Chapitre 6 : Les gorges d'Odomar - Partie 4

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— Je vais vomir…

Pâle comme un linge, Criss eut un brusque haut-le-cœur. Le groupe avait quitté le manoir et arpentait en silence les tunnels étroits des égouts. Boues et déchets jonchaient les pavés humides qui couvraient également les murs, recouverts d’une substance visqueuse à la couleur repoussante. Des rats énormes glapissaient devant eux, se faufilant dans l’obscurité progressivement chassée par les torches qui projetaient des ombres grotesques dans une sinistre danse. Le bruit de l’eau stagnante gouttant des canalisations putrides se réverbérait dans le dédale. Une odeur suffocante et âcre emplissait les lieux, contraignant les visiteurs à se protéger le nez comme la bouche avec un tissu.

— Je t’avais dit que tu préfèrerais ne pas savoir, fit remarquer Kahya.

— J’aurais surtout préféré ne pas avoir à y passer. Par la barbe d’Arthor, quel enfer.

Tandis que Criss tentait de contrôler son dégoût en inspirant profondément, Godhrian avança à la hauteur d’Arch et Kahya. Il avait délaissé ses habits de parade pour un manteau en cuir noir doublé d’hermine, moins voyant. Sous la broche d’argent frappée du blason de Rocheval qui le maintenait fermé, on devinait les mailles de son armure tombant sur ses jambières. Si leur plan se déroulait sans accrocs, il n’en aurait pas besoin, mais l’expérience lui avait appris à ne jamais rien abandonner au hasard.

— Sommes-nous encore loin ? demanda-t-il.

— Nous y sommes presque, lui répondit la jeune fille. Encore deux intersections.

Le seigneur étrécit les yeux en scrutant la pénombre qui s’étendait droit devant eux. Il paraissait soucieux et leur répugnante procession n’en était probablement pas l’unique cause.

— Quelque chose vous chiffonne ?

— Nous prenons trop de temps, confirma Godhrian. Notre fuite sera bientôt découverte, si ce n’est pas déjà le cas. Tu as bien dit que la sortie se trouvait sur le port, aux pieds des falaises ?

— C’est exact. Pourquoi ?

— Je crains que notre navire ne se trouve au bout de la jetée, à plus de trois cents mètres de là.

La jeune mage se repassa les mots une seconde fois, puis réalisa qu’ils devraient se déplacer à découvert sur les quais. Elle se retourna sans s’arrêter, observant les reflets orangés parcourir les visages cireux. Les sujets de Godhrian échangeaient de rares murmures en guise de réconfort. A l’évidence, leur seigneur ne leur avait pas expliqué la raison de ce départ précipité. Pourtant, aucun d’entre eux n’avait hésité une seule seconde à obéir lorsque Sir Thomas et ses hommes les avaient tirés de leur sommeil au milieu de la nuit. Au-delà du respect dû à son rang, il était évident que Godhrian avait toute leur confiance. Kahya restait toutefois consciente que cela n’aiderait pas leurs jambes à avancer plus vite. Leurs bras étaient chargés de paquets, le peu qu’ils avaient pu emporter du manoir : quelques céréales, de la viande et des fruits séchés pour compléter les vivres chargés sur le bateau, des vêtements chauds et leurs effets plus personnels. Si les choses venaient à s’envenimer, il leur serait impossible de protéger ces gens.

Cette pensée lui occupa l’esprit jusqu’à ce que leur groupe atteigne enfin la sortie. En approchant de l’arche de pierre grise qui délimitait les égouts des canaux, une silhouette adossée au mur s’anima pour venir à leur rencontre.

— Est-ce que tout est prêt, Tanit ? s’enquit Godhrian en plongeant sa torche dans l’eau.

— Oui, seigneur, répondit le serviteur en rajustant la cape qui couvrait ses épaules. Comme vous l’avez demandé, le capitaine a fait lever l’ancre. Nous pouvons embarquer.

