, je dois l'avouer, mais j'étais en train de cuisiner et l'expression "Il était une fois" me trottait dans la tête. Ça a été le premier vers d'une épopée que je suis en train d'écrire.
Je ne réalise pas beaucoup de défis et ne participe pas à beaucoup de concours car les contraintes restreignent mon imagination. Si l'on me dit "Écrivait un texte dans le quel un jeune homme se fait voler et frapper par ses camarades de classe mais décide de se rebeller et de se venger en leur lançant des bombes à eau sur la tête du haut du toit de l'école", c'est trop précis pour moi. Si on me dit "Imaginez l'histoire d'un jeune homme qui se fait voler et frapper", j'aurais peut-être eu l'idée de la bombe à eau par moi-même (ou peut-être pas) et aurais réussi à écrire quelque chose. Si on me dit "Écrivez un texte à partir de ces trois mots : "concombre", "vache", "aspirateur"", je suis encore plus efficace qu'avec un contexte donné.
Pour moi, l'inspiration, c'est cette étincelle qui peut surgir à tout moment, et qui réveille ton esprit et l'invite à se nourrir d'expériences, que l'on ne peut parfois vivre qu'à travers l'écriture. L'inspiration est la mère de l'écriture, par un parallèle avec ma mère qui vient me réveiller le matin et me prépare mon petit-déjeuner.
Il y a un temps pour manger, un temps pour dormir, un temps pour s'amuser, alors je ne force jamais l'inspiration. Si elle doit venir, elle viendrait d'elle-même quand elle en aura envie. Je ne vois pas l'utilité de rester coincée des heures devant une feuille blanche à me lamenter. Peut-être que, tout comme les contraintes me bloquent, le fait que je reste planté comme une asperge devant une feuille bloque l'inspiration.
Bref, pour faire simple, mon inspiration n'en fait qu'à sa tête et fait ce qu'elle veut de moi!