Du savon.
L’eau grimpe sur les brins d’un saule rieur.
L’on entend les mains glisser, les branches craquer, le feuillage s’agiter !
Un doigt caresse les cimes, l’apoastre ; une pomme d’or.
Et s’échoue l’atterrant dans la boue dans la fange !
Ayaya ! Mauvaise glaise ! Il faut nettoyer !
Et il fait savonner, que disparaissent les tâches !
Il y en a encore !
Et il frotte, que tout soit bien blanc !
Ici aussi !
Et il gratte, que ce rouge veule, ce vilain rose, disparaissent !
Là !
Et il ronge, qu’à rogner tous les contours, tous les traits, la lumière passe !
Juste là !
Et il râcle, qu’il enlève ce qu’il y a de caractère à faire ombrage !
Encore un peu !
Et il ponce, qu’un rire ne soit plus l’écho retors d’un clapot.
Encore !
Et il décape, que les souvenirs coulent !, bons ou mauvais, quelle distinction ?, avec tout ce vent, tout est flou !
Encore !
Et il égrise, à ne plus rien laisser. Rien d’inopportun, rien d’imputé, rien d’amputable.
Rien.
Encore.
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