— Bien.

Criss profita de leur retour à la surface pour inspirer à pleins poumons. L’air frais aux notes salines avait beau également charrier l’odeur de la vase, il lui sembla respirer le plus doux des arômes en comparaison de ce qu’il venait d’endurer. Godhrian ne s’offrit aucun répit. Depuis leur cachette, il prit quelques secondes pour épier les quais, incapable de voir à plus d’une cinquantaine de mètres. Le brouillard avait plongé le port dans une atmosphère surnaturelle. Les rayons masqués de la lune et les lanternes à huile suspendues aux habitations diffusaient de pâles halos éthérés de lumière, révélant à peine le contour des bâtiments. D’innombrables caisses et tonneaux parsemaient les pavés devant les entrepôts, prêts à prendre la mer à l’aube. Suspendues aux poulies des grues dont on devinait tout juste les ombres, les épaisses cordes noueuses des filets chargés de marchandises se balançaient dans le vide. Un silence oppressant enveloppait les docks, bercé du reflux des vagues, du cliquetis des chaînes et des grincements des treuils.

— C’est trop calme, commenta Godhrian à voix basse. Je n’aime pas ça.

— Le temps presse, Amehir, fit remarquer Amalven en approchant aux côtés du professeur et de ses élèves. Que faisons-nous ?

— Nous n’avons pas vraiment le choix. Il faut traverser.

Les yeux vaguement rivés sur les quais, Godhrian tâchait de deviner le meilleur chemin à suivre. La décision qu’il avait à prendre n’avait rien d’aisée. Rester groupés ? pensa-t-il. S’ils venaient à être surpris, le nombre serait assurément un handicap. Envoyer quelques-uns en reconnaissance ? Ils perdraient un temps précieux et prendraient le risque d’être rattrapés.

— Sont-ils au courant ?

Interrompu dans ses réflexions, Godhrian se retourna vers le professeur qui balayait du regard les visages inquiets attendant derrière le mur. Le frémissement électrique de son aura remonta les jambes du seigneur, à peine perceptible. Ce dernier échangea un regard hésitant avec Tanit puis observa ses gens. La réponse était évidente : ils ignoraient tout.

La Purge avait contraint les leurs à l’oubli. Dans un monde où la magie n’avait pas sa place, la discrétion garantissait la survie. Pour beaucoup, les mages étaient devenus l’apanage du folklore : des sorciers, des enchanteurs, des monstres. On parlait d’eux comme on parlait de l’âge des mythes, pour effrayer autour des feux de camps et lors des longues nuits d’hiver. Seuls les grands de ce monde étaient pleinement conscients de leur existence. Le pouvoir appelait le pouvoir. Pour ceux qui le recherchaient, la magie savait toujours trouver une utilité. Dans l’ombre, comme Godhrian y était resté durant des années, les mages gravitaient toujours non loin des hautes sphères. En occuper le sommet était toutefois un risque plus qu’audacieux. Godhrian avait accepté cette position malgré lui, et s’il avait su gagner la confiance de ses gens puis de ses pairs, il en serait tout autrement s’ils venaient à savoir ce qu’il était. Pour son bien, comme pour celui de la lignée Malter d’Ostheroc, cette information ne devait jamais faire surface.

— Non, répondit-il d’un ton frôlant la mise en garde. Cela me semblait clair lorsque je vous ai demandé d’en interdire l’usage à vos élèves en dehors de la cour. Cette consigne vaut aussi pour nous.

— Je vais être franc, lui répondit le professeur sans se défiler. Je n’ai que faire de ce que penseront ces gens. La sécurité des enfants est mon unique priorité. Si la situation m’y oblige, sachez que je n’hésiterai pas.

Arch, Criss et Kahya déglutirent à l’unisson, craignant la réaction de Godhrian, mais il n’en fut rien. Le seigneur sembla même abandonner bien vite l’idée de répondre. Il acquiesça simplement puis fit signe au reste du groupe.

