LORSQUE LA CHAIR S'ENDORT
Moins d'une minute de lecture
Chaque jour un peu plus se profile la fin,
Et nous n’y pouvons rien ; c’est une lassitude
Hors de toute raison, lente désuétude
Des chaleurs du désir graduellement feint.
Pourtant j’étais un loup dans tes yeux et mon âme
A ton souffle s'ouvrait à tous les horizons ;
L’Amour nous distillait ses secrets, ses poisons,
Et les mille façons d’apprivoiser sa flamme.
Faut-il se résigner désormais à l'effort
Pour étonner un peu notre chair qui s’endort ?
Quel ennui ce serait et quel triste poème
Que de se regarder récitant sa leçon ;
N'est-ce pas s'altérer jusque au fond de soi-même
Que de s'accommoder d'un air moins polisson ?
Annotations