EXIL
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D’abord il a fallu longtemps se déchirer,
Avant d'oser franchir cette eau sombre et ce vide,
Transis, désemparés et la face livide,
Et s’accrocher au Ciel pour ne pas chavirer
.
Et puis la peur encore au pied de ces murailles,
Hautes à chaque instant, ces barbelés serrés,
Ces cordons de cœurs secs, de regards acérés
Qui viennent se planter au profond des entrailles.
Mais il faut avancer, marcher, serrer le mors,
Jusqu’à cette lueur à laquelle on aspire
Et qui réchauffera les âmes et les corps.
Et l’enfant qui viendra, lui seul saura bien dire
Dans le temps long du cœur, si cet acte insensé
Portait en lui le grain d'un jour recommencé.
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