Contre mauvaise Fortune

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Au bar de la Fortune, en plein cœur des Halles, règne une ambiance à l’ancienne, un peu bonhomme, pas mal bourrine et très masculine. “Pas de chichi ici, ou alors aux chichiottes” aime d’ailleurs à répéter Dédé, le patron. Planqué entre le comptoir et le vaisselier, le ventre glorieux et le goitre naissant, la main toujours occupée par une tâche quelconque, Dédé ajoute parfois, en cas de mauvais jour, des phrases du type : “On n'est pas dans un bar à chat, ici. Ici, on sert pas des chai matés écoresponsables ou ce type de connerie.”

Dédé a raison sans le savoir. La Fortune est plus un bar à chien qu’un bar à chat.

La Fortune n’a en tout cas rien d’un classique établissement du quartier des Halles. Ce n'est ni une brasserie “typique” destinées aux touristes, ni un bar branchouille à concept fort. Ici, on est dans du vrai, de l’endémique, du refuge à titis ; la Fortune est un vrai nid pour oiseaux de nuit sur le retour. Nous ne sommes pas sur le PMU de gare de province et ses écrans Française des Jeux, plutôt sur quelque chose de l’ordre du patrimoine, l'équivalent parisien cheap et moins glamour d'un pub londonien.

Le mobilier est resté dans son jus, bloqué dans cette période assez indéfinie du “c’était mieux avant” : un baby-foot un peu moisi qui fait le bonheur des habitués encore en assez bon état physique et intellectuel pour en profiter à plein ; des affiches de vieilles pub type Fap’anis (celui des connaisseurs) ; un zinc plein de coudes seulement relevés pour porter à la bouche qui la pinte, qui le pastis, qui le verre de rouge. A un écran poussiéreux suspendu au mur, du foot passe en continu, en direct ou en redif’, le son presque toujours en sourdine. Les yeux rouges des habitués se promènent dessus sans trop s’y arrêter, la diffusion servant plus de prétexte à commenter tel ou tel transfert de tel ou tel joueur, critiquer telle ou telle performance de tel ou tel joueur acheté à grand prix par des Qataris ou des Saoudiens, et regretter le temps d’avant cette corruption venue du golfe.

A sa table près de la fenêtre, la plus éloignée du comptoir et des avis extra-sportifs, Lola, qui préfère qu’on l’appelle par son surnom, “Boubou”, sirote son verre d’eau. Elle vient de finir de déjeuner d’un croque-monsieur avec frites et salade dont il n’est resté que cette dernière. Malgré son énième prière à Dédé de ne pas ajouter l’affreux mélange mâche-laitue, elle a vu l’assiette arriver à moitié remplie de cette substance verdâtre qui lui soulève le cœur. Dédé est ainsi. Le croque-monsieur est servi avec des frites et de la salade, son père le servait ainsi ; son grand-père sans doute aussi, à condition que le croque-monsieur ait déjà existé à cette époque. Il faudrait vérifier. La salade existait en tout cas, et on la servait avec le plat, quel qu’il fût. Et puis, servir plus est toujours mieux que pas assez, on lui a toujours enseigné ça, à Dédé. On n’est pas dans un gastro à la con tenu par un gagnant de Top Chef. Au pire, on jettera. C’est que de la salade. Ce ne sont pas les militants anti-gaspi qui vont lui casser les burnes avec de la salade.

Un coup d'œil à l’horloge apprend à Boubou qu’il est 13h53, c’est-à-dire qu’elle est en retard pour retourner bosser. Cette information ne la remplit plus de la même culpabilité qu’avant, sans parler de la panique qu’elle pouvait ressentir au début à l’idée de n’être pas “une bonne agente.” Le temps passé dans cette peau lui a au moins enseigné ça : lâcher prise et étirer au maximum ses pauses méridiennes à la Fortune.

Toujours à la Fortune.

Boubou arrive chaque jour vers 11h30, se pose à sa table favorite, près de la fenêtre, commande un croque-monsieur sans salade, obtient un croque-monsieur avec salade, le dévore et reste deux bonnes heures, parfois presque trois. Elle attend le retour de sa dame. Son retour hypothétique.

