Chapitre 21 - A la recherche d'action
Quelques temps plus tard, mon père ramène la troupe à la maison. Ma mère est épuisée par la chaleur et s’éloigne faire une sieste. J’ai à peine le temps de poser mes affaires et de me changer que Matéo vient frapper à ma porte.
- Tu es prête pour l’aventure ? demande-t-il, un sourire taquin sur le visage.
- Evidemment ! je rétorque avant de me lancer à sa suite dans les escaliers.
Nous arrivons dans le garage et Matéo tourbillonne entre les voitures bâchées de mon oncle. Il essaye de deviner le modèle sans enlever la housse blanche qui les recouvre.
- Parmi ces trois-là, laquelle veux-tu qu’on prenne ? demande Matéo.
- Je ne crois pas que nous ayons le droit, j’interviens en le rejoignant.
- Arrête de faire ta fille toujours sage, réplique-t-il en m’ébouriffant les cheveux. Ton père a dit que nous avions le droit d’emprunter UNE voiture mais il n’a pas dit laquelle.
Il me regarde d’un air malicieux avant de saisir le coin de l’une des bâches.
- On va prendre celle-là ! s’enthousiasme-t-il avant de la tirer.
Le drap nous révèle une magnifique Ferrari rouge vernis. Je la regarde les yeux grands ouverts avant de donner mon point de vue à l’homme que j’aime.
- On ne peut pas prendre une voiture aussi luxueuse ! Si on l’abime ou que quelqu’un la vole, mon oncle va être furax !
- Détends-toi ! Ne me dis pas que tu n’as jamais rêvé de monter dans une caisse pareille ? minimise-t-il avant de saisir les clefs dans une boite.
Il monte à l’intérieur et je le suis en soupirant. Il est vrai que cette voiture est magnifique mais elle est trop voyante et je n’aime pas me faire remarquer.
Matéo sort ses lunettes style aviateur puis sourit de toutes ses dents. Il semble tellement heureux à l’idée de la conduire que je ne veux pas être celle qui va lui gâcher ce plaisir.
Dès qu’il tourne le contact, la voiture émet un bruit de monteur assez clinquant mais qui donne un avant-gout de sa puissance. Nous nous élançons à grande vitesse dans l’allée avant de rejoindre la route et je ne peux m’empêcher de me tenir à la voiture décapotable.
Nous roulons assez vite sur la voie et je me rends compte que les autres véhicules de luxes que nous croisons font la même chose que nous. Je remarque que les voitures prestigieuses que l’on voit à Toulouse, sont monnaie courante à Cannes.
Matéo ralentit lorsque nous entrons dans le centre-ville. De nombreux touristes nous dévisagent et encore une fois, les femmes reluquent mon homme sans gêne. L’une d’entre-elle lui décoche un baiser de la main et je ne peux m’empêcher de la fusiller du regard. Michto va !
Lorsque nous arrivons près des ribambelles de magasins luxueux, Matéo décide de se garer. Il trouve une place derrière une Lamborghini verte encore plus clinquante que notre voiture.
Il saute de la voiture puis vient m’ouvrir la portière.
- Madame, dit-il d’un ton solennel. Belle balade n’est-ce pas ?
Je capitule d’un sourire puis je lui prends le bras pour être en contact avec son corps.
Nous entrons dans le premier magasin, une boutique Burberry, je profite de regarder les articles que je ne trouve pas en rayons à Toulouse. Je comprends qu’il y est peu d’établissement de ce genre étant donné que les personnes aisées sont rares chez moi.
- Bonjour, nous lance le vigile puis une vendeuse avec des vêtements impeccables.
C’est assez exceptionnel que j’achète des articles de luxes mais je préfère en profiter même si le mois suivant je ne dépenserais plus rien pour des vêtements.
Je repère très vite une robe blanche à fleur rouge. Elle irait très bien avec l’une de mes ceintures. Matéo approuve mon choix en levant le pouce puis je me dirige en cabine.
- Tu es à croquer, fait-il remarquer avant de se mordre la lèvre. Elle est super sur toi, ces couleurs te vont très bien.
Je regarde le prix de l’article et la culpabilité me pique. Elle coûte plus de mille euros. Devant mon hésitation Matéo pose sa main sur mon épaule pour m’obliger à le regarder.
