Chapitre 17 : Les Labyrinthes du Passé
La première épreuve semblait simple. Une horloge projetée sur le mur avec une seule aiguille. Elle indiquait 1 h. À côté, une série de photos montrant différents événements de la vie de Dubois et Rémi. Ils devaient associer l’événement à l’heure indiquée.
— Facile, déclara Dubois, pointant une photo de lui courant après un bus sous une pluie battante. C’était lors de notre première affaire ensemble. J’étais en retard à cause de cette pluie infernale.
Rémi rit doucement, se souvenant.
— Tu avais l’air si misérable, complètement trempé. C’était à une heure de l’après-midi.
Mais lorsque Dubois posa la photo à côté de l’horloge, rien ne se passa. Le silence s’accentua, puis la voix retentit à nouveau.
— Échec, mon cher inspecteur. Pensez-vous vraiment que je vous rendrais la tâche facile ?
Dubois gronda de frustration. Rémi le rassura.
— On a encore d’autres chances. On peut y arriver.
Ils passèrent à l’épreuve suivante. Cette fois, c’était un miroir géant. Quand ils se regardèrent dedans, ils ne virent pas leur reflet, mais une version plus jeune d’eux-mêmes.
— C’est moi… à 18 ans, murmura Rémi, les yeux écarquillés.
Le jeune Rémi dans le miroir se tenait au bord d’une piscine, hésitant à plonger.
Dubois hocha la tête.
— Tu m’as dit que tu avais une peur bleue de l’eau à cause d’une noyade presque fatale quand tu étais enfant. Et je me souviens que tu m’as dit avoir finalement surmonté cette peur à une fête, en plongeant à… deux heures du matin ?
Le jeune Rémi plongea alors, faisant sourire les deux inspecteurs. La voix, cependant, semblait moins amusée.
— Bien joué, inspecteurs. Mais le jeu ne fait que commencer.
Alors que le temps pressait, les épreuves devenaient de plus en plus complexes, mêlants souvenirs réels et imaginaires. Les rires de Rémi et Dubois résonnaient à chaque réussite, mais le poids de l’enjeu rendait chaque échec d’autant plus douloureux.
À l’approche de minuit, il ne leur restait plus qu’une épreuve. Une énigme. Rémi, le souffle court, lut à voix haute :
— Je peux être sombre ou lumineux, je suis au début et à la fin, qui suis-je ?
Rémi jeta un regard à Dubois tout en montant les marches à toute vitesse.
— Marcel et ses énigmes stupides ! Qui aurait cru qu’elles nous seraient utiles un jour ?
Dubois haussa les épaules, un sourire espiègle aux lèvres.
— J’ai toujours dit qu’il était bon pour quelque chose, ce vieux bougre.
Le bruit de leurs pas sur les marches résonnait, chaque écho les rapprochant de la sortie… ou d’une autre épreuve. La tension était palpable.
— Je suis juste content que ce ne soit pas une de ses blagues sur les poules et les routes, plaisanta Rémi en reprenant son souffle.
Dubois rit.
— Oh, ne t’en fais pas. Je suis sûr que cela sera la prochaine épreuve.
Rémi grimaça.
— Ne plaisante pas avec ça. Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter une autre de ses devinettes.
L’humour des deux hommes brisait la lourdeur de la situation, leur permettant de garder leur esprit vif malgré la pression. Leur complicité et leurs années d’amitié étaient leurs meilleures armes face à l’adversité.
Alors qu’ils approchaient du sommet, Dubois se tourna vers Rémi.
— Peu importe ce qui nous attend de l’autre côté, on s’en sortira. Comme toujours.
Rémi hocha la tête.
— Ensemble. Toujours.
Et avec cette détermination renouvelée, ils continuèrent leur montée, prêts à affronter tout ce qui les attendait.
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