Correspondance Avec Darius de Saint-Germain (IV)
Mon cher Darius,
Je vous imagine - attendant votre fiacre ou l'omnibus - arpenter à grands pas d’un esprit torturé les pavés chaotiques d'un boulevard bondé. Avant de monter à bord de l'un ou l'autre, laissez donc là vos fougueux sentiments envers ma bien modeste personne et rejoignez, léger et insouciant, votre destination. Nos routes, jamais, ne se croiseront. Je m'en voudrais que vous vous consumiez à cause de chimères, vous qui êtes un être de chair et de sang. Si vous faites preuve d'un plus grand sens de l'observation, je suis certaine que vous rencontrerez au hasard d'une promenade une délicieuse jeune femme en quête d’une œillade ou d'un sourire à la fois charmant et envoûtant.
Darius, croyez-moi, un cœur esseulé n'attend que le vôtre pour battre à l'unisson. Rendez-le heureux, le vôtre le sera tout autant.
Fanny, ombre parmi les ombres
Annotations