Bonjour. Aujourd'hui j'ai décidé de rester solennelle. J'imagine que tu dois te demander pourquoi ? Et bien sache que je ne te le dirais pas maintenant.

Aujourd'hui c'est le jour J. Tu vois lorsque tu es parti, je me suis retrouvée dans cette phase ou le temps s'est arrêté, les journées sont devenues fades, et nous avons eu ce goût d'amertume dans la bouche. Un goût qui me paraît vide de sens évidemment. Logiquement pour passer à l'étape suivante, il doit y avoir un changement. Et bien aujourd'hui, voici les péripéties de cette histoires.

Je souhaite te revoir une toute dernière fois, mais avant ça, souviens toi, je t'en conjure, de la personne qui était mon père.

Je me souviens de ces vacances au soleil, nous étions à Nice. A l'époque, j'étais la princesse à mon père, son petit ange. Je me souviens, je sautillais autour de sa serviette de plage en chantant "au soleil" de Jennifer. Mon dieu que j'ai honte ! Il avait enterré mon frère en ne laissant dépasser que la tête. Je me rappelle, Maman avait acheté des tongs avec de très hauts talon. Elle craignait la chaleur du sable sur ses pieds. A chaque fois qu'il était avec nous, il coulait mon frère et ma demi-soeur.

Je me souviens aussi lorsque mon frère l'avait enfermé dehors, avec comme complice ma demi-soeur et moi même. Il avait réussi a rentrer et les avait attrapé tout les deux. Il les avait attachés avec du gros scotch sur les poteaux du jardin. Pour ma part, il ne m'avait rien fait, j'étais sa petite princesse et il était hors de question de me faire mal.

Je me rappelle aussi du beau siège qu'il m'avait fabriqué. Il était en bois, il l'avait soigneusement poncé et vernis. Le coussin pour ma tête était en forme de coeur, et je t'assures le siège qu'il avait fait était très confortable et digne du trône d'une princesse.

Tu vois, je pourrais passer des heures à te raconter tout les souvenirs que j'ai avec lui. Seulement tu sais pourquoi je m'arrête là ? Non, tu me dirais. Il y a deux raisons. La première est qu'il y a bien trop de souvenirs, mauvais mais bon aussi. Et la seconde est que je n'ai plus envie d'en parler.

A plus tard, je t'aime.