L'INSTANT IDEAL
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Elle peignait l’instant idéal qui envoûte,
Comme je l’écrivais, sans l’atteindre vraiment ;
Nous échangeâmes loin nos ailleurs d’agrément,
Et de l’aimer déjà je n’avais aucun doute.
Le printemps déclamait son grand air, tout à trac ;
Sous le pommier en fleurs, de la térébenthine
Se mélangeait aux vers que j’osais en sourdine.
Nous croquâmes la peau de nos désirs en vrac ;
Puis elle se coiffa, réajusta sa mise,
D’une main qui toujours brûlait sous ma chemise.
Si je suis encor là - mais sans doute ai-je tort -
A n’attendre plus rien d’une quête stérile,
C’est que je sais trouver toujours sous l’arbre mort,
Un peu de la saveur de cet instant fragile.
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