— Allons-y.

Ils quittèrent les canaux à pas de loup. Etouffés par le reste de neige, leurs déplacements troublèrent à peine le silence des vieux quais tandis qu’ils profitaient de chaque alcôve entre les caisses et les barils pour échapper à la lumière des lanternes. Le navire se rapprochait, mais le chemin semblait sans fin. Ils s’arrêtèrent bientôt. Face à eux, plus de tonneaux, plus de boites, plus de cachettes. Les devants des entrepôts étaient complètement vides, débarrassés la veille. Une quarantaine de mètres les séparaient des prochains couverts. Godhrian se tourna vers Tanit, réfugié à l’ombre d’une coque retournée. Celui-ci hocha la tête avant de traverser sans l’ombre d’une hésitation, rapidement suivi par trois de ses hommes. Avant que leurs ombres ne se perdent dans la brume, un second groupe s’élança, puis les femmes, accompagnées d’un jeune garçon. Godhrian et ses invités abandonnaient à leur tour leurs abris lorsqu’une goutte glacée frappa soudain le seigneur au creux de la nuque.

Tout comme lui, son cœur s’arrêta. Un frémissement dans l’air lui fit lever les yeux au ciel, vers les filets suspendus. Une ombre le recouvrit et Godhrian eut tout juste le temps de lever le bras pour se protéger. La lame glissa sur l’acier de son gantelet, illuminant l’obscurité d’une gerbe d’étincelle en manquant sa carotide de moins d’un pouce. Il profita de sa parade pour tirer son épée hors du fourreau en un large arc de cercle. L’assassin évita le tranchant en se tordant avec une agilité à peine humaine puis recula d’un bon, la main plongée sous sa tunique. Godhrian écarquilla les yeux et se saisit de sa cape pour s’en protéger avant qu’une rafale d’aiguillons de métal ne s’y plante.

— Boucliers ! tonna la voix de Thomas un peu plus loin.

Il eut à peine levé sa rondache qu’une pluie de flèche s’abattit sur les pavés. Il sentit plusieurs chocs retentir contre le bois et vibrer jusque dans son épaule. Autour de lui, les projectiles atteignirent ses hommes qui s’effondrèrent dans la neige boueuse en criant. Un second chevalier profita d’un très court répit pour attraper l’un d’eux par le col, le traînant à couvert.

Alors qu’ils se ruaient vers une pile de caisse pour y trouver refuge, Arch et ses camarades sentirent l’air devenir soudain plus dense et leurs poumons se contracter. Fermant la marche, le professeur fit un pas au milieu des quais, à la vue de tous. D’un mouvement fluide, il trancha le vide du bras. La neige explosa autour de lui lorsqu’une lame d’air rugit en direction de l’entrepôt où les archers s’étaient positionnés. Elle frappa avec une violence inouïe, soufflant vitres, portes, murs et solives aussi facilement que du papier. L’onde de choc fut si dévastatrice qu’elle arracha une partie du toit et fit s’ébranler le bâtiment entier.

Arch observa les débris retomber en tous sens au milieu du chaos, incapable de détourner le regard. Un frisson lui parcourut l’échine alors que le professeur s’attaquait déjà aux survivants. Il eut l’impression qu’un dieu se déplaçait parmi les mortels, implacable. L’admiration qui s’emparait de lui face à un tel étalage de force était tout autant teintée de craintes : celle de ce qu’ils auraient à affronter, celle de ce que lui-même pouvait accomplir, celle de ne jamais y parvenir.

Une ombre devant lui le sortit brusquement de sa torpeur. Un assassin prit appui d’une main sur une caisse pour lui asséner un puissant coup de pied au thorax. Le souffle coupé, Arch fut projeté à deux bons mètres, au pied d’une pile de fûts. L’adrénaline le remit sur pied plus vite que la foudre du Voyageur.

