L'AIMABLE SAISON
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Souvent l’après-midi dès l’aimable saison,
Il est là sur son banc à l’écart de la foule,
Ses grosses mains à plat sur ses genoux, il roule
Des yeux vides et las sur un terne horizon.
On ne veut plus de lui, de ses bras, de sa force,
Quelqu’un a décidé dans un lointain bureau
Qu’il ne rapportait plus et qu’il était de trop
Et qu’il fallait ici se résoudre au divorce.
Alors il s'est soumis à ce verdict brutal,
Se demandant partout ce qu’il a fait de mal ;
Lui qui n’a pas compté sa sueur et sa peine,
Ni fléchi sous le joug de pénibles labeurs,
Lui qui porta longtemps et fièrement sa chaîne,
Voit couler sur ses mains d'incontrôlables pleurs.
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