Chapitre 5 : Les ombres du passé
Le grand amphithéâtre de la Sorbonne, habituellement, vibrant des échos des conférences, était silencieux et sinistre ce jour-là. Chaque pas résonnait, faisant sursauter les deux hommes à chaque écho. Les sièges de velours rouge, alignés en rangées parfaites, semblaient attendre leurs occupants, témoins silencieux d’événements passés.
— Ce lieu me donne la chair de poule, murmura Rémi en jetant des regards nerveux autour de lui.
Dubois, son instinct d’enquêteur à l’affût, scruta la scène.
— Nous devons trouver le bureau de l’organisateur ou l’endroit où ils ont stocké les enregistrements.
Après de longues minutes de recherche, ils trouvèrent une petite salle à l’arrière de l’amphithéâtre, où étaient entreposés des cartons d’archives. L’un d’eux, portant le libellé « Séminaire sur l’humour – 2023 », attira leur attention. À l’intérieur se trouvaient des dossiers, des notes, et surtout, une liste de participants.
Léon parcourut la liste, son doigt suivant chaque nom.
— Il y a près de deux cents noms ici. Si notre tueur choisit vraiment ses victimes parmi eux, nous avons beaucoup de personnes à protéger.
Rémi, avec un sourire nerveux, ajouta :
— Ou beaucoup de suspects à interroger.
Léon réfléchit un instant, puis eut une idée.
— Et s’il y avait une vidéo du séminaire ? Si notre tueur était là, peut-être pourrions-nous le repérer.
En fouillant davantage, ils découvrirent un disque dur étiqueté « Vidéos – Séminaire 2023 ». Ils l’emportèrent, espérant qu’il contiendrait les réponses qu’ils cherchaient.
Mais alors qu’ils quittaient la pièce, une brise froide leur glaça le dos. Une fenêtre ouverte laissait pénétrer le vent, faisant danser les rideaux. Sur le rebord de la fenêtre, une autre carte postale, montrant la Sorbonne. Et dessiné dessus, le terrifiant smiley en sang.
— Je pense que nous ne sommes pas seuls, murmura Dubois, ses yeux cherchant le moindre mouvement dans la pénombre.
Rémi serra sa mâchoire, tentant de contrôler le tremblement de ses mains.
— Ce type est vraiment un psychopathe. Comment a-t-il su que nous étions ici ?
Dubois s’approcha lentement de la fenêtre, observant la cour sombre en contrebas.
— Il nous observe, c’est certain. Il sait que nous sommes sur sa piste, et il veut jouer avec nous.
Rémi prit une profonde inspiration, tentant de calmer les battements de son cœur.
— On devrait appeler des renforts, mettre la Sorbonne sous surveillance.
Léon hocha la tête, ses yeux toujours rivés sur la carte.
— Bonne idée. Mais ne sous-estime pas ce tueur, Rémi. Il est rusé et imprévisible.
Rémi fit un pas vers la sortie.
— On devrait partir d’ici, Léon. Cet endroit n’est pas sûr.
Dubois, les poings serrés, acquiesça.
— Oui, mais nous reviendrons. Et la prochaine fois, nous serons prêts pour lui.
Les deux hommes quittèrent l’amphithéâtre, la lourdeur de l’atmosphère pesante sur eux comme une chape de plomb. Ils savaient que la chasse était loin d’être terminée et que le danger rôdait toujours dans l’ombre.
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