Salut beauté, pourquoi t’es pas venue en cours aujourd'hui ? M’dit pas que t’es à cour d'imagination ! Je serais tellement déçu que notre jeu se termine si vite ! Ah ! Au fait, je trouve que ta meilleure amie Célia est formidable ! Pendant que tu étais... Je ne sais où d'ailleurs on a pu faire plus ample connaissance ;)

Des volcans explosent au fond de moi et j’ai du mal à contenir ma rage. J’ai envie de détruire tout ce qui me tombe sous la main. Je fais des rondes dans toute la maison en réfléchissant à la réponse que je vais lui envoyer. Finalement mes doigt pianotent sur l’écran d’eux même et une fois envoyé, je m’écroule sur le fauteuil.

Pense tu vraiment que je vais abandonner notre petit jeu aussi vite ? Tu ne me connais vraiment pas Matt ! Tu n'es pas encore au bout de tes peines ! Estime toi heureux que je te laisse respirer un peu ... Quant à Célia, je t'interdis de l'approcher ! C'est avec moi que tu as un soucis Matt, elle, elle n'a rien à voir dans nos histoires donc laisse la tranquille ! Elle n'est pas comme moi... elle est sensible et je te garantit que je ne te laisserais jamais lui faire du mal !

Même si il fait moins de dix degrés dehors, des gouttes de sueur perlent sur mon front et mes mains deviennent moites. Des centaines de pensées tournent dans ma tête et je me sens mal. Et s’il se servait de ma meilleure amie pour me faire souffrir ? Et s’il lui faisait du mal ? Je ne me le pardonnerais jamais. Célia, c’est plus qu’une copine pour moi. Elle est comme ma sœur, elle fait partie de moi. Si elle souffre, je ressens le triple de sa douleur.

Je ne sais vraiment pas quoi faire. Matt a bien réussi son coup cette fois ci. Il a vraiment tapé là où ça fait mal. Il faut que j’en parle avec Célia. Il faut que je la mette en garde.

Aussitôt pensé aussitôt fait. D’un bond je saute du fauteuil et me rends dans ma chambre. Sans faire attention, j’enfile ce qui me passe sous la main. Mes cheveux bruns tombent en cascade sur mes épaules et atteignent le creux de mes reins. Je me rends ensuite dans la salle de bain pour me maquiller. Juste un peu de crayon et du mascara suffisent à mettre en avant la couleur bleu de mes yeux. Mais, si je prends le temps de me pomponner c’est surtout pour cacher les marques de fatigues qui strient mon visage.

Une fois prête, j’attrape mon sac et mon téléphone à la volée et enfile mes chaussures. Lorsque, je décide d’appeler Célia pour la prévenir de mon arrivé chez elle, j’aperçois un nouveau message de la part de Matt. Sans perdre une seconde, je l’ouvre et lis :

Ahhhh ! Je préfère ça ! Tu m'a faite une de ces peurs ! Ne plus pouvoir te mettre dans un état pas possible m'aurai manqué tu sais ! Et quant à Célia, c'est une grande fille... Elle peut prendre ses décisions toute seule... Puis, qui te dit que je vais la faire souffrir ? Peut-être que je suis vraiment attiré par elle .. Peut-être que je veux vraiment mieux la connaître... Arrête de penser que le monde te tourne autour Sheila ... Je ne suis pas un salop pour me servir d'une personne dans le seul but d'en faire souffrir une autre, comme toi, par exemple... Je peux parier que si tu me fait tous ces coups bas c'est pour faire de la peine à mon père... Je suis vraiment désolé de te décevoir mais mon père ne sera jamais au courant de ce qu'il se passe entre nous...

En lisant son texto, j’ai un pincement au cœur... Je rêve ou il me traite de salope indirectement ? Je n'arrive pas à y croire... C'est comme si je me prenais une gifle en pleine gueule. Je continue d’avancer malgré tout et quelques minutes plus tard je me trouve déjà devant la porte de ma meilleure amie. Ma main se dirige automatiquement vers la petite sonnette puis je patiente.

Une fois la porte ouverte, je vois Célia, habillée d’un bas de survêtement et d’un tee-shirt trois fois plus large qu’elle. Ses cheveux blond sont attachés en chignon et son maquillage est inexistant.