Si Boubou peut se permettre ces longues pauses, c’est qu’elle n’a pas encore attiré sur elle l'œil vigilant de sa hiérarchie. Comme Boubou ne fait jamais d’histoire, elle passe sous les radars. C’est une femme sans histoire, Boubou, dans le sens où on ne s’en raconte pas sur elle. Boubou est là très tôt le matin, souvent la première ; Boubou travaille avec zèle, ne couche avec personne de son service, ne se mêle à aucun commérage ni ne prend de parti dans les guerres intestines de son service ; le ton de Boubou ne monte jamais bien haut, ses humeurs restent invisibles. On la dirait soumise à l’autorité, elle est en tout cas obéissante. Sa vie privée, si elle en a une, le demeure. A peine sait-on que Lola a excellé jadis au handball, au point d’être appelée en équipe de France, avant d’arrêter mystérieusement. Comme sa fidélité, couplée à ce qu’on devine être un manque d’imagination, fait d’elle une bonne soldate, on ne lui demande pas autre chose que d'exécuter ses tâches quotidiennes sans trop compter sur elle pour faire preuve d’“initiative”. On sait qu’elle ne fera jamais faux-bond, aussi ne s’inquiète-t-on pas trop de ses disparitions méridiennes.

L’horloge indique maintenant 13h57. Il va quand même falloir songer à y aller. Elle soupire. Ce ne sera encore pas pour cette fois. Peu importe, elle n’abandonnera pas. Dès demain midi, elle ira se poster près de la fenêtre pour LA guetter en mangeant des croque-monsieurs. Demain c’est jeudi, elle pourra peut-être même s’offrir le couscous du chef.

Une blague de Dédé perce le brouillard du brouhaha ; s’ensuit un éclat de rire général et un peu forcé. Boubou, placée trop loin, n’a pas saisi le trait d’esprit ; on rigole sans elle. Elle a l’habitude, l’humour l’esquive depuis toujours. Elle n’a pas le timing de la rigolade, pas le tempo du décalage drôlatique, pas même le bon esprit du simple spectateur. Ce n’est pas, comme on dit, une bonne cliente. Elle a bien essayé, au début, de rire au bon moment du bon mot de tel ou tel interlocuteur. Son hilarité, forcée et peu naturelle, jetait un trouble muet sur l’auteur de la boutade, si bien que l’ambiance en pâtissait à chaque fois. Elle se contente maintenant d’un sourire sans joie jeté un peu au hasard.

Elle tente de capter le regard de Dédé pour lui demander l’addition. Le patron, encore sur le petit nuage de sa gloire éphémère, vient de s’envoyer un verre de liqueur. 14h est passé, on entame la descente vers le soir. Plus de honte, on peut désormais se mettre ce qu’on veut dans le corps. Vu son endurance, Dédé sait qu’il pourra assurer le service jusqu’au milieu de la nuit.

Enfin le tenancier la voit, hoche la tête pour lui montrer qu’il a compris, clique mystérieusement sur des icônes invisibles sur son écran. Boubou jette un regard par la fenêtre en attendant qu’il arrive, ne voit rien que le flot continu des passants. Leur désordre l’agace ; son instinct lui crie d’aller arranger cette foule, les faire marcher dans la même direction, au même pas, dans la discipline. Elle lutte, se force à sourire à Dédé qui lui apporte l’addition.

  • Un p’tit digestif ? lui propose-t-il.

Boubou secoue la tête. Depuis des années qu’elle vient tous les midis, le patron devrait savoir qu’elle ne boit jamais une goutte d’alcool, ni ne mange de verdure. Combien de fois faudra-t-il qu’elle le lui rappelle ? On dirait que Dédé prend personnellement cette désaffection pour l’alcool. Peut-être en est-il heurté ? Peut-être croit-il qu’il s’agit d’une de ces revendications wokes alors qu’il n’est simplement question que de tube digestif.

