Chapitre 20 - Rien ne lui échappe
Au bout de quelques minutes, je décide de faire une activité car mon cerveau ne parvient pas se calmer. Si je m’occupe à quelque chose, peut-être que je parviendrais à ne plus penser à ce moment.
Je recommence à mettre de l’ordre dans ma valise, je sors quelques vêtements que je pends à mon armoire. Je nettoie mes chaussures pour qu’elles soient impeccables.
- Arrête de vouloir toujours tout contrôler, me reproche une voix grave.
Je sursaute avant de me retourner vivement vers Matéo qui se tient dans l’encadrement de la porte. J’étais trop concentrée sur mes chaussures pour l’entendre arriver.
- De quoi tu parles ? je demande en posant mes baskets sur le sol.
Matéo s’avance vers moi après avoir fermé la porte. Il est torse-nu et cette vision me met immédiatement mal à l’aise.
- Je parle du fait que tu regrettes toujours ce qu’il se passe entre nous, explique-t-il en se postant près de moi.
- J’ai peur que mes parents l’apprennent, j’avoue en baissant les yeux.
- J’ai envie de sortir avec toi mais toi, tu as peur que les gens sachent pour nous, interprète Matéo. Tu penses que ce ne serait peut-être pas bien pour ta réputation de sortir avec le mec qui s’est barré de chez lui et qui se retrouve au chômage.
- Tu vas trop loin, je le coupe en le fusillant du regard. Je n’ai pas honte de toi. Seulement, je veux y aller doucement, attendre que notre relation soit bien stable avant d’en parler.
- D’accord, je comprends ton point de vue, concède Matéo sans me quitter du regard. Mais ne fais pas comme si tu n’avais pas envie de coucher avec moi.
- Matéo ! je m’exclame en le poussant légèrement.
Il ne bouge pas d’un poil et me lance un sourire narquois.
- On prendra notre temps à ce niveau-là, accepte-t-il en reprenant son sérieux.
Matéo se rapproche de moi et colle ses lèvres contre mon oreille.
- Mais ne m’échappe pas. Je t’aime et je veux être avec toi.
Ces quelques mots me donnent des frissons de satisfactions. Mon cœur commence à battre plus fort contre ma poitrine.
- Je t’ai toujours aimé Matéo, je murmure à mon tour. Je suis heureuse qu’à l’heure actuelle mes sentiments soient partagés.
Je comprends bien que dix auparavant ce scénario aurait été impossible car j’étais beaucoup trop jeune. Cependant, je ne pensais pas que Matéo partagerait mes sentiments un jour puisque j’étais comme une sœur pour lui.
- Ton passé d’acteur me dérange vraiment, je me confie.
- C’est passé, il n’y a que notre futur qui compte. Je ne tiendrais pas rigueur de ton incompétence, susurre-t-il.
Je le pousse une nouvelle fois mais je dois bien avouer que son humour me permet de me détendre.
Matéo prend mon poignet puis me tire vers lui pour que je l’embrasse. Je suis toujours obligée de me mettre sur la pointe des pieds pour ça.
Il me fait grimper sur son torse et j’enroule mes jambes autour de sa taille. Nos baisers sont remplis d’amour et de passion.
Lorsque Matéo se montre plus entreprenant, je le repousse doucement.
- Ce n’est pas pour t’influencer mais tu n’es pas obligée de me repousser à chaque fois, on peut y aller doucement, souffle-t-il contre ma bouche.
Je reviens sur le sol en me détachant de lui. Ce n’est pas facile de revenir à la raison mais je n’ai vraiment pas envie d’aller trop vite avec lui et de tout gâcher.
- Bonne nuit Matéo, je lui dis avant de me faufiler jusqu’à mon lit.
Il me regarde en plissant les yeux.
- Ce n’est pas mon dernier mot Tina, dit-il avant de quitter la pièce.
***
Samedi matin, je me fais réveiller par ma mère qui tient par-dessus tout à nous faire profiter de la journée au maximum. Elle a prévu d’aller à la plage avec l’une des voitures de mon oncle.
Il fait très chaud et j’avoue que l’idée d’aller dans l’eau me tente bien. Je me dépêche de me préparer car je suis la dernière à arriver au petit déjeuner.
- Où sont passés nos parents ? je demande à Matéo qui engloutis des tartines de confiture.
Il termine rapidement d’avaler toute la nourriture pour me répondre.
- Ils sont partis dans le garage pour choisir une voiture je crois. Il parait que c’est difficile tellement il y en a, raille-t-il sur le ton de la plaisanterie.
- Oui, mon oncle possède plus de biens matériels que nous, j’approuve en me servant des petites brioches.
Durant tous le petit déjeuner, Matéo ne fais pas que dévorer des tartines. Je le vois m’observer manger avec un regard insistant.
