- Je peux t’accompagner ?

C’était Alex, évidement, qui m’avait suivi discrètement dans l’entrer.

- Ok, mais c’est toi qui portes les sacs, et je conduis.

- Pas de soucis !

Et sans attendre plus longtemps je sortis suivis de près par un Alex beaucoup trop joyeux. La route fut silencieuse, briser par nos respirations et le bruit de la voiture, le trajet jusqu’au supermarché n’était pas très long et nous fûmes rapidement arriver. A l’intérieur il y avait beaucoup de monde, j’étais déjà fatiguer rien qu’en voyant les queues aux caisses. Alex lui, était déjà partis, cadis en main il fonça droit devant lui, évitant les gens sur son passage, ne prêtant attention à personne, personne sauf moi. Au bout de quelques mètres il se retourna et me sourit, m’invitant à le suivre. C’était étrange, de faire les courses avec quelqu’un, la seule personne avec qui j’avais déjà fait des courses avait été mon père qui très vite n’avais plus pus avec son travail. Se retrouver avec quelqu’un, discuter des produits, se disputer de choses et d’autres, chercher, se perdre parmi les rayons, tout cela était étrange pour moi. Par moment nous croisions des personnes de ma connaissance, s’en suive de longue présentation épuisante et ennuyeuse qui me lassait rapidement. Je finissais par les abandonner à leur discussion pour continuer les courses, mais à chaque fois Alex me rejoignait quelques instants plus tard, comme s’il avait peur que je ne me sauve et ne l’abandonne dans ce super marché. Ce serait d’ailleurs une bonne idée… le cadi se remplissait rapidement et enfin nous pûmes rejoindre les caisses dont les queues avaient diminué depuis notre arriver, à mon plus grand soulagement.

- Tu fais souvent les courses pour ta mère ?

- C’est presque toujours moi qui les fais, elle n’a jamais le temps pour ça, comme pour beaucoup d’autre choses d’ailleurs.

Il ne répliqua rien, se contentant de fixer un point invisible derrière moi.

- Tu es proche de ta mère ?

- Mmm non pas vraiment. Elle est souvent en train de travailler et comme tu as pus le voir elle est assez froide, même avec moi.

- Je vois… Et ton père ? murmura-t-il presque d’une voix triste.

- Quoi mon père ? lui répliquais-je en me tournant vers lui.

- Tu t’entendais bien avec lui ?

- Oui… Oui plutôt, mais rapidement il a eu trop de travail, et quand il est mort nous n’avions déjà plus la relation de quand j’étais petite.

- Il était comment ?

- Tu pose beaucoup de questions dites donc !

- Désolé…

Il se tut un instant tandis que nous progression dans la file jusqu’à la caisse. Quand il parla de nouveau, sa voix avait repris son entrain habituel.

- Ça te dirait de sortir faire quelque chose ce soir ?

- La vache tu passes du coq à l’âne toi !

- Oui c’est vrai, rigola-t-il sans me lâcher du regard.

- Tu me propose un rencard en gros?

Il me fit de gros yeux avant d’éclaté de rire, plusieurs personnes dans la file se tournèrent vers lui, curieux de l’origine de ce rire bien trop bruyant.

- Si tu le vois comme ça alors oui si tu veux, c’est un rencard.

- Non mais… Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Tu déforme tout.

- Excuse moi je ne voulais pas te mettre mal à l’aise.

- En même temps tu me demande ça dans un supermarché entre deux inconnus !

- Il ait vrai que j’aurais pu trouver un meilleur moment. Aller ne me dit pas non, ne fais pas ta tête de cochon !

- Ma quoi ?! Tu sais quoi, laisse tomber, et puis pour sortir où ? Il n’y a pas de bar près de chez moi, les seuls qu’il y a sont dans le centre-ville.

- Et alors ? Ce n’est pas comme si le centre-ville était à deux heures de route.

- C’est vrai mais…

- Oh aller dis oui !

- Pfff… Bon. Je suppose que je vais accepter alors ! Ça me changera les idées.

- Super !

- Mais pas ce soir, j’ai encore un peu de boulot à faire.

- Ça marche.

Il me sourit comme un enfant à qui on venait donner un bonbon, c’était assez attendrissant ce genre d’expression qu’il avait, par moment j’avais l’impression de discuter avec un adulte de 40ans et la seconde d’après de me battre avec un enfant de 5ans. Une fois les courses payer et assit dans la voiture, nous sommes rentrés tranquillement, dans le silence de nos non dis et des pas encore dis.

Les courses rangeaient, je me suis installé sur le canapé pour bullée un peu avant de retourner à mes livres et mes rédactions.

Une fois que nous avions finis de manger et que la brûlure de mes yeux devint insurmontable je me mis au lit. Allonger dans le noir de ma chambre, je comptais les moutons pour m’endormir, cela m’agiter plus qu’autre chose mais je trouvais ça reposant, pas au point de m’endormir mais suffisamment pour m’apaisé et vidé mon esprit. Un bruit attira mon attention, un léger coup à ma porte qui me fit me lever et ouvrir doucement la porte, derrière, en pyjama et les cheveux à moitié coiffé se tenait Alex, le visage un peu froissé et les yeux endormis.

- Qu’est-ce que tu fais là ? lui chuchotais-je pour ne pas réveiller ma mère.

- J’ai fait un cauchemar, et il y a des bruits bizarres dans ma chambre…

- Mais sérieux t’as quel âge pour me sortir des trucs pareils ? il ria doucement en se frottant le cuir chevelu.

- Si on peut même plus rigoler ! Non en fait je n’arrive vraiment pas à dormir et je me suis dit qu’on pouvait se faire une sorte de soirée pyjamas.

- Et maintenant t’es une fille ou quoi ?

- Aller sérieux je n’arrive pas à dormir…

- Pfff tu me soul sérieux retourne dans ta chambre.

- Si tu ne me laisse pas entré je dors contre ta porte !