Et comprendra-t-il un jour qu’elle paye toujours par carte de crédit ? Pourrait-il, ne serait-ce qu’une fois, venir directement avec la machine ? Elle en doute. Il ne faut pas trop perturber Dédé ; la marche du monde est trop rapide pour le pas de Dédé. Son bar est son refuge, son maquis contre le grand-monde qui gronde.

Elle pose sa carte contre le terminal. Le bip retentit, suivi de l’impression du ticket. Manger tous les jours à la Fortune ne fait pas la sienne mais cela ne l’inquiète pas. Boubou vit chichement ; chez elle, un studio, pas d'objets coûteux, pas de décoration luxueuse. Elle ne paye pas d’abonnement à des plateformes de streaming, n'a même pas d’écran. Elle ne sort pas, ne pratique plus de sport. Le soir, à son retour chez elle, en banlieue lointaine, elle accomplit plusieurs tours de parc avant de dîner d’un repas chiche, se rouler en boule et dormir treize ou quatorze heures d’affilée. Sa vie ne lui coûte donc pas grand-chose. En cas de besoin, elle pourrait même trouver des moyens de réduire encore ses dépenses en se contentant de viande moins chère. Au goût, cela ne lui ferait pas une grande différence, et son corps s’en contenterait bien.

Dédé s'éloigne de son pas pesant. Jamais encore ils n’ont échangé d’informations personnelles. Elle a parfois deviné le regard flou du patron sur des parties précises de son anatomie susceptible d'émoustiller les mâles humains, mais jamais cela n’a été suivi de la moindre tentative de séduction. Quant à elle, Dédé la répugne avec son odeur forte, mélange de mauvais alcool et de sueur, d’agressivité et de désir frustré ; son parfum la hérisse, si bien que tout son corps se tend à son approche, que ses babines se retroussent presque en signe d’avertissement. Il doit le sentir, Dédé, raison pour laquelle il n’engage pas de conversation sur la pluie, le beau temps ou l’état du monde comme il le fait avec n'importe lequel de ses autres clients.

Alors que Boubou se lève, résonne un éclat de voix enthousiaste venu du bar. Elle pense d'abord à un but quelconque, avant de se rappeler que les matchs en journée sont des rediffusions qui, en dépit de leur éventuelle qualité intrinsèque, ne possèdent plus le don de galvaniser les foules comme seul peut le faire le direct.

Non, ce n’est pas le foot. Pas une blague non plus, l’enthousiasme qu’elle perçoit n’a rien d’humoristique, il ne peut résulter que de l’arrivée dans le bar de quelqu’un d’important. Boubou jette un œil vers la porte dont la sonnette vient de retentir et se fige.

  • Boubou ! Boubou ! crie Dédé en claquant l’une contre l’autre ses deux larges mains veineuses.
  • Boubou, Boubou, Boubou ! chantent les autres clients, tout à coup sortis de cette léthargie placide typique des piliers de bar.

Une dame bien mise vient en effet de pénétrer dans le bar, précédée par la langue pendante et les moustaches frémissantes de son Welsh Corgi Pembroke. Celui-ci, plein d’assurance aristocratique, s’affaire immédiatement à ignorer avec mépris les humains occupés à lui flatter le flanc et le pelage, une adulation vulgaire sur le visage.

Enfin.

Enfin sa maîtresse s'est décidée à revenir au bar de la Fortune.

Le cerveau de Boubou fonctionne à toute vitesse. C'est l’occasion ou jamais de reprendre la place qu'on lui a injustement volée. Mais comment agir ? Feignant le détachement, elle s'approche de la dame qui vient de commander un muscadet.

  • Ça fait longtemps qu'on vous a pas vues dans le coin ! s'exclame Dédé. Comment ça se passe à, heu, là où vous avez déménagé ?
  • Tout est parfait à Laon, répond la dame. Je n'en pouvais plus de Paris. On ne croise plus que des transgenres à piercing et des migrants dans cette ville. A Laon, que des gens de la terre. Et une très belle cathédrale. Il fallait de l'espace pour Boubou, comme elle est heureuse dans mon jardin !
  • Vous êtes là pour longtemps ? Demande un des habitués, manifestement pas insensible au charme de la dame.
  • Je repars ce soir. Je devais voir un des appartements que je mets à louer. J'en ai profité pour passer au… Boubou ! Boubou qu'est-ce qui t'arrive ?

