Bien vite, le briquet perdit de sa flamme et les deux amis se retrouvèrent dans l’obscurité la plus totale. Dubois tenta de reprendre ses esprits, se concentrant sur le son lointain d’une goutte d’eau qui résonnait dans le labyrinthe du Louvre. Il se rappela ses jeunes années lorsqu’il jouait à cache-cache avec son frère dans la maison de famille en Bretagne. Il utilisa ce souvenir pour calmer ses battements de cœur effrénés.

 — T’as toujours une allumette sur toi, Rémi ? chuchota Dubois.

 Après quelques secondes qui semblèrent des heures, une faible lueur éclaira le visage de Rémi, tenant une allumette tremblante entre ses doigts.

 — Je savais que ça servirait un jour, dit-il avec un sourire forcé, tentant d’ajouter une touche d’humour à la situation.

 Dubois sourit malgré lui.

 — Toujours le scout prêt, hein ?

 Ils utilisèrent la faible lueur pour examiner la pièce. Sur le sol, près de la porte par laquelle ils étaient entrés, Dubois remarqua un petit médaillon. Le tenant à la lumière, ils reconnurent une photo de Marcel, enfant, avec un autre garçon, bras dessus, bras dessous. Au dos, une inscription : « Marcel & Jacques, 1985. »

 — Jacques ? murmura Dubois, perplexe.

 Rémi fronça les sourcils.

 — N’était-ce pas le nom du modérateur lors du séminaire sur l’humour ?

 Les souvenirs affluèrent dans l’esprit de Dubois. Il se souvint d’un Jacques lors de ses premières années à la police, un enquêteur brillant, mais un peu instable, qui avait finalement été renvoyé à la suite d’un scandale. Les rumeurs disaient qu’il avait sombré dans la folie.

 — Je pense que nous avons trouvé notre complice, murmura Dubois.

 Alors qu’ils cherchaient un moyen de sortir de ce piège, la voix sinistre retentit de nouveau, amplifiée par l’écho du labyrinthe.

 — Vous croyez tout savoir, mais le jeu ne fait que commencer, inspecteurs. Vous avez une heure pour trouver la sortie, sinon… ce sera votre fin.

 L’horloge du Louvre sonna minuit, chaque coup résonnant comme un compte à rebours pour Dubois et Rémi.

 La tension était à son comble, et la course contre la montre venait de commencer.

 Rémi, l’air déterminé, secoua la tête.

 — On ne va pas laisser ce fou nous dicter nos actions, dit-il avec fermeté.

 Dubois hocha la tête, admirant la bravoure de son ami.

 — Tu as raison. On connaît le Louvre comme notre poche. Si quelqu’un peut sortir de ce piège, c’est bien nous.

 Rémi gloussa doucement.

 — On a déjà survécu à des situations bien plus périlleuses, non ? Cette fois-ci, c’est juste un peu plus… artistique.

 Dubois sourit, appréciant la tentative de son ami de détendre l’atmosphère.

 — Tu sais, je pensais prendre ma retraite bientôt, peut-être ouvrir une galerie d’art. Qui aurait cru que mon premier vrai contact avec l’art serait sous ces circonstances ?

 Rémi haussa les épaules, essayant de cacher son inquiétude.

 — Peut-être que c’est un signe, Léon. Tu devrais vraiment envisager cette galerie.

 Les deux hommes se mirent en marche, se frayant un chemin à travers le dédale sombre – guidés par leur connaissance du musée et par la faible lueur de l’allumette de Rémi. Chaque pas les rapprochait de la liberté, mais aussi de l’inconnu.

 — Jacques était vraiment brillant, tu sais, murmura Dubois, pensif. Je me demande ce qui a pu le pousser à s’associer à Marcel.

 Rémi grimaça.

 — Les gens changent, Léon. Qui sait ce qui se cache vraiment derrière un sourire ?

 Dubois soupira, pensif.

 — J’espère juste que nous pourrons arrêter ces deux-là avant qu’ils ne fassent plus de mal.

 Alors que l’horloge continuait à égrener les minutes, Dubois et Rémi savaient qu’ils devaient faire preuve d’ingéniosité et de courage pour déjouer les plans de leurs adversaires et sortir de ce labyrinthe.