LE NAGEUR

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Dans ton grand lit d’écume et parfum de jasmin,

J’aime, le soir venu, poser ma tête lasse

Sur ton épaule nue et, ton sein dans ma main,

Accorder au désir de submerger la place.


A ton souffle léger, des lutins curieux

Viennent boire et semer des poussières de lune

Sur tes cheveux mouillés, ton galbe gracieux,

Et s’amusent de voir ma fièvre inopportune.


Longtemps je flotte ainsi dans un silence lourd,

A ton cœur accroché, jusqu’à ce que réponde

A mon intime espoir ton sommeil vaste et sourd ;


Alors comme un nageur que la détresse inonde,

Je me laisse engloutir dans un noir océan,

Entraînant aux grands fonds tout mon désir béant.

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