A ses pieds, Boubou vient de se mettre à grogner en regardant Lola. Un jappement méchant s'échappe même de sa gueule.

  • Excusez-moi madame, elle n'est jamais comme ça… Boubou, calme toi, enfin !

Boubou/Lola s'arrête à un mètre de la dame au Corgi. Ses yeux ne lâchent pas le chien. Elle a tout entendu de la conversation, sait désormais que l'occasion ne se représentera pas. Elle va récupérer sa vie, quoi qu'il en coûte, s'en aller courir dans le jardin de sa dame, la suivre au marché de Laon qu'elle devine pittoresque, profiter de ses petits plats dans sa gamelle favorite, celle en laiton. Finie cette idiotie de travail salarié. Terminés les trajets pendulaires, les déjeuners au bistro, les soirées solitaires, les nuits par terre. Qu'elle a hâte de retrouver son panier ! Son cœur bat très fort dans la poitrine qui n’est pas sa poitrine. Qui ne l’a jamais été. Si elle avait encore sa queue, celle-ci accomplirait des pirouettes dans les airs.

Elle fait un pas.

Boubou le Corgi lance un aboiement d'avertissement qui suinte la panique naissante.

  • Rends-moi ma vie, dit férocement Boubou l'humaine qui ne l’a pas toujours été à Boubou le chien autrefois humain. Rends-moi ma vie ! Grogne-t-elle

Un nouveau pas, un nouvel aboiement. Celui-ci signifie

“Ne t'approche pas !”

en Corgi.

Elle approche tout de même.

  • Enfin madame, reprenez-vous ! Fait sa dame en tirant sur la laisse de ce qu'elle croit être son chien. Reprenez-vous, enfin !
  • Maman, c'est moi, c'est Boubou ! C'est Boubou, tu ne me reconnais pas ?

Celle qui n'est pas Lola sent des larmes étrangères couler le long des joues qui ne lui appartiennent pas.

Sa dame fait un pas en arrière, horrifiée. Instinctivement, tous les usagers du bar se sont reculés. Derrière son comptoir, Dédé écarquille des yeux stupides.

Les deux Boubous se font face.

  • Tu en as bien profité, aboie Boubou l'humaine. Chacun son tour.
  • Et c'est le mien, glapit Boubou le chien.

Elles sont très proches maintenant, se toisent. Le chien finit par hausser du mieux possible les épaules.

  • Soit, aboie Boubou. De toute manière, je commençais à me lasser des croquettes. J'espère que tu as bien géré ma carrière en mon absence et que je suis restée titulaire en pointe.
  • Oui, tu as été transférée au PSG pour un montant record.
  • Très bien. Tu peux retourner avec ta vieille bique si c’est ton souhait.

La fausse Boubou s'est mise à quatre pattes sans s'en rendre compte. Elle se met à aboyer sous les regards plein de détresse des clients. Le nez et le museau des deux Boubous sont si près qu'ils vont bientôt se toucher.

Elle se rappelle de cette première fois où elle a vu Lola. Comme à son habitude, sa dame l'avait emmenée au bar. Elles allaient déménager le lendemain et venaient faire leurs adieux à leur établissement chéri. Sa dame n’arrêtait pas de dire qu’elles seraient plus heureuses là où elles allaient. Boubou ne retenait pas le nom de cette nouvelle ville qui l’attendait. Quelque chose comme Lent. Ou long. Peu importait, elle serait avec sa maîtresse. Elle aurait son panier, elle aurait un jardin. Les verres s'enchaînaient, on lui flattait les flancs, on la gratouillait derrière l'oreille. Elle avait toujours été la star de ce bar. Elle espérait que le nouveau lieu de prédilection de sa maîtresse serait rempli de gens qui l’aimeraient autant. Au moins, il n’y aurait pas Dédé. Celui-là, elle ne pouvait pas le sentir. Il était faux.

