Un Racème Vermeil

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Au creux des gâtines, des grenouillères, et marais-cages ; j’ai vu naître poussier ocreux d’un violent éclat. Il y avait un pépin nourri des eaux croupies du mépris misérable et malmené des vents furieux des ires-caprices. Et malgré injustes échos, injure décor ; j’ai dévisagé de mes yeux secs son éclat d’étoile.
C’est une flamme fugace, mais l’ardeur de mil âtres ; creuset d’astres.
J’ai approché une main mordue des brandons brisés de grésil, et m’y suis réchauffé avec toute l’humilité d’un ciel érémétique. Lors entre deux mains, avec toute la délicatesse du monde, j’ai soufflé des mots du cœurs, des brises qui chantent réconfort et des vents qui soufflent courage.

Je ne suis qu’un pauvre sculpteur d’air. Sans prétention, ni ambition. Mais à ce moment, j’ai grimé mon âme d’espoirs, ceux de voir cette fleur grandir et éclore avec l’éclat du Printemps qui moque les grimaces de l’Hiver.

Et je l’ai senti, contre ma peau caleuse, son céladon balsamique.
C’est un germe qui a grandi si vite, et avec une telle ardeur, mes paumes ne suffirent bientôt plus. Alors j’ai couru, je me suis extirpé de la fange, de ces eaux sombres et infames ; et j’ai couru, jusqu’au bord d’une mer douce et sucrée.
C’est sur ce rivage que je les ai planté, racines et velleités, dans un sable d’un blanc à peindre.

La circonspection m’attrapa la gorge. J’avais laissé là-bas l’Or extatique des constelles qui pleurent ichor, le Noir furieux des ires sans fins, et le Sépia des rêves consumés. Je n’avais sur moi qu’un gris triste et sans charme.

Lors je gribouillais la plage de mes nuages-compagnons, un soupçon d’atramente, la seule couleur qui me restait en soupir. Et vint la rosée d’un soir, pleine de rose, d’orange, de Rouge.
C’était la graine.
Une fleur. Un Soleil ! Qui dardait ses rayons vers moi avec toute la compassion du monde, elle m’offrait ces rais, autant de tuteurs pour m’aiguiller ; autant de phare chaleureux à planter dans la plage blanc cassé pour ne plus jamais échouer !

Au creux d’un palud, j’ai trouvé un trésor inestimable qui change les gris en arc-en-ciel.

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