[Partie I]

Elmer Fou d’bite : le « patronyme » de la victime. Tout du moins, le nom qui est inscrit sur sa carte d’agent artistique.
La scène de crime est un carnage digne des plus grands films d’horreur : la pièce est noyée sous des litres de sang, comme si le tueur l’avait prélevé pour repeindre les murs ; y a tout de même mieux pour refaire la décoration...

Le corps déposé sur le matelas, quant à lui, est propre comme un sou neuf, le contraste entre la peau pâle et le couvre-lit imbibé d’hémoglobine est saisissant. Énucléé, les joues et le nez prélevés, la langue découpée en tranches fines, façon carpaccio, déposée dans une assiette blanche sur la table de nuit. Le reste du cadavre, récuré, à certains endroits jusqu’à l’os, le pénis et les valseuses arrachés et enfoncés au fond de la gorge. Je sais pas si, avant, on le surnommait « gorge profonde » mais, pour sûr, maintenant, on pourrait.
J’ai presque honte d’avoir ce genre de pensées. Mais, que voulez-vous ? Chacun dédramatise comme il peut…