miserere nobis
À l’aube, la flute consume la brume.
Un encensoir plein se balance. Les filets blancs effleurent le corps et les offenses. La sauge purifie des affreux fantômes. Pas de métal, pas de jambes, la vision trouble : Avance. Le cercle inhale ses fidèles. Leurs carcasses se donnent à voir aux vautours.
Les marionnettes s’agitent.
Musique aux sons percutants, chants laconiques. Leurs cœurs dansent au rythme des tambours. Le père Soleil consume leurs efforts et leurs peines. Leurs pieds brulent sur la terre terne, leurs peaux se tendent sur des chairs fermes. Leur cuir couvert de poussière, de sueur, iels remuent encore. Bientôt la rédemption.
L’arrachement !
Courir en arrière, se laisser basculer. Giclée de sang, béantes poitrines, l’osselet s’envole. L’accouchement arrive à son terme, les prières arrivent à exhaustion. Dans chaque mutilation, enduire la chair à vif de tabac. À côté de chaque trou se trouvent des cicatrices de la même forme et de la même taille : nous recommencerons l’an prochain.
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