LAISSE-MOI, MON COEUR LAS
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Laisse-moi, mon cœur las, austère et ombrageux,
Te redire ce soir la scène familière
De cette heure de mai, tiède et particulière,
Qui nous ouvrit si bien à l’Amour et ses jeux.
Te souviens-tu, vieux fou, de cette peur étrange
Au seuil de cet état, de ce monde inconnu,
Pacifique soudain et qui se livrait nu,
En exigeant rien moins qu’être femme en échange.
Viens, serrons-nous plus fort, que je raconte après
Comment il a fallu que je te persuade
De ne point t'abîmer à battre la chamade
Lorsque ailleurs la cruelle a porté ses attraits
.
L’Amour nous a servi depuis quelque fortune,
Mais aucune jamais de l’eau du diamant,
Qu’à seize ans nous avons chapardé nuitamment
Dans un écrin d’étoiles et de mousse de lune.
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