Lettre 1
Salut, comment vas-tu ? Question un peu étrange c'est vrai... Pour ma part, je suis encore sous le choc. Le stress me submerge si tu savais. Au cas ou tu ne l'avais pas compris, je suis en période d'examen. Hier, j'ai passé mon premier oral, et aujourd'hui l'avant dernier. J'aurais tant souhaité que tu m'encourages, ne serait-ce qu'une fois.
Mais je ne perds pas espoir ! Dans trois semaines c'est le baccalauréat, tu m'aurais peut être encouragé ?
Tu es parti quelques jours avant la fête des mères. Je me suis rendue au supermarché et j'ai acheté, avec ton argent, les fleurs que tu lui aurais offertes. À peine la porte s'est ouverte qu'elle a pleuré, de tristesse ? De rancoeur ? Il est certain qu'elle t'en veut, tout comme moi d'ailleurs. J'ai de la peine pour tout ce temps gaspillé... Enfin bon, je ne t'écris pas pour te faire la morale, simplement pour te donner des nouvelles, et c'est avec énormément d'espoir que j'en attendrai aussi longtemps que possible des tiennent.
Tu sais, depuis que tu es parti la maison est "étrange". "La grosse baleine moche" s'en veut et pleure toutes les larmes de son corps, elle en est inconsolable. Quant à son fils, il ne montre aucun regret, très peu de sentiments, comme s'il souhaitait rester fort, enfin pour un temps j'en suis sûre. Tu ne pourras certainement jamais l'imaginer, mais je leurs souhaite tellement de s'en remettre et de ne pas craquer.
Désormais, je ne sais même pas si tout cela sera vrai au moment où tu liras ces lignes.
Au cas où mon état de santé t'intéresse, je vais bien. Enfin je suis encore sous le choc, et ton départ me fait ressentir un vide immense, comme si la terre continuait de tourner mais sans moi. Quand on m'a annoncé que tu étais parti, j'ai eu ce sentiment de liberté, sentiment déplacé je le reconnais et ne t'en fais pas je m'en veux avant même que l'on ai besoin de me le dire.
Dans mon monde qui ne tourne plus, non pas par tristesse, rancoeur, haine ou quoi que ce soit d'autre, je me console à chaque souvenir de toi nous rabaissant, nous repoussant, alors que nous ne souhaitions que t'aider. Et je me demande même si tu ne prenais pas un plaisir malsain à rejeter toutes les personnes pour qui tu comptais réellement.
Tout est un peu flou je dois avouer, c'est peut être par mélancolie ou par habitude, mais je t'aime.
Je ne cesse de penser à toi, et te réécrirais bientôt.
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