L'AMICALE PENSEE
Une minute de lecture
Lointaine et grande amie, est-ce bien vous ce soir
Qui m’arrivez d’hier infiniment aimante,
Délicate chaleur qui me sait et m’invente,
Entrez que je vous voie et venez vous asseoir.
Que voudrais-je savoir, que pourrais-je vous dire
Pour évoquer encor l'agrément d'autrefois ;
Je vous ai tant parlé que je n'ai plus de voix,
Et mon propos se perd et ma pensée expire.
Je m'attriste du temps qui s'est enfui si bien
Depuis ce jour ancien, sur un quai de jeunesse,
Où nous nous sommes faits tous deux cette promesse
De ne rien oublier de l'ardeur de ce lien.
Mais voilà que déjà mon souvenir décroche :
Reviendrez-vous me voir avant l'hiver si proche ?
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