Chapitre 3 : La seconde victime

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 Les rues de Paris étaient enveloppées dans une brume matinale, épaisse, presque suffocante. Les lumières des réverbères diffusaient une lueur irréelle, comme si la ville avait été plongée dans un cauchemar duquel elle ne pouvait s’éveiller. Les pavés étaient encore mouillés de la pluie de la nuit précédente, reflétant la lumière des enseignes en néon, créant une atmosphère surréaliste.

 Dans un appartement haussmannien du 7e arrondissement, la réalité était bien plus glauque que tout rêve tordu. Les murs couverts de bibliothèques débordaient de livres. Des manuscrits inachevés étaient éparpillés sur un bureau ancien en chêne. Au milieu de cette oasis littéraire gisait le corps d’un homme, chaque trait de son visage trahissant une surprise macabre.

 C’était Gérard Delaunay, écrivain de renom, lauréat de plusieurs prix littéraires, et un fils prodige de Bordeaux. Il était allongé sur le dos, les bras étendus de part et d’autre, les yeux grands ouverts sur un plafond aux moulures élégantes. Sa chemise blanche était imprégnée de sang, et juste au-dessus de son cœur, une plume ancienne, celle qu’il utilisait pour signer chacun de ses contrats, était enfoncée profondément.

 Mais ce qui attira immédiatement l’attention de Dubois, c’était la carte postale posée à côté du corps. Elle montrait le Pont de Pierre, un monument emblématique de Bordeaux. Et là, au centre, le même sourire sinistre tracé en rouge sanglant. Le smiley, signature du tueur, semblait presque se moquer d’eux.

 Rémi, pâle, murmura presque pour lui-même :

 — Il monte en puissance. D’une ruelle sombre à un écrivain célèbre. Quel est son message ?

 Dubois, fumant nerveusement, ses yeux, scrutant chaque détail, répondit d’une voix basse et grave :

 — Je ne sais pas, Rémi. Mais une chose est sûre, il ne s’arrêtera pas là.

 Le silence qui suivit était si lourd qu’on aurait pu l’entendre tomber. Les deux inspecteurs savaient qu’ils étaient entrés dans une danse macabre avec un adversaire dont ils ne mesuraient pas encore toute la folie.

 Rémi parcourut la pièce du regard, essayant de saisir la moindre anomalie.

 — C’est étrange, Léon. Pourquoi Delaunay ? Pourquoi lui et pas un autre ? Il doit y avoir une raison.

 Dubois souffla une bouffée de fumée, l’air pensif.

 — Peut-être que c’est dans ses écrits. Ou peut-être qu’il connaissait quelque chose qu’il n’aurait pas dû.

 Rémi se dirigea vers le bureau, feuilletant rapidement les manuscrits inachevés.

 — S’il y a un indice ici, on le trouvera.

 Soudain, Dubois pointa du doigt une photo encadrée sur la cheminée. Elle représentait Delaunay, plus jeune, sur le « Pont de Pierre » à Bordeaux.

 — Regarde ça, Rémi. Tu penses que c’est une coïncidence ?

 Rémi s’approcha, examinant la photo.

 — Rien n’est une coïncidence avec ce type. C’est un message. Il nous parle à travers ses victimes.

 Dubois gronda, clairement frustré :

 — Et quel est ce fichu message alors ? Qu’est-ce qu’il veut nous dire ?

 Rémi haussa les épaules, l’air désemparé.

 — Je ne sais pas, Léon. Mais nous le découvrirons. Nous devons le faire.

 Les deux hommes, bien que débordés par la complexité de l’affaire, étaient unis dans leur détermination. Le tueur au smiley n’aurait pas le dernier mot. Pas tant qu’ils seraient sur ses traces.

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