LA MESANGE
Sait-on rien de plus beau qu'un chant clair de mésange
Dans le ciel lumineux d'un point du jour pimpant,
Sait-on rien de plus fort que ce frisson étrange
Lorsque alentour la vie émerge et se répand.
Et jusque dans les cœurs obstinément hostiles,
Quelque chose veut croître et se désespérer
S'embraser à nouveau de passions futiles
Et croquer des désirs et se désaltérer.
Moi-même jusqu'ici m'accordant à l'augure
Je répugnais à voir quelque part moins d'ennui,
Et la mélancolie, à l'amitié trop sûre,
A ma confusion apportait son appui.
Mais à voir en ce jour tant d'espoir se promettre
Tant de lumière enfin se mêler au concert,
Je ne peux différer à mon tour de renaître
Et m'affranchir d'un long et douloureux hiver.
J'aspire, si Dieu veut, que cette amour nouvelle
Qui tantôt d'un regard se laissa deviner
Me soit comme un printemps, une saison rebelle,
Un flux incandescent, comme un fruit obstiné.
Annotations