LA DESOBEISSANCE
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Quelque jour j’apprendrai la désobéissance ;
Je quitterai des yeux ce jardin où le soir,
Pour m’apaiser un peu, je viens souvent m’asseoir
Et raisonner en moi cette âpre impatience.
Ennui, l’ennui de tout, de la promiscuité
Stérile d’un couple sans amour, et la haine
De soi, de mon corps las. Ô familière chaîne,
Vous ai-je aimé pourtant avec sincérité !
Mais je me suis perdu quelque part, et ma vie
Chaque jour un peu plus cherche son aliment ;
Imperceptiblement se délite l’envie
Qui me tenait debout et me faisait amant,
Et que parfois encor, quand le spleen se déchire,
La fleur dans le jardin me laisse lui décrire.
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