— Dean, murmuré-je, la mine désolée.

Son visage exprime d'abord de la surprise, puis se transforme sous l'effet de la colère, Il parait furieux, je sens son regard empli de reproches. Il sort du bar en trombe, je comprends que je dois le suivre.

Je me tourne vers mes amis qui me lancent un regard compatissant. D'un geste vif, je prends le verre des mains de Bobby et le boit d'une traite, du whisky. Je le repose sur le bar et me dépêche de sortir pour mettre les choses au clair avec Dean. À peine ai-je franchi le seuil de la porte qu'il m'aboie dessus.

— EST-CE QUE TU TE RENDS COMPTE DE LA PEUR QU'ON A EU ? hurle-t-il, les sourcils froncés. Je l'observe, le visage abbatu, et les poings sérrés. De toute évidence non, tu as été inconsciente! Mais qu'est-ce qui t'as pris bordel ? Aucun message en un an, UN AN ! On était mort d'inquiétude, j'étais sûr qu'il t'était arrivé quelque chose !

Dean tremble de colère, s'il y a une chose que je déteste par-dessus tout, c'est qu'on me hurle dessus. Mais, Dean n'est pas uniquement animé d'une colère noire. Il a eu peur, peur pour moi... Comment lui en vouloir ?

Il me fixe, l'air d'attendre que je me justifie. Mais il n'y a rien à dire, il ne doit pas connaitre les raisons de ma disparition, jamais.

— Dean je....

— Tu n'as aucune excuse ! On t'a cherché des semaines avec Sam, mais rien ! Tu es douée pour effacer tes traces...même Castiel n'a pas réussi à te localiser. dit-il sombrement.

Je fronce les sourcils, Castiel n'a pas réussi à me localiser ? Étrange...Je soupire et relève la tête, le visage dur. La vérité me brule les lèvres, mais je dois garder le silence. Une révélation pareille ne ferait qu'envenimer la situation. Je me contente alors de m'excuser platement.

— Écoute je...je suis désolée Dean.

— Parce que tu crois que ça suffit ? me lance t-il avec aigreur.

— Non bien sûr que non. Tu as raison, j'ai agi stupidement.

— Ça c'est clair! On est une famille je te rappelle, enfin c'est ce que je pensais...

Il a l'air terriblement déçu et blessé.

— Bien sûr qu'on est une famille Dean !

— Alors pourquoi tu nous as rien dit, bon sang ?

— J'ai cru que...j'ai cru que je pouvais le retrouver seule. Le démon qui a tué ma famille. J'ai cru être sur une bonne piste.

Dean reste silencieux, il soupire en se tenant la tête.

— Je m'en veux, quand j'ai vu la tristesse que j'avais causée à Bobby. Mais je t'en prie

comprends-moi, toi aussi tu as souvent voulu te la jouer solo.

— Mais pas pendant un an !

— Je suis heureuse de te revoir moi aussi. soufflé-je avec amertume.

— Qu'est-ce que tu crois ? Bien sûr que je suis heureux de te revoir, en vie surtout !

Je sens sa colère retomber lentement, il prend une inspiration pour se calmer et me regarde avec émotion. Prise de remords je m'approche de lui et attrape sa main avec douceur. Il tressaille à mon contact mais enlace nos doigts silencieusement. Sentant qu'il s'adoucit, je pose ma tête sur son épaule. Je prends une voix douce et murmure :

— Dean, s'il te plaît, je veux juste profiter de ce moment. Ce moment où je suis heureuse de retrouver les miens, ma famille.

Je sens que mes paroles le touche. Je relève la tête, il me regarde intensément, les yeux brillants d'une lueur nouvelle. Je vois son regard dévier vers mes lèvres, il y a toujours eu quelque chose entre nous. Pourtant sans que je ne sache pourquoi, il ne s'est jamais laissé aller. Il n'a jamais succombé, comme s'il se retenait. Comme s'il avait peur, mais de quoi... Je préférais respecter son choix silencieux par crainte de gâcher notre amitié.

— Ne me refais plus jamais un coup pareil !

Son regard, je savais qu'il tenait à moi. Mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Il a l'air de renaitre en me sachant de retour, comme si le temps de mon absence, il se retenait de respirer.

— Je te le promets. lui répondis-je, il me sourit et essuie une larme qui coule le long de ma joue. Alors il me prit dans ses bras et me serra si fort que j'en eu le souffle coupé, je ris en savourant cet instant de complicité retrouvée. Après quelques minutes, je m'éloigne doucement de lui.

