LA SAISON DES LARMES
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Dans Honfleur désertée, à la saison des larmes,
Sur le pavé luisant déambule mon cœur ;
La tristesse est partout et le crachin moqueur
S’insinue au travers du spectre de ses charmes.
Chaque jour un peu plus s'épaissit mon ennui,
Et sous le fard lavé s'embarbouille la trace
De cet amour naïf dont le reflet tenace
Surgit à chaque instant, ricane et me poursuit.
La mer - même la mer - se montre indisposée,
Elle écume en râlant et griffe ma raison ;
Cette histoire de peu lui donne la nausée.
D'avoir trop espéré, j’ai mal, et le poison
Et toutes les humeurs de cette brève ivresse
Déferlent dans mon sang comme une vague épaisse.
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