Lorsque je finis de grignoter, je prends mes affaires puis me dirige vers le garage. Je tenais à terminer ce repas avant que Matéo ne me saute dessus.
- Vous avez trouvé une voiture convenant à une sortie à la plage ? je demande pressée de partir.
- Bien entendu ! s’exclame ma mère. Nous prenons la Mercedes décapotable, nous avons de la chance qu’il y ait cinq places.
Je m’apprête à appeler Matéo lorsque celui-ci pointe le bout de son nez avec un sac sur le dos. Je n’avais pas remarqué que ses cheveux sont en bataille, c’est vraiment très sexy. J’aimerais tellement qu’il enlève son t-shirt pour voir ses…
Je grimpe dans la voiture la première pour supprimer les pensées vulgaires qui m’assaillent. Matéo monte à ma suite puis colle sa bouche contre mon oreille.
- À quoi pensais-tu pour rougir ainsi ? chuchote-t-il pour ne pas être entendu.
Je frissonne à l’idée qu’il m’est surprise et je serre fort mon sac en toile contre moi.
- Je ne comprends pas pourquoi les filles achètent des sacs de plages aussi cher, me fait part Matéo d’une voix plus forte.
- Parce que nous avons les moyens, je renchéris en sachant qu’il parle de ma besace.
Il me dévisage quelques secondes puis ne décroche plus un mot de tout le trajet.
Mon père nous dépose devant la plage avant de partir se garer plus loin. Je cours la première sur le sable chaud puis dépose ma serviette dans un coin tranquille. Je retire mes vêtements avant de me précipiter dans la mer.
L’eau froide entre en contact avec ma peau chaude et j’ai un moment de recul. J’ai oublié à quel point la température est plus froide que la piscine. Il vaut mieux y aller doucement.
Je me retourne vers ma mère et Alma qui se prépare pour une séance de bronzage. Moi, je préfère largement m’éclater dans l’eau.
J’observe discrètement Matéo du coin de l’œil lorsque celui si retire son t-shirt. Il s’avance ensuite dans ma direction sans me quitter des yeux.
Sur son passage, un nombre important de femmes et d’adolescentes le reluque sans gêne. Je vois bien qu’il ne passe jamais inaperçu où qu’il aille. C’est seulement maintenant que je m’en rends compte car il n’y a que lui que je vois lorsque je me tourne vers lui.
Arrivé à ma hauteur, il pose une main sur mon épaule et approche une nouvelle fois son visage du mien.
- Rien ne m’échappe Tina, chuchote-t-il. Vas-tu me dire à quoi tu pensais tout à l’heure ?
Bon, puisqu’il ne veut pas lâcher l’affaire, je vais lui dire. Après tout, je ne risque pas grand-chose.
- Je voulais voir à nouveau ton torse, j’avoue en regardant l’horizon.
Matéo lâche un sourire satisfait avant de me guider dans l’eau en me prenant la main. Je suis concentrée sur le corps mouvent de l’homme que j’aime. Je sens à peine la froideur de l’eau contre ma peau.
Lorsque je n’ai plus pieds, Matéo me fait monter sur son dos et nous nous déplaçons comme ça dans la mer.
- Je fais comme autrefois, explique-t-il. Tu adorais nager sur mon dos. D’ailleurs, c’est moi qui t’ai enseigné la natation.
- Oui c’est vrai, je suis contente que tu te souviennes de tout ça, j’avoue nostalgique.
J’aimerais embrasser Matéo mais nos parents ne sont pas loin et je n’ai pas envie qu’ils nous voient. C’est avec regret que je passe le temps avec lui sans pouvoir le toucher plus que de raison.
Lorsque mon ventre commence à gargouiller vers quatorze heures, mes parents nous demande de ranger nos affaires.
- Nous commençons aussi à avoir faim, signale mon père. Nous allons manger dans un restaurant au bord de la plage.
Ma déception est grande parce que je souhaiterais avoir plus d’intimité avec Matéo : faire une activité sympa rien que tous les deux. Une idée me vient alors à l’esprit.
- Je voudrais faire du shopping cet après-midi quelques heures, je confie à mes parents.
- Il va faire très chaud, tu es sûre que tu veux te balader dans les rues ? Nous rentrons faire la sieste à la villa ensuite, explique ma mère.
- Matéo peut m’accompagner ? je propose en regardant mon père.
- D’accord, vous prendrez une voiture car on ne viendra pas vous chercher, développe mon père en me tendant ma carte de crédit. Je l’ai rechargée pour l’occasion avant de partir mais ne fais pas de folie.
Je remercie mon père en lui faisant la bise puis je lance un coup d’œil en direction de Matéo. Je perçois un sourire énigmatique aux coins de ses lèvres. Je pense que nous allons bien nous amuser tous les deux.
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