— Arch ! s’écria Kahya.

Criss sortit une flèche de son carquois plus rapidement encore, mais avant de pouvoir tendre la corde, un second homme lui tomba dessus. Tous les deux roulèrent en se débattant tandis que le premier se jetait déjà sur Arch. Ce dernier se saisit de sa lame et frappa de haut pour le faire reculer, mais son agresseur esquiva avec une aisance déconcertante. Il passa la garde du jeune mage qui évita le coup comme il le put. Il pivota son bassin, observant avec panique la pointe de la dague frôler ses côtes. Par réflexe, il bloqua le bras de son adversaire en faisant pression du sien. L’assassin chercha à se dégager, frappant de l’autre main. Arch lui saisit le poignet, les muscles tendus comme les haubans d’un bateau sous le vent. Ils luttèrent une courte seconde qui sembla durer une éternité, avant qu’une impression de brûlure sur l’avant-bras d’Arch ne lui fasse relever la tête.

Ses yeux se posèrent sur Kahya alors qu’une sensation étrange engourdissait ses sens. Retenue de force par un homme, elle criait dans sa direction sans qu’aucun son ne lui parvienne. Arch ne comprenait pas ce qu’il voyait. Pourquoi semblait-elle si jeune ?

— Eïsha !

Il revint à la réalité lorsqu’un vent glacé cingla ses pommettes. Un blizzard déchaîné, aussi puissant qu’un torrent, emporta littéralement son adversaire pour le projeter dans les eaux sombres du port.

— Arch, est-ce que ça va ? demanda Kahya en accourant.

La jeune fille n’eut pas fait plus de quelques pas qu’un reflet métallique fulgura derrière elle. Des bolas lui ligotèrent les mollets, puis elle heurta le sol. Effrayée, elle croisa le regard de son camarade avant que la corde reliée aux projectiles ne se tende, la tirant vers les entrepôts. Elle poussa un cri de surprise et Arch se jeta à sa poursuite sans attendre. Kahya tenta de se libérer en remuant les jambes, mais l’étreinte refusait de se desserrer. Il lui était impossible d’atteindre ses liens et la neige charriée sur son visage l’empêchait de trouver la moindre prise où se retenir.

Kahya s’arrêta finalement à l’entrée du bâtiment, devant son ravisseur qui se pencha pour la saisir. La jeune fille refusa de se laisser faire. Elle se cambra et le frappa des deux pieds, droit dans les parties. L’homme en noir poussa un grognement en tombant à genoux. Kahya profita de ce répit pour geler les cordes qui l’immobilisaient, avant qu’un crissement froid ne l’arrête. Fou de rage, l’assassin tira une dague en approchant. Kahya n’eut pas le temps de réagir. Le tintement doux d’un carillon résonna à ses oreilles tandis qu’un petit feu-follet venait flotter au coin de son regard.

L’instant qui suivit, une masse blanche se rua sur son adversaire, l’entraînant dans son élan contre une grande pile de conteneurs. Elle s’effondra, brisant la lanterne suspendue à l’entrepôt adjacent. Son contenu se déversa en un véritable mur de flammes. Arch accourut à son tour et se jeta aux côtés de Kahya pour la libérer de ses liens. Derrière eux, la lutte projeta des ombres le long du bâtiment, révélant l’ouverture d’une immense gueule garnie de crocs. Les grognements féroces et les hurlements qui suivirent leur glacèrent le sang.

— Cours ! cria Arch en aidant Kahya à se relever.

