Chapitre 271
Océane se baisse aussitôt et la poêle s’encastre dans le mur en placo. Elle la dégage de la main et s’empresse de se saisir des poignets d’Élisa.
- Élisa ?! S’exclame Océane.
- Ouais qu’est-ce que tu crois ?! Tu croyais peut-être que j’allais te laisser me voler Rafaël ?! S’énerve la jeune femme en enfonçant ses ongles dans les poignets de la petite brune qui grimace.
- Mais je ne t’ai rien piqué du tout ! J’ai croisé le chemin de Rafaël et nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre !
- Bien sûre que si tu me l’as pris ! Tu me l’as arraché du cœur ! Je n’avais plus rien ! Et les fois où l’on s’est vu tu as pris un malin plaisir à me raconter ta relation avec ce bel homme comme tu le disais ! Déclare Élisa en essayant de se dégager.
- Écoutes, relâche Raf, on s’assoit autour de la grande table et on en parle murmure Océane en ne la quittant pas des yeux, le cœur tambourinant sous sa poitrine.
Élisa acquiesce de la tête, Océane lui relâche le poignet et aussitôt fait Élisa se rue sur elle en lui tirant les cheveux et plaquant une main sur son visage.
Océane parvient à se libérer, une énorme griffure la dévisage en diagonale partant de la tempe gauche à l’angle droit de son menton. Élisa se met à lui mettre des gifles et des coups de pieds.
Océane reçoit une piqure d’adrénaline le long de son échine dorsale, elle saisit Élisa par le colbac et la cogne violemment contre le mur.
Élisa continue de la frapper ce qui fait monter d’un coup la colère de la chérie de Rafaël qui lui donne un bon coup de poing dans le nez ainsi qu’un coup de genou dans le ventre.
Élisa fait un bruitage de souffle coupé et reprend une inspiration.
- Ça tu n’aurais jamais dû !
- Tu crois que je vais me laisser me faire frapper et ne rien dire ?! Grogne Océane.
- Rends moi l’homme de ma vie et je te fous la paix ! Hurle Élisa hystérique.
- Jamais de la vie! Tu peux toujours rêver ! Rétorque Océane.
Les deux femmes courent autour de la table.
Élisa se saisit d’une chaise qu’elle tente de balancer sur Océane mais celle-ci termine sa course dans la télé grand écran qui bascule en avant et se casse au sol.
- Pourquoi tu es aussi dangereuse? Folle ? Méchante ? S’exclame Océane. Nous étions tranquilles et nous ne t’avons rien fait ! Il faut que tu passes à autre chose à un moment ! Il est temps de te faire pardonner alors ne gâches pas cette dernière chance.
- TU RÉAGIRAIS COMMENT TOI SI TU ÉTAIS À MA PLACE HEIN SALE P***?! COMMENT RÉAGIRAIS TU ?! HEIN ! WESH !
- je peux comprendre Élisa que cela te déchire le cœur, que tu ne sois pas bien ça je peux comprendre... je serai à ta place, je ne serai pas bien non plus mais j’aurai géré ça toute seule avec le temps. Il n’y a que le temps qui apaise les douleurs... si tu aimes Rafaël autant que tu le dis, alors laisses le partir... parce que là tu te gâches la vie et c’est bien dommage ! Tu t’es montée un délire avec de la jalousie extrême en plus... c’est ingérable et ça te détruit déclare Océane en parlant calmement.
- PUTAIN JE N’AI PAS ENVIE DE PARLER AVEC TOI ! Hurle Élisa en se saisissant de la pile d’assiettes qu’une à une elle éclate au sol.
- TU REPAYERAS LA VAISSELLE ! S’emporte Rafaël toujours attaché. Laisses Océane tranquille prends toi en plutôt à moi!
- Non! Ça serait trop facile ! Murmure Élisa. Beaucoup trop facile, je préfère m’en prendre à ce qui est de plus cher à tes yeux. (Elle se saisit d’un grand couteau de cuisine) tu vois cette lame, elle est aussi tranchante que les blessures que vous infligez à mon cœur meurtri...(elle se découvre l’avant bras et pointe en direction de ses veines la lame, pour s’entailler légèrement mais suffisamment pour que le sang coule) ça c’est ce que je ressens depuis que tu m’as quitté ! (Une seconde entaille) ça c’est toutes les fois où je vous ai observé vous embrasser et ça (une troisième un peu plus profonde sous le regard affolé des amoureux) c’est pour toutes les fois où tu te l’ai tapé ! VOILÀ CE QUE J’AI RESSENTI ! TOUTES LES FOIS OÙ JE N’AI EU QU’ENVIE DE MOURIR !
-T’es complètement fêlée Élisa ! Marmonne Rafaël. Poses cette lame ! Mourir !? Tu ne l’as jamais fais alors arrêtes de jouer avec ma culpabilité !
Élisa laisse tomber au sol la lame, Océane se rapproche tout doucement lui montrant qu’elle ne lui veut aucun mal. Discrètement elle enclenche son portable sur appel pour contacter Fred.
