Darius, ô Darius de Saint-Germain,

Ne prenez point mon silence pour de l'indifférence. Votre précédente lettre ne m'était point parvenue. Un esprit facétieux l'avait dérobée. Aviez-vous quelques péchés honteux à expier ? Ou désirait-il mettre votre cœur à mal pour le simple plaisir de le torturer ?
Les porteurs de missives nous jouent parfois des tours et au lieu d'un message, j'en ai découvert deux en ce début de soirée.

J'aime votre esprit espiègle et la façon dont vous usez de la plume. Hélas, en ce qui concerne mon cœur, je ne puis vous le donner. Il appartient déjà à un autre, et je fais partie de celles qui lorsqu'elles aiment, c'est éternel.
Point de larmes ni de tristesse dans vos yeux malicieux et votre être tout entier, une future madame de Saint-Germain se pâme près d'un âtre brûlant en espérant que vous veniez la réchauffer.

Courez, mon bon monsieur, d'un pas altier la rejoindre sans tarder. Cupidon vous suit et saura vous toucher.

Fanny qui vous imagine sauter par-dessus des roseaux pour rejoindre votre destinée.