- T’inquiète, ce n’est pas un achat de ce type qui va ruiner ta famille, me rassure-t-il.
Son sourire me tranquillise et je suis contente que Matéo soit là pour m’épauler. Je me décide à passer en caisse avec ma robe.
Nous pénétrons ensuite chez Valentino pour des chaussures que j’ai trouvé très jolie. Cette fois-ci le prix me fait reculer. Décidément, je n’arrive pas à m’habituer à ce changement de valeur.
Mon regard est attiré au centre de la boutique. Je trouve une très belle robe mise en avant par le mannequin. Je m’approche pour constater le travail minutieux pour coudre tous ces fils d’or.
- Vous devriez l’essayer, je pense qu’elle serait très bien sur vous, me conseille une vendeuse.
Je tourne la tête pour voir si c’est bien à moi qu’elle s’adresse. Je constate que je suis la seule cliente autour d’elle. Je tourne le regard vers elle puis sur le prix de la robe. J’ai failli faire un bond énorme où j’aurais percuté la vendeuse.
- Non merci, je bafouille.
- Je vous assure que vous devriez, insiste-t-elle tout sourire.
Matéo débarque d’un coin de la boutique et me tire par la main et m’entraine hors du magasin. Il court quelques mètres en riant sous le regard étonné des passants.
Lorsqu’il s’arrête je me prends son buste en pleine figure. Il me repousse légèrement pour m’embrasser loin des regards indiscrets.
- La vendeuse avait raison, ricane-t-il.
- Si j’achète une robe à dix-huit mille euros, je vais manger des pâtes pendant un mois, je réplique avant de me coller à nouveau contre lui.
Un silence apparait entre nous et seuls les bruits des voitures et de la mer nous parvient. J’aime bien être dans le calme comme maintenant.
- On peut manger quelque chose au bord de la plage si tu veux ? demande-t-il. C’est moi qui invite !
- Je pense que c’est une bonne idée de se rafraichir après avoir fait les boutiques, j’approuve.
Matéo m’entraine sur les quais et nous prenons commande dans un petit café près de la mer.
- Cette glace à la mangue est super bonne ! je m’exclame assise près de mon homme.
- Je préfère te manger toi plutôt que ce sorbet, réplique mon amoureux en se jetant sur moi.
- Attention ! La glace va tomber, je ne veux pas me salir les vêtements.
Matéo se redresse puis lèche ma glace qui fond très vite. Il faut dire que nous sommes en train de cramer au soleil et que le sorbet n’apprécie pas.
- Tu n’aimerais pas monter sur un yacht ? demande Matéo en me désignant les bateaux près du port.
- Quand j’étais petite mon oncle a fêté son anniversaire sur l’un d’entre eux, j’explique en riant. Ce ne serait pas la première fois que je monte sur un de ces engin.
- Peut-être mais se serait la seule fois où nous monterons ensemble, lance-t-il avant de me prendre dans ses bras et de me transporter sur son dos.
Je termine ma glace tranquillement sur Matéo tandis que les passants nous dévisagent surpris.
Une fois arrivé au port, je reviens sur la terre ferme puis j’époussette ma poche où se trouve mon achat.
- Tu comptes en louer un ? Parce que je ne suis pas sûre que tu aies assez d’argent pour ça.
- Rien ne m’arrête sage demoiselle.
Il n’y a personne sur le quai et Matéo me prends le bras pour que nous nous rapprochons des yachts.
- Ne me dis pas que…
Je n’ai pas eu le temps de terminer ma phrase que mon homme saute jusqu’au pont. Je refuse de le suivre et il fait le tour seul.
- J’ai l’impression d’être à nouveau millionnaire, soupire-t-il en regardant l’horizon.
- Eh vous là-bas, vous n’avez pas le droit d’être ici ! nous agresse un homme au loin.
Sans demander son reste, Matéo saute jusqu’à moi et nous fais courir jusqu’à que l’homme ne nous suive plus.
- Tu es vraiment un gamin, je lui reproche essoufflée.
- C’était marrant, j’aime bien le danger d’être pris sur le fait, explique-t-il en riant.
Mon homme me prend dans ses bras musclés puis nous retournons à la voiture.
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