Élisa se met à pleurer, elle s’effondre à terre dans une crise de nerfs.
- Voilà, pleures ça fait du bien... chuchote Océane. Maintenant parles moi, dis moi tout ce que tu ressens... on peut arranger les choses...
Le sang tache le carrelage, un lourd silence règne dans la pièce. Océane lui pose une main sur l’épaule. Élisa attrape le trophée de pétanque de Danny sur la table basse et donne un grand coup sur la tête d’Océane qui est déséquilibrée et sonnée.
Élise parvient facilement à relever Océane du à son excès de rage.
Océane se débat et tente de la faire reculer.
- Raaaaaf !!!!! Crie Océane saisit de panique.
- Océaaaaane non !!!!!!!! Gémit Rafaël en les voyant prendre la direction de la salle de bains.
Océane gigote entre les mains d’Élisa, elle hurle des cris stridents espérant être entendue des voisins.
Lorsqu’Élisa ouvre la salle de bains avec son pied, le visage d’Océane se décompose.
- Amandine ?! Nooooon ! Crie Océane. T’as pas le droit ! Lâches moi ! T’as pas intérêt de lui avoir fait du mal !
Amandine a les larmes aux yeux et semble terrorisée les yeux exorbités. La mère de famille est ligotée et bâillonnée dans un coin de la salle de bains.
- Non je ne lui ai pas fais grand chose juste un petit coup de lacrymo dans sa sale gueule ! Elle n’a jamais pu me piffrer cette salope ! Dit Élisa avec un sourire sarcastique. Mais ce n’est pas à elle que je vais m’en prendre mais à toi jusqu’à qu’il n’y ait plus d’air dans tes poumons.
Élisa réussit à agenouiller Océane au sol, la jolie brune montre de la résistance mais Élisa parvient tout de même à l’approcher au plus près de la surface de l’eau.
- AU SECOUUUUUURS !!!!!!! AIDEZ MOI hurle Océane en se préparant à prendre une inspiration.
Sa nuque se fait douloureuse à force de lutter contre les mains de sa rivale qui la rapproche dangereusement de l’eau. À même pas dix centimètres !
Amandine se tortille sur sa chaise et gémit au grand désespoir de ne rien pouvoir faire.
Élisa donne un à coup ce qui plonge Océane la tête sous l’eau. La jeune femme bouge pour se libérer mais en vain.
Elle reste quasiment immobile et se concentre pour ne pas paniquer.
Élisa la ressort la tenant fermement par les cheveux et de manière à ce qu’elle ne puisse plus rien faire.
- Alors ?! Tu me laisses partir avec Rafaël ?! S’exclame Élisa.
Océane se raidit et tend ses bras pour pousser vers le haut, elle grimace et jette un œil à Amandine sur le côté. La petite brune est essoufflée.
- Non! Vas en enfer! Articule Océane.
- JE TE DEMANDE PARDON ?! S’emporte Élisa en la tenant encore plus en arrière.
- VAS TE FAIRE FOUTRE ! Rétorque Océane.
Océane est de nouveau plongée sous l’eau.
Rafaël renverse sa chaise sur le côté et se retrouve ligoté au sol, il se débrouille comme il peut pour atteindre son portable. Il murmure à son téléphone d’appeler Matt.
- Allô ?! Répond une voix masculine.
- Matt ! Viens vite ! Élisa est en train de faire du mal à Océane ! Je ne peux rien faire je suis attaché !
- Merrrrrrrde ! Oui j’arrive ! Je carbure ! Salut !
Totalement paniquée Océane se met à remuer sous l’eau, des petites bulles remontent à la surface et se font de plus en plus grosses.
Élisa attend un bon moment puis la ressort de nouveau de l’eau. Océane ne peut retenir un bruit de respiration sonore.
- Alors ?! Demande Élisa. Est-ce que tu as compris que Rafaël est à moi? À MOI !
Des gouttes d’eau ruissellent le long du visage d’Océane, son cœur tambourine violemment.
- Plutôt mourir que de te faire ce plaisir ! Crie Océane.
- Très bien tu n’as pas l’air d’avoir compris qui c’est qui décide ! Continue Élisa.
Élisa la remet sous l’eau en lui appuyant bien sur le dos. Océane lutte, se débat, des bulles remontent jusqu’à qu’il y en ait plus en réserve, la jeune femme se laisse tomber en avant le plus immobile possible.
Amandine se secoue sur sa chaise et gémit d’un air horrifié face à la scène qui se déroule sous ses yeux. La mère de famille pousse des cris étouffés par le bâillon qui étreint sa bouche. Les cordes lui lacèrent les poignets.
- Comme ça, on en parlera plus de celle là ! Rétorque Élisa en ricanant nerveusement de soulagement.
Des larmes coulent sur les joues d’Amandine.
Océane se sent partir, il n’y a plus d’air dans ses poumons et sa vue noircit de plus en plus.
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