C'est à l’issue d'une dernière tournée que cette femme blonde aux cuisses musclées était entrée dans le bar.

  • Quel beau chien ! s’était-elle exclamé. Un Corgi, j’adore ! Je peux la toucher ?
  • Bien sûr, allez-y, avait répondu sa dame. Si elle vous en donne la permission.

Lola avait approché sa main, puis sa bouche de celle de l'animal. Un éclair avait traversé la conscience de Bubou.

BOOM.

Et puis plus rien.

Elle s'était réveillée dans un corps humain, au milieu du bar, entourée de tête de poivrots. Elle s’était relevée, paniquée. Sa dame avait disparu. Elle était seule. Perdue.

Elle s’était précipitée pour retrouver le logement de sa maîtresse. Impossible de se repérer dans ces rues tortueuses qu’elles ne prenaient qu’en voiture. La nuit dehors, la toute première, avait été longue et glaciale. Une fois trouvé son appartement, elle avait fait le guet plusieurs jours devant la porte.

En pure perte.

La mémoire de Lola la hantait, prenait toute la place dans son crâne. Un intelligence écrasante, terrifiante. Des perspectives glaçantes. Elle était désormais à la tête d'une vie qui n'était pas la sienne : avant-centre d'une équipe de handball, propriétaire d’un appartement gigantesque dans le centre de Paris, petite-amie d’un volleyeur de deux mètres de haut.

Elle avait bien essayé, au début, de s’approprier cette existence. Ça avait vite tourné court. Les ballons, elle les mordait plutôt que de les envoyer dans le but adverse, aussi l'avait-on rapidement sortie de l'équipe. La chute avait été rapide, une fois son logement perdu, elle avait traîné dans des parcs à la recherche de sa dame, erré devant la porte de l'immeuble où elle avait vécu au cas où sa maîtresse reviendrait chercher des objets oubliés, squatté des parkings et des halls d’immeubles, vendu son corps à des gars qui l’appelait “ma petite chienne”.

“Chez les humains”, murmurait la voix de Lola dans sa tête, “on appelle ça l'ironie du sort”.

Peu à peu, elle avait appris des rudiments de vie humaine. Il lui fallait un travail, aussi avait-elle passé des entretiens pour finalement trouver un poste dans le quartier des Halles, près de la Fortune. Elle s’était mise à passer ses heures de déjeuner dans le bar dans l’espoir que sa dame y reviendrait.

Les années avaient passé.

Et sa dame était finalement revenue.

Sa dame qui la regarde maintenant avec dégoût. Peu importe. Quand elle sera redevenue un Corgi, tout ira mieux. Elle approche son museau de celui de Lola.

Leurs nez se touchent.

BOOM.

Dédé se rappelle soudain de cette belle femme blonde qui s’était évanouie, plusieurs années auparavant en caressant Boubou. Il n’avait pas fait le rapprochement avec la pauvre hère qui venait dévorer ses croque-monsieurs sans utiliser les couverts, quitte à se mettre de la sauce plein le visage. Maintenant, cela lui saute aux yeux. C’est la même, et elle vient de s’évanouir de nouveau. On se presse autour d’elle avec moins d’enthousiasme qu’autrefois, quand son corps musclé était mis en valeur par un tailleur noir.

Voilà qu’elle se réveille, les yeux exorbités. On dirait qu’elle vient de prendre conscience de quelque chose d’affreux. Son premier regard est pour Boubou, qui se presse dans les jambes de sa maîtresse enfin retrouvée.

  • Je ne suis plus avant-centre ? Glapit Lola.

Boubou lui répond d'un aboiement vague sans se retourner.

  • Je travaille chez Frolic ! Se met à sangloter Lola.

Cette fois, Boubou lui fait face. On pourrait presque discerner de la pitié dans son regard canin.

Elle aboie une phrase courte. Simplement :

“En Corgi, on appelle ça l’ironie du sort. Mais il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur.”

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