Chapitre 15 : La chambre des miroirs
Les deux inspecteurs entrèrent dans une vaste salle où les murs étaient ornés de miroirs de toutes formes et tailles, reflétant chaque mouvement, chaque lumière. Leur propre reflet se multipliait à l’infini, créant un labyrinthe de duplications. Au milieu de la pièce, un mannequin vêtu d’une robe rouge trônait, portant un masque de porcelaine blanc avec un smiley dessiné au rouge à lèvres.
— Encore ce maudit sourire, grogna Dubois.
Rémi s’approcha du mannequin avec précaution.
— Il y a un mot ici.
Il lut à voix haute :
— « Ne fais confiance à aucun reflet. »
Alors que la phrase s’échappait de ses lèvres, les lumières s’éteignirent brusquement, plongeant la pièce dans l’obscurité. Seule la lueur d’une bougie, au loin, éclairait faiblement l’espace. Une musique douce et envoûtante se mit à jouer, ajoutant à l’atmosphère irréelle.
Dubois, cherchant à se rassurer, tenta une blague :
— Je me demande s’ils prennent des réservations pour des soirées romantiques.
Rémi ricana nerveusement.
— Je préférerais un bon vieux bistrot.
Ils avancèrent prudemment, essayant de discerner la réalité des illusions. Chaque miroir semblait cacher un secret, et chaque reflet se moquait d’eux. Soudain, le visage effrayé d’une femme apparut dans l’un des miroirs. C’était la femme de la photo.
— Elle est ici ! s’écria Rémi, courant vers le miroir.
Mais en touchant sa surface, il réalisa que ce n’était qu’une illusion. La vraie femme était derrière un autre miroir, enfermée et apeurée.
Alors que Dubois tentait de la libérer, la musique s’arrêta brusquement, laissant place à la voix sinistre de Jacques.
— Jouons encore un peu, inspecteurs. Saurez-vous la sauver à temps ?
Rémi, déterminé, fouilla la pièce, trouvant finalement un levier dissimulé derrière le mannequin. En l’activant, tous les miroirs pivotèrent, révélant une porte secrète.
— Rapide, Dubois ! cria-t-il.
Les deux hommes s’engouffrèrent dans le passage, espérant enfin mettre fin à ce jeu macabre. Mais la chambre des miroirs n’était que le prélude à des défis bien plus complexes et terrifiants.
Dubois jeta un regard inquiet à Rémi alors qu’ils s’enfonçaient dans le passage secret.
— Tu penses que c’était le dernier piège ?
Rémi haussa les épaules, un soupir résigné s’échappant de ses lèvres.
— Avec Jacques ? Je ne prendrais pas de paris. Ce type est imprévisible.
— Et un artiste dans son genre, admit Dubois. Ce miroir, l’illusion… c’était ingénieux.
Rémi grimaça.
— Ingénieux ou pas, il joue avec des vies humaines. Et ça, c’est impardonnable.
Un grincement sinistre résonna derrière eux, la porte secrète se refermant brutalement. Les deux inspecteurs se retournèrent – leur chemin de retour désormais bloqué.
— C’est comme dans un de ces vieux films d’horreur, murmura Dubois, essayant d’injecter un peu d’humour malgré la tension palpable.
Rémi gloussa, un sourire triste sur son visage.
— Sauf que dans les films, il y a toujours un héros qui survit à la fin.
Dubois leva un sourcil.
— Qui a dit que nous ne sommes pas des héros, mon ami ?
Ils partagèrent un moment de complicité, renforçant leur détermination. La chambre des miroirs avait peut-être été un défi, mais ils étaient loin d’être vaincus. Avec prudence et détermination, ils continuèrent leur quête pour sauver la femme et mettre un terme au jeu dangereux de Jacques.
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