Chapitre 18 : La Chambre des Souvenirs
En descendant les escaliers étroits, l’air devenait plus froid, plus humide. Chaque marche résonnait comme le battement d’un cœur anxieux. Les murs étaient tapissés de coupures de journaux, tous relatant des meurtres non résolus.
Au bas des escaliers se trouvait une porte en bois vermoulu. Lorsqu’ils l’ouvrirent, une vague d’odeurs les submergea, un mélange de moisissure et d’ancienneté. La pièce était faiblement éclairée par une unique ampoule vacillante. Au centre trônait une table en bois avec une chaise de chaque côté.
— Installez-vous, messieurs, retentit une voix, celle du complice. De l’obscurité, il émergea, portant un masque grotesque qui semblait tout droit sorti d’un film d’horreur des années 70.
Sans attendre, Rémi rétorqua avec un humour pince-sans-rire :
— T’as emprunté ton masque à ta grand-mère ou bien ? Elle doit être furieuse de ne plus pouvoir aller au bal masqué.
Dubois leva les yeux au ciel tout en souriant, mais le complice ne réagit pas. Il désigna la table où se trouvait un jeu de cartes éparpillées.
— Chaque carte a une histoire, un souvenir. Certaines sont de vrais souvenirs, d’autres sont inventés. Pour sortir d’ici, vous devez faire la distinction entre la réalité et la fiction.
Dubois fronça les sourcils.
— C’est un jeu dangereux que tu joues. Que se passe-t-il si nous nous trompons ?
Le complice sourit sous son masque.
— Alors, vous resterez ici pour toujours.
Les heures semblaient s’étirer alors que Dubois et Rémi déchiffraient chaque carte, chaque souvenir. Certains étaient légers, comme le jour où Dubois avait glissé sur une peau de banane devant le commissariat. D’autres étaient plus sombres, comme la nuit où Rémi avait été attaqué par un inconnu.
Alors que la pile de cartes diminuait, le suspense augmentait. Chaque bonne réponse les rapprochait de la sortie, chaque erreur les enfonçait davantage dans ce labyrinthe de l’esprit.
Soudain, une carte en particulier attira l’attention de Dubois. Elle montrait une jeune femme avec un bébé dans les bras, les yeux remplis de larmes.
— C’est… c’est ma femme, murmura-t-il, la gorge nouée. Et notre fils… mais ce n’est pas possible. Ils sont en sécurité.
Rémi posa une main sur l’épaule de son ami.
— C’est un piège. Il essaie de nous déstabiliser.
Dubois hocha la tête, essayant de contenir ses émotions.
— On doit terminer ce jeu et le capturer.
La dernière carte révélait le visage du complice sans son masque. Mais c’était un visage que ni Dubois ni Rémi ne reconnaissaient. Le complice éclata de rire.
— Vous pensiez vraiment que c’était si simple ? La fin du jeu, messieurs, ce n’est que le début de la véritable énigme.
Alors que les lumières commençaient à faiblir, le complice disparut dans l’obscurité, laissant les deux inspecteurs plus déterminés que jamais à résoudre cette affaire et à mettre un terme à ce jeu macabre.
Rémi lança un regard furieux vers l’endroit où le complice avait disparu.
— Ce type joue vraiment avec nos nerfs. On doit mettre fin à ça.
Dubois, respirant profondément, acquiesça.
— Il veut nous voir perdre pied, nous voir paniquer. Mais il ne connaît pas vraiment les inspecteurs Dubois et Rémi. On a traversé bien pire.
Rémi haussa un sourcil, amusé malgré la situation.
— Oh vraiment ? Pire qu’un psychopathe avec une obsession pour les cartes et les masques de grand-mère ?
Dubois esquissa un sourire.
— Peut-être pas aussi bizarre, mais certainement aussi dangereux.
Les deux inspecteurs prirent un moment pour rassembler leurs pensées. Rémi, en jouant distraitement avec les cartes restantes, dit :
— Tu sais, cette affaire… elle me rappelle un peu cette vieille enquête sur le magicien disparu. Tu te souviens ? Il avait aussi un truc avec des cartes.
Dubois hocha la tête.
— Oui, je m’en souviens. Mais il n’était pas aussi tordu que celui-ci. Ce type, il est… différent.
Rémi soupira.
— Différent ou pas, on doit le stopper. Et pour ça, on doit rester concentrés et ne pas se laisser influencer par ses tours de passe-passe.
Dubois regarda autour de lui, cherchant un indice, une sortie, n’importe quoi qui pourrait les aider.
— Tu as raison. On est meilleurs ensemble, et on va résoudre cette énigme, peu importe ce qu’il nous met en travers du chemin.
Rémi hocha la tête, déterminé.
— Allons-y, partenaire. Rien ne peut arrêter le duo Dubois et Rémi.
Et avec ce mot d’encouragement, les deux inspecteurs reprirent leur quête pour mettre fin à cette histoire terrifiante.
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