Les deux amis quittèrent les lieux sans se retourner, courant à toutes jambes vers le bateau. De son côté, Criss était toujours aux prises avec son agresseur. Le jeune mage sentait ce dernier fatiguer. Il était bien plus fort que lui. Il profita de son avantage pour lui porter un premier coup au visage, puis le dégagea du pied. Le temps de cligner des yeux et Criss fut déjà sur lui. L’homme en noir évita le premier coup puis enchaîna de quelques frappes avant d’esquiver le second d’un bon en retrait. Criss dût lui reconnaître une haute maîtrise du corps-à-corps. Son adversaire était entraîné, aucun doute là-dessus, mais ils ne se battaient pas sur un pied d’égalité. Criss passa le dos de sa main sur ses lèvres avant de se mettre en garde, les poings baignés de flammes.

— T’es mal tombé, mon gars, asséna-t-il d’un regard noir.

Le jeune mage frappa le vide à plusieurs reprises, projetant une série de traits de feu. Ils explosèrent contre les barils, forçant l’assassin à la fuite. Poursuivi par les déflagrations, ce dernier sauta le muret jouxtant la cale en abandonnant derrière lui trois petites sphères à mèche. L’une roula aux pieds de Criss et détonna, noyant la zone dans une épaisse fumée. L’assaillant avait disparu lorsqu’elle se dissipa. Toussotant, Criss observait les alentours ravagés par ses attaques quand un mouvement attira son attention.

Le jeune mage fit volte-face, prêt à attaquer, mais s’immobilisa. Devant lui, le gamin qui accompagnait les serviteurs de Godhrian se tenait dans les décombres et le regardait. Pour Criss, l’effroi dans ses yeux fut plus parlant que les mots. Un craquement sourd retentit soudain. Fragilisée par les flammes, la structure d’une grue céda. Criss écarquilla les yeux et ses jambes réagirent d’elles-mêmes.

— Attention ! s’écria-t-il en se précipitant sur l’enfant.

Ils roulèrent tout deux sur les pavés, une fraction de seconde avant que le treuil et ses marchandises ne s’abatte dans un fracas assourdissant. Haletant, Criss observa la désolation à laquelle ils avaient échappé de justesse. Il reprit ses esprits et inspecta le gamin qu’il tenait toujours dans les bras. Ce dernier soutint brièvement son regard, terrifié, puis le serra aussi fort qu’il le put. Criss grimaça. L’étreinte réveilla la douleur parcourant ses muscles meurtris.

— Criss !

Le jeune mage releva la tête, surpris. Arch et Kahya approchaient en courant.

— Par les six bras de Gaïa, s’exclama-t-il soulagé, vous n’avez rien ?

— Non, lui répondit Arch à bout de souffle. Et vous ?

— On a eu de la chance. Vous étiez où bon-sang ?

— Occupés, rétorqua Kahya en rivant le regard au bout de la jetée. Qu’est-ce que tu fais encore par terre ? Il faut y aller !

Sans ménagement, elle poussa son camarade sur pied en direction du bateau et tous les deux partirent en courant, l’enfant dans les bras. Arch allait les suivre, lorsqu’il jeta un dernier regard vers le port. Ses yeux se figèrent, alors que les battements de son cœur s’emballaient.

Derrière les quelques hommes qui les poursuivaient encore, un reflet d’argent se dessina dans les ténèbres, esquissant les ailes élégantes d’une hirondelle. Le mage les avait retrouvés. Autour d’Arch, le temps sembla s’arrêter. De son avant-bras pulsa une douleur qu’il n’avait jamais ressentie aussi intensément. Un vide immense parcourut son être. Ses lèvres se crispèrent en une ligne presque invisible tandis qu’il revoyait les flammes dévorer la chapelle de leur village.

Le regard débordant de rage, il s’apprêta à s’élancer, mais une série de lames d’air explosa contre les grues. Elles s’abattirent sur les quais, entravant le passage. Arch sentit le professeur lui saisir le bras et l’emmener de force. Il ne lutta pas, ses pensées étaient ailleurs, avec le mage qui les regardait fuir. Si ce n’était pas cette fois-ci, ce serait la prochaine. La prochaine fois, il le tuerait.

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