L'OUBLIEE
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Elle habite là-haut, avec le vide autour,
Vivant de presque rien, moins que le nécessaire,
Et chacun qui la plaint - d’un soupir - est sincère
Et sait bien qu’avant tout elle souffre d’amour.
Plus personne, jamais, et trop de naphtaline
Et trop de cire aussi sur les bonheurs distants ;
Dans un présent gluant elle sombre longtemps,
Comme font les oiseaux dans la nappe marine.
Elle a froid plus souvent et tout devient plus lourd,
Si bien que quelques pas prennent parfois le jour ;
Un à un elle éteint les feux de l’existence,
Elle n’entend plus rien et ne voit pas le soir
Qui pose sur avril une promesse intense,
Et devant l’âtre noir longuement vient s’asseoir.
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