Chapitre 2

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Matt avait déjà énormément parlé de sa passion pour la musique et de son envie de fonder un groupe. Ses collègues n’étant pas musiciens, aucun ne s’y était intéressé. Matt est entouré de mécanos, les sons des outils du garage ne favorisent pas le développement d’oreilles musicales.

Toutefois, le patron d’Autosur, Julien, est son ami. Il a une idée en voyant des vidéos sur Youtube de gens qui bricolent des guitares à partir de voitures. Des félés du ciboulot. Ils sont tellement obsédés par la gratte que tout y passe : des pelles de jardins transformées en basse, des tuyaux PVC sur lesquels ils fixent des cordes, des crayons de couleurs pris dans de la résine epoxy forme un bloc qu’ils sculptent en guitare...

Julien propose son idée à Matt en voyant une vieille Renault irréparable et prête pour la casse dans son garage : la portière a une surface assez grande pour être transformée en instrument !

- Quelle bonne idée ! s’exclame Matt.

Il découpe la portière avec des grosses pinces mécaniques, construit un manche en acier, monte un chevalet improvisé à partir d’un morceau du tableau de bord de la voiture, achète un jeu de cordes et des micros. Deux collègues, Max et Jean, aident Matt. Avec des tuyaux d’échappement de tous les véhicules irrécupérables du garage, ils créent un orgue électronique. C’est crasseux, mais ça sonne. À partir de capots et de coffres découpés, ils bricolent une batterie et d’autres percussions. Après avoir fini, Jean propose :

- Matt... J’aimerais bien participer à ton groupe. Je pourrais essayer la batterie. Tu es d’accord ?

- Ce serait géniallissime ! s’écrie Matt.

- Ma mère, continue Max, m’a forcé à prendre des leçons de piano. J’ai détesté mais je pourrais jouer de l’orgue électronique peut-être ?

Matt est aux anges.

- Bon bien sûr... ça sera du feeling. De l’improvisation pure, comme en jazz et en blues, renchérit Jean.

- Les gars, vous faites de moi l’homme le plus heureux sur terre ! avoue Matt.

- C’est mieux qu’une fille, termine Max.

Ils rigolent et fêtent la création du groupe en buvant une bonne bière. Soudain, Jean se fige :

- Les gars... c’est quoi le nom du groupe ?

Silence pesant. Max et Matt se regardent, tandis que les rouages de leurs cerveaux se mettent lentement en route.

One hour later...

L’alcool n’aidant pas, l’inspiration ne vient pas. Finalement, Jean reprend :

- J’ai peut-être un bout du nom du groupe. Vu que tout est fait à partir de bagnoles, il faudrait avoir le mot Car, obligatoirement.

- Tu as raison, confirme Max.

- Dead Car ! crie Matt.

- Hein ? s’exclament ses collègues.

- Dead ! Parce qu’on fera du dead metal !

- MDR, c’est plutôt du crasse-metal, ironise Jean.

- Ah oui, le crasse-metal, c’est un nouveau genre qu’on vient d’inventer, ça ne se joue que sur des bouts de vieilles bagnoles cabossées !

Les amis sont hilares.

- Et les gars, faut pas pousser le bouchon trop loin, on prend dead et on rajoute Car, comme l’a dit Jean, c’est déjà bien, maintenant, faut répéter ! leur explique Matt.

- Ca mérite une bonne tournée ! dit Jean.

- Encore une ? On vient d’en boire deux déjà !

C’est ainsi que naquit le groupe Dead Car.

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