Lorsque ses yeux vert se posent sur moi, tous mes soucis disparaissent. Un sourire se dessine sur mon visage puis, je m'avance et la prends dans mes bras... Surprise, elle me rend mon étreinte et m'invite à l'intérieur. J’entre, dépose mes affaires puis me rends au salon. J'ai tellement passé de temps ici avec elle, que je connais sa maison aussi bien que la mienne. Alors, je m'assoie ou plutôt m'étale sur le canapé et attends qu'elle me rejoigne. Une fois près de moi, elle me lance tout en rigolant :

– Mais vas-y fait comme chez toi ne te gêne pas surtout !

– Oh non ne t'inquiète pas va, je ne me gêne pas !

– Fais-moi une place au moins !

– Mais viiiiens t'inquiète, y'auras toujours une place pour toi ! De toute façon ce n'est pas comme si tu prenais trop d'espace hein !

– Que veux - tu dire ? Je suis trop maigre c'est ça ?

– Mais non tu es parfaite comme tu es ! De toute façon, on peut très bien le voir avec tous les garçons qui te tournent autour ...

– Arrête de dire des conneries ! On sait très bien toutes les deux que niveau garçon, tu as toujours eu plus de côte que moi !

– Houlaa ! Dis-moi que tu n'es pas sérieuse !

– Si, si très sérieuse même !

– Je ne suis pas d'accord avec toi mais bon bref changeons de sujet ! Alors la fac sans moi aujourd'hui ? C'était très ennuyeux pas vrai ? Allez ! Avoue !

– Pas le moins du monde ! J'ai fait connaissance avec le nouveau !

– Y'a un nouveau ? Lui dis-je comme si je l'ignorais.

– Mais oui, ne fait pas comme si tu savais pas ! C'est toi qui lui as fait visiter la fac !

– Ahh tu parle de Matt ?

– Oui, je parle de ce putain de beau gosse ! Il est tellement mignoon ! On a discuté autour d’un petit café puis on a mangé ensemble et après il m'a accompagné jusqu'à chez moi vu qu'il a déjà le permis ...

Pendant que j'écoute Célia, je vois dans ces yeux la petite étincelle qui me prouve qu'elle est attirée par lui... Je la connais si bien… Tous ses gestes, ses mimiques, la façon dont elle parle et la façon dont elle joue avec ses cheveux me le garantissent. Voyant que je ne l'écoute qu'à moitié, elle se crispe et me demande :

– Qu'est ce qui ne vas pas ma belle ?

– Ohh rien..

– Sheila ?

– Oui ?

– Tu sais très bien que je le vois directement quand tu me mens !

– Mais je ne te mens pas, c'est juste que ...

– C'est juste que ?

– Je ne sais pas comment m'exprimer ...

– Hum… Ca sent pas bon ça ! Si toi tu n'arrives pas à t'exprimer devant moi c'est qu'il y a vraiment un soucis ! Allez ! Explique moi !

– Bon écoute je ne vais pas passer par quatre chemin... J'ai deux choses à te dire ...

– Vas-y je t'écoute ...

Oui tu m'écoute mais comment je vais te dire que je me suis rendue à la tombe de ma mère alors que je sais très bien que tu ne veux pas que j’y aille sans toi. Comment je vais te dire que j'y ai croisé Bruno ? Comment je vais pouvoir te dire que je me suis lancée dans un jeu complètement idiot avec Matt juste pour me venger de son père ? Comment je vais pouvoir te dire tout ça ? Je me sens tellement mal... J'ai extrêmement peur de lui faire de la peine ! Mais je dois le faire car il n’y a jamais eu de secrets ou de mensonges entre nous et c’est pas aujourd’hui qu’il y en aura. Donc, je prends mon courage à deux mains et me lance :

– Ecoute Célia... Huum... C'est à dire que... Euuh ..

– Bon tu vas te bouger, on va pas y passer la nuit !

– Je suis allée à la tombe de ma mère lui lançais-je en évitant soigneusement de croiser ses yeux.

– Quoi ? Tu y est allé sans moi ? Mais combien de fois je vais devoir te dire que je ne veux pas que t'y aille seule ? Je ne te dis pas de ne pas y aller ! Je te demande juste de me prévenir pour que je puisse venir avec toi et être là au cas où il se passerait quelque chose...

– Justement...

– Quoi ?

