LES BAIGNEUSES
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Elles ont aisément un geste, une manière,
De ces tics féminins pour faire ou se mouvoir,
Que le regard perdu, songeur, elles laissent voir
En feignant d’ignorer notre extase grossière.
Le ciel leur est acquis qui ruisselle de l’or
Sur leurs cheveux, leur peau, cependant qu’elles posent
Près de l’onde indolente en disant quelque chose,
La main négligemment sur le sable en décor.
Chacune est dans l’instant et le théâtralise,
L’habite, le construit, parfois l’immortalise.
Que j’aime le tableau vivant du bord de mer,
Le temps parait plus lent, l’impudeur si subtile,
Et son souvenir sait, au jour gris et amer,
De mon oisiveté faire un songe fertile.
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