ELLE S'HABILLE
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Chaque membre, d’abord, docilement s’étire
Pour que glisse et se pose à l’intime des chairs,
Un voilage si fin que l’on voit au travers,
Et la presse si fort qu’à peine je respire.
Puis vient ce qu’aux regards elle voudra montrer,
Et devra s'accorder à son humeur rebelle,
Mais sans rien sacrifier au désir d’être belle,
Que personne, ni moi, ne devons arbitrer.
Il faut un peu de temps pour que tout s’additionne
De la juste façon que son œil noir questionne.
Lorsque enfin le miroir la regarde et se tait,
Que son air inquiet, d’un éclair s’ensoleille,
Elle me tend son cou d'un air d'autorité
Et réclame un baiser, juste là, sous l’oreille.
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