Chapitre 16 : Les Ombres de la Mémoire

2 minutes de lecture

 La porte secrète s’ouvrit sur une bibliothèque. Des étagères couvertes de livres du sol au plafond, tous soigneusement rangés, certains anciens et poussiéreux, d’autres neufs et intacts. Un silence oppressant régnait, seulement interrompu par le tic-tac régulier d’une horloge ancienne.

 — Regarde ça, murmura Dubois, en montrant une série de livres.

 Chacun portait un nom de victime, gravé en lettres dorées sur la tranche.

 Rémi ouvrit l’un d’entre eux et sursauta en découvrant son propre nom.

 — Qu’est-ce que ...?

 Chaque page montrait des photos de sa vie, des moments intimes qu’il pensait oubliés. Son premier vélo, son premier baiser, sa remise de diplôme. Tout y était, comme si quelqu’un l’avait observé depuis sa naissance.

 Dubois, curieux, ouvrit celui portant son nom. Sa réaction fut la même, la surprise et le dégoût se mélangeant sur son visage.

 — Il nous a espionnés, dit-il d’une voix sombre. Cet endroit… c’est son sanctuaire.

 Un rire retentit soudain, provenant de haut-parleurs cachés.

 — Bravo, messieurs. Vous avez découvert mon petit secret. Je connais tout de vous. Vos peurs, vos désirs, vos regrets. Tout.

 Rémi, mal à l’aise, s’exclama :

 — Qui êtes-vous ? Montrez-vous !

 Mais seule la voix persistait.

 — Chaque victime m’a raconté une histoire, et j’ai tissé ces récits pour en créer un chef-d’œuvre. Mais la pièce maîtresse… c’est vous.

 Dubois fronça les sourcils, cherchant des indices dans la pièce. Ses yeux se posèrent sur une porte en bois ancien, ornée d’un cadran semblable à une serrure de coffre-fort. Autour de la serrure, des chiffres étaient gravés, de 1 à 12.

 — La réponse est dans vos souvenirs, inspecteurs, ricana la voix. À chaque heure, une épreuve. Réussissez, et vous pourrez partir. Échouez, et vous rejoindrez ma collection.

 Rémi, avec une moue, se tourna vers Dubois.

 — Tu te souviens de la fois où j’ai dû te sauver d’une souris ? À quelle heure c’était déjà ?

 Dubois roula des yeux. Il examina attentivement le mécanisme.

 — Si mes souvenirs sont exacts, c’était à minuit et quart. Je n’ai jamais été aussi embarrassé de ma vie.

 Rémi éclata de rire.

 — Jamais vu un homme aussi grand avoir si peur d’un si petit animal.

 — Tu te moques, mais ces petites bêtes peuvent être vicieuses, répliqua Dubois avec un sourire narquois.

 Rémi se racla la gorge, tentant de retrouver son sérieux.

 — Bon, revenons à nos moutons. Ou plutôt, à nos souris. Ajustons ce cadran.

 Dubois prit une grande inspiration, rassemblant ses souvenirs.

 — Minuit et quart, c’est sûr. C’était la même nuit où tu as mis le feu à la cuisine en essayant de faire des crêpes.

 Rémi leva les yeux au ciel.

 — Pas besoin de me rappeler mes grands exploits culinaires. Allez, essayons minuit et quart.

 Dubois acquiesça, tournant le cadran jusqu’à ce qu’il pointe sur le chiffre correspondant. Ils entendirent un léger déclic, signe que le mécanisme s’était enclenché. La porte commença lentement à s’ouvrir.

 — Je savais que cette souris servirait à quelque chose un jour, dit Rémi, une étincelle malicieuse dans les yeux.

 Dubois rit.

 — Oui, à me rappeler que même les inspecteurs les plus coriaces ont leurs faiblesses.

 Ensemble, ils traversèrent la porte, prêts à affronter les épreuves suivantes – armés de leur détermination et de leurs souvenirs partagés.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire D.B ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0