Pyramide II Tristesse
De mes yeux opalins à ma barbe salée,
La tristesse a creusé de trop profonds sillons.
J’étais redescendu dans l’immense vallée
Mais c’était sans compter sur quelques tourbillons.
Je te vis t’en aller me laissant solitaire
Sur cette digue morte à mon corps enragé.
Je ne pus que gémir et rester sur la terre,
J’ai trop fermé les yeux et pas assez nagé.
Mais si la mer est bonne et la brise sereine,
Les quelques cris du cœur n’ont pas beaucoup d’écho.
Du sommet du Pharos et loin de ta carène,
Que valent quelques cris contre le Sirocco ?
De mon esprit lassé, tu sus trouver l’essence
En devenant alors un omphalos sacré.
Mais l’ombre offrit mon cœur à la déliquescence,
Et je fondis sur place en ce fluide nacré :
Cette mer que tu pris est une mer de larmes.
Je sentis de mon corps l’approche du cercueil,
Le bras gelé, la main raidie et les doigts parmes.
J’aurais dû savoir être à l’abri de l’écueil.
Ainsi le cœur funeste et rempli de tristesse
Je voyais disparaître un fabuleux opus
Sur ce navire, au loin, prenant de la vitesse,
Me laissant seul ici, sans Habeas corpus.
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