— Je t'aime Dean.

Il parait troublé par ma répartie, mais finit par me répondre plus heureux que jamais.

— Moi aussi je t'aime Eli. Dean m'offre alors un de ses plus beaux sourire.

Il effleure ma mâchoire de son pouce en grimaçant :

— Il t'a pas ratée.

— T'en fais pas, c'est un tas de poussière à l'heure qu'il est.

— J'en doute pas une seconde.

Dean me lance un sourire complice et m'offre son bras pour rejoindre les autres. En entrant, je vois Sam et Bobby se tapper dans les mains en nous voyant de bonne humeur. Rien ne vaut une dispute avec Dean pour repartir sur de bonnes bases. Je m'approche du comptoir avec la ferme intention de fêter cette soirée comme il se doit.

— Salut Ellen, une bière s'il te plaît. Elle me lance un clin d'œil et me sert une bière bien fraîche.

— Un whisky pour moi. demande Dean en s'appuyant sur le comptoir à mes côtés, je lui souris et lui tire gentiment la joue. Sam et Bobby viennent nous rejoindre pour trinquer avec nous :

— On change pas une équipe qui gagne. dit Sam avec un sourire.

— A nos retrouvailles. dit Bobby.

L'euphorie des garçons est contagieuse. J'ai l'impression que rien, ni personne ne peut assombrir la joie que je ressens à cet instant.

— A nos retrouvailles. dis-je en regardant Bobby qui ne cesse de sourire depuis qu'il est rentré dans le bar. Il a l'air heureux, ça fait chaud au cœur. Je me rends compte à quel point ça m'avait manqué, ces moments avec mes humains préférés.

Alors que nous sommes occupés à jouer au billard tous les quatre, depuis bientôt une heure. La porte du bar cogne violemment le mur pour la troisième fois. Ellen pousse un juron.

— Non mais c'est pas vrai ! Vous êtes débiles ou quoi ? C'est écrit sur la p....porte. elle s'interrompt en se tournant vers l'homme qui vient d'entrer, vêtu d'un imperméable.

— Castiel ! Dean est le premier à aller vers lui pour l'étreindre.

— Bonjour Dean, répond Castiel avec un léger sourire. Je suis heureux de vous voir.

— Salut mon ange. dis-je en faisant une accolade amicale à Castiel.

— Heureux de te revoir Elizabeth. Castiel est un ange, il n'est donc pas incroyablement communicatif. Mais après tout ce temps il nous a montré à quel point nous comptons pour lui, et réciproquement.

Après de nombreuses embrassades et éclats de rire, les garçons continuent à jouer au billard en poussant des cris virils. Je décide de m'éloigner quelques instants et de rejoindre Castiel qui discute avec Ellenau bar.

— Eli, je te sers une autre bière ?

— Volontiers, répondis-je en lançant un regard en coin à l'ange.

— J'ai à te parler Castiel. dis-je fermement.

Il se tourne vers moi en fronçant les sourcils, je pose ma main sur son épaule et regarde discrètement vers les garçons m'assurant qu'il n'entendent pas cette conversation.

— J'ai pas eu le temps de te remercier pour la dernière fois. Merci d'avoir guéri ma blessure, sans toi...je sais pas comment j'aurais fini. Castiel se tourne vers moi en fronçant les sourcils, son expression favorite.

— A ce propos, tu ne m'as pas révélé l'identité de ton agresseur, ni les conditions dans lesquelles tu as été attaquée.

Ellen pose ma bière puis s'éloigne vers l'autre bout du comptoir, je m'assure qu'elle n'entende rien de cette entrevue.

— Je chassais, c'est tout. répondis-je en essayant vainement de cacher mon trouble, il n'avait pas besoin de connaître la vérité.

Il lâche un soupire en penchant la tête sur le côté, l'air agacé.

— Je suis un ange, j'en ai peut-être l'air mais je ne suis pas complètement idiot. Je sais pourquoi tu as disparu pendant près d'un an.

— Oui je cherchais l'assassin de ma famille.

— Je parlais de la vraie raison de ton absence, je l'observais avec une appréhension non dissimulée.

— De quoi tu parles ?

Castiel regarde par-dessus mon épaule, J'attends qu'il reprenne la parole avec anxiété, suspendue à ses lèvres.

— Au début tu avais une piste pour trouver ce démon, c'est vrai. Mais ensuite...

Désolé pour ce suspense insoutenable, mais je voulais que mon chapitre ne soit pas trop long (l'excuse nulle) XD