LA FUNESTE SENTENCE
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C’est à toi qu’à présent, du fond de ma détresse,
Ô silence éternel, ô ténébreuse loi,
Je remets ce bonheur dont la chair sans emploi
S’annonce désormais au seuil de ton adresse.
Quelle improbable voix, d’un ton impérieux,
A dicté d’un trait froid la funeste sentence ?
Est-ce qu'à trop s'aimer, d'une foi trop intense,
Les amants insolents désobligent les dieux ?
Vois, son bagage est fin car tout n’était qu’esquisse :
La ligne de ses jours, le pli de son front lisse ;
Prends ce qui te reviens pour l'ombre des cyprès,
Fais ton commerce obscur quelque part sous la pierre,
Moi j’ai des souvenirs vivants et des secrets
Qui seront à jamais inondés de lumière.
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