Pyramide X Fonte
Et je me relevai comme on sort d’un fantasme.
Je traquai l’avenir dans son moindre recoin,
J’ouvris enfin les yeux sur ce triste marasme,
Les offrant au soleil car la nuit était loin.
Mais le chiasme aidant, la douleur fut trop forte :
Ecartelé soudain à mon corps défendant,
Mon cœur se sépara de sa fragile aorte,
Et mon cerveau perdu devint indépendant.
Que la croix est pénible à qui croit au supplice,
Que la peine est pesante et le soleil brûlant.
L’épiderme abrasé par les grains de silice,
Je ne pouvais qu’hurler tout en capitulant.
J’avais tant fui le jour que je sentais la glace :
Je fondais doucement de ce flot continu,
De cette onde salée en quoi l’orbe s’efface,
Ne laissant que mon cœur que j’avais mis à nu.
Et c’est ainsi vidé que je pouvais construire
Un nouveau corps autour de mon âme échangée
Et me laisser partir, et me laisser séduire
Par un monde inconnu : l’inédite Pangée.
Mon être crucifère et mon ataraxie
Avaient bien disparu, je n’en pouvais douter.
J’avais tant cru toujours en ma catalepsie
Que j’en avais perdu le pouvoir d’écouter.
Annotations