– Quand je suis allée à la tombe de ma mère, j'ai croisé... J'ai croisé Bruno.

– Oh non ! Di moi qu'il n'y a rien eu s'il te plait !!

– Il n'y a rien eu rassure toi ! Je l'ai juste menacé !

– Pardon ? Di moi que tu te fou de ma gueule !

– Non je ne me fou pas de ta gueule... Je lui est juste dit qu'il ne devais plus jamais s'approcher de la tombe à ma mère c'est tout...

– Sheila...

– ...

– Bref, et quelle est la deuxième chose que tu voulais me dire ?

– Euuh... C'est à propos de Matt... Comment te dire que...

– Je te coupe direct là ! Si tu vas me dire que c'est un mauvais garçon et qu'il n'est pas fait pour moi ce n'est même pas la peine que tu use ta salive...

Wouah... Alors là, je ne m'y attendais pas du tout. J'avais remarqué qu'elle était attirée par lui mais de là à me parler sur ce ton... Je n'en reviens pas ! Si elle réagit comme ça sans que je lui donne la moindre explication, comment réagira - t - elle si je lui dis que je me suis lancée dans un jeu débile avec lui ?

– Non je ne voulais pas te dire ça et de toute façon tu es assez grande pour choisir toute seule.

Remarquant que je suis un peu vexée, elle essaye de se rattraper.

– Excuse-moi Sheila, je ne voulais pas te parler comme ça mais tu sais comme je suis... Un peu impulsive.

– T'inquiète ce n'est pas grave... J’sais pas si t’as fait le rapprochement mais le nom de Matt te dis rien ?

– Dupuis... Dupuis... OH-MON-DIEU ! Dis-moi que c'est une blague !

– Non Célia, ce n'est pas une blague...

– C'est... C'est le fils de Bruno ? Sérieusement ?

– Oui sérieusement...

– ...

– Et ce n'est pas tout...

– Comment ça ?

– Tu dois bien te douter que quand j'ai fait le rapprochement...

– Tu n'y est pas restée indifférente... qu'est-ce que tu as fait ?

– Je lui ai fait un coup bas qu'il m'a très bien rendu d'ailleurs et maintenant ça s'est transformé en un jeu débile mais tu sais comment je suis... Je ne lâcherais pas avant d'avoir eu le dernier mot.

– Mais...

– Non il n'y a pas de mais Célia... Si tu veux être avec lui je ne t'en empêche pas mais je ne veux pas que tu entres dans notre jeu.

– Sheila...

– Quoi ?

– Tu sais que je ne pourrais pas vous regarder vous entre-tuer sans rien faire !

– Tu ne trouves pas que tu abuse un peu ?

– J'abuse ? Je sais très bien ce que tu peux faire quand tu es énervée !

– Mais non ça va, je ne pense pas que ça ira aussi loin.

– Mouais ! Je l'espère en tout cas. Mais rassure moi, il n'y a rien entre vous ?

– Non mais j'y crois pas ! Tu crois vraiment qu'il pourrait y avoir quelque chose entre le fils du meurtrier à ma mère et moi ?

– Sheila arrête de dire que Bruno est un meurtrier ! Nous n'avons même pas pris la peine de lui laisser la possibilité de s'exprimer !

– Mais pourquoi voudrais-tu que je lui laisse cette chance alors que je sais déjà tout !

– Ecoute Sheila, tu sais que je n'ai jamais remis en cause ce que tu as pu me dire jusqu'à ce jour mais vraiment, si j'ai un minimum de valeur à tes yeux, je voudrais que tu fasse un effort et que tu entre en contact avec Bruno...

– Il en est hors de question ! Je te l'est déjà dit des centaines voire des milliers de fois, je ne parlerais jamais avec lui !

– Si toi tu ne le fais pas, c'est moi qui vais le faire !

– Célia, je t'en supplie, laisse-moi régler mes problèmes toute seule...

– Tu te rends compte de ce que tu me demande ? Comment veut-tu que je te laisse affronter tous ces mauvais moments toute seule ? A quoi ça sert d'avoir une meilleure amie si elle n'est pas à tes côtés dans les moments les plus durs ?

Au moment où je m'apprêtais à lui répondre, mon téléphone se met à vibrer...

NB : Désolée, je devais publier le chapitre hier mais il ne ma plaisait pas donc j'ai préféré le réécrire avant :)