L'ordalie 8/8
- Mais encore ?
- Comme je vous l'ai dit, j'approuve la majorité de vos actions seigneur Xavier. Libres, nous gagnons en dignité. Et cela incitera les dragoniens des régions limitrophes à Vorn à npus rekoindre. Les esclaves en fuite pourront être accueillis par leurs pairs et contribuer à leur tour à la grandeur du Nord.
- Tu tiens donc toi aussi à la grandeur du Nord ? s'étonna Herbert.
- Oui.
- Développe, pour quelle raison ?
- J'y vis. Mon seigneur aussi. Et j'ai vu Vorn. Leurs méthodes. Les résultats. En aucun cas je ne souhaite que cela se développe.
- Donc voir deux seigneurs intéressés par ces méthodes vaincus par l'un des tiens a du te plaire, supposa le Comte.
- Oui messire.
Un silence s'installa. Ombre ne sut qu'ajouter, et attendit, tandis que Gérald s'efforçait de respirer lentement après sa saillie précédente puis la longue prise de parole de sa protégée. Bastian bâilla, et partit s'occuper de quelques affaires en cours. Le Comte rejoignit sa femme, la tenir au courant des derniers évènements, et Xavier invita Herbert à réfléchir ensemble à la suite des affaires en lien avec Descombes et Wulik. Comme de coutume, Gérald fut oublié dans la prise en charge des diverses tâches liées à la seigneurie. Il soupira, et se rapprocha de sa compagne de toujours.
- Tu... comment tu te sens ?
- Bien mon seigneur.
Elle l'interrogea du regard. Il poursuivit d'un ton hésitant, concentré sur ses chausses de fourrure.
- Dis-moi... Xavier...
- ...Je fouille le passé pour lui. Guère plus.
- Pour le moment.
La dragonienne lui sourit. Elle s'en doutait bien. Ils profitèrent de cet instant de calme, avant que Gérald ne considère que les comptes ne se tiendraient pas seuls, sa confidente partit aider à entretenir les écuries.
Au repas du soir, l'ambiance victorieuse se dilua au fil des plats. Au dessert, quelques saillies visant Gérald lui coupèrent l'appétit, tandis que les siens lui rappelaient un voyage qu'il aurait préféré s'épargner : sous deux jours ils quitteraient leur château de pierre et de gel, pour rejoindre les vertes terres de sa promise : le duché de Vorn.
Passablement agacé des mêmes blagues graveleuses, il quitta la table sans mot dire, dans un large nuage de buée. De nouveau, Ombre devint l'objet de l'attention générale sous l'air inquisiteur de la famille de Xévastre.
- Dis-nous, Ombre, il aime sa promise ? tança Bastian.
- Je n'ai pas le droit de le dire.
- Allons, allons, s'il l'aime nous pourrons l'aider ! railla Xavier.
- Après tout, nous sommes tous mariés ici... releva Herbert d'un air lointain.
Tour à tour, elle les gratifia d'un regard glaçant. Les uns après les autres, malgré leur autorité naturelle, ils détournèrent le regard. Le Comte la menaça :
- Tu sais qu'un tel comportement te vaut le fouet ?
- Mon seigneur seul décidera de mon sort, puisque je lui appartiens encore.
- Cette nuit, je veux un rapport sur les interractions qu'on eues Gérald et sa promise, conclut Xavier d'un air mauvais. Dans les moindres détails.
Ombre s'inclina.
- Le devoir m'appelle. Bonne nuitée messeigneurs.
Et elle prit la fuite.
La dragonienne ne tarda pas à rejoindre son seigneur, tandis que des souvenirs de leurs précédentes visites à Vorn remontaient et la tendaient. Elle honnissait cette région, et la Demoiselle Isa en particulier. Mais aussi la manière dont ils traitaient les siens.
Connaissant déjà le détail des relations contraintes entre son seigneur et la Demoiselle, elle eut le loisir de s'intéresser d'abord à la manière dont son second père, Obtèr, avait vécu l'ordalie.
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