UN ENFANT
« Nous touchons le Ciel quand nous posons la main sur un corps humain ».
Thomas Carlyle
Bien sûr, on vous dira que notre vie est faite,
Que nous sommes au temps des jours calmes et doux,
Et qu’avoir un enfant ce n’est plus fait pour nous ;
C’est vrai, l’on ne ment pas : il n’empêche, on regrette.
Lorsque l’Amour revient, sur le tard et si grand,
Que l’on sait désormais comment il se déguste,
Il arrive un moment, toujours, où il est juste
D'interroger un peu le Ciel en l’entrouvrant.
Aurait-il son regard, sa peau, sa chevelure ?
Ses baisers seraient-ils aussi même brûlure ?
Et nous faisons l’amour dans un geste tremblant,
Comme s’il s’agissait d’inventer la tendresse,
Puis je laisse ma main s'attarder à son flanc
Et mon songe obstiné caresser cette adresse
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