Vida cherche à repousser son assaillant dont une main court à présent le long de son échine frissonnante. Les lèvres sont pressantes, chaudes, et surtout, délicieuses. La fièvre dans les pupilles de Ken, ses mains déterminées et le membre bombé sous son simple caleçon achèvent la raison de Vida, qui place alors ses bras en collier autour de la nuque de son partenaire avant de lui rendre un baiser d’une rare intensité. 

L’homme l’intime à rester silencieuse pendant qu’il prend les choses en main. T-shirt sur le sol, la poitrine de Vida devient alors victime des prochains assauts. Comment avait-elle pu s’accommoder de fantasmes si fades, parvient-elle à réfléchir alors que sa peau fond au contact de la sienne.  À cet instant, plus rien n’existe que cette pièce, cet homme et surtout, son corps hurlant qu’il est temps de reprendre vie entièrement. La jupe et la culotte terminent leur course aux côtés du débardeur. Vida s’installe sur le lit, vite rejointe par Ken toujours partiellement habillé. 

— Maintenant que tu es enfin seule, vas-y, arrête de m’imaginer. 

Il n’en fallait pas plus pour allumer davantage la folie charnelle de la jeune femme, qui à peine la phrase terminée, bondit sur le corps de Ken. Ses jambes s’écartent jusqu’à entrer en contact avec son pubis toujours en relief. Des jours qu’elle le jauge et ce dernier échange de regards n’a rien éteint. Vida attrape les mains de Ken pour les placer au-dessus de son visage. Appuyée contre lui, la valse langoureuse débute. Le corps s’échauffe avec une telle facilité que le feu menace de jaillir, alors la nymphe ralentit. Le plaisir doit durer, ne s’arrêter que quand elle l’aura décidé même si les murmures retenus de son partenaire n’aident pas à la concentration. S’il continue, Vida sera incapable de retenir son orgasme, soupire-t-elle. 

— Putain Vida, pourquoi tu te retiens ? 

Sans prévenir, l’homme inverse le rapport de force et libère ses mains de l’emprise de sa partenaire. Ken soulève ses fesses et offre davantage son membre au supplice de Vida. La nudité de son corps contre le tissu du sous-vêtement du jeune homme parfait le tableau fantasmé. Toute à lui. Quelques soubresauts de plus et Vida s’envole dans d'incontrôlables gémissements. 

Tout en reposant le corps presque inerte de sa partenaire, Ken agrippe un préservatif.  

— J’ai envie de toi, Vida. 

Incapable de parler, l'unique réponse de cette femme n’est rien d’autre que ses doigts enfoncés dans les fesses contractées de celui qu’elle invite avec douceur dans son corps bouillant de plaisir. 

L’homme soupire. Vida s’enflamme. Tête en arrière, elle lui murmure de continuer encore et encore mais l’homme ralentit. 

— Prends le pouvoir, vas-y.

Ken attrape les hanches de sa partenaire pour l’installer à nouveau sur lui. Le voilà tout à elle. Parfait. La chorégraphie reprend dans des va et viens puissants et destructeur. La raison vacille. Sa langue plonge à mesure que son membre la comble. La communion s’intensifie. Les souffles s’accélèrent. Les corps se connectent et les esprits sont au diapason. La pulpe de ses doigts irradie la peau de ses hanches pour finir leur course sous ses fesses. L’homme agrippe la nuque de Vida qui s’enflamme et charcute les cheveux de l’homme prêt à jouir par sa seule puissance. Leurs pupilles s’ancrent et les gémissements se font échos jusqu’à ce que la tempête s’estompe, laissant les deux corps blottis et en paix.