Réminiscences
Tout lui revenait comme une vague d'aiguilles acérées.
Elle l'avait tué.
Camille avait tué son père.
Depuis des années, des angoisses l'étreignaient. Elle ne dormait pas et quand elle y parvenait, d'horribles cauchemars la torturaient. Jusqu'à cette séance d'hypnose, ce lundi, qui libéra ses affres. Elle pensa alors au numéro inconnu sur son portable, c'était sans aucun doute son psy. Ce dernier avait mis des mots sur ses maux.
Les souvenirs des attouchements de son père revinrent tel un vent violent, sale et poisseux. Elle s'était sentie souillée mais son mal-être avait enfin trouvé une explication. La colère déjà présente avant ces événements se mua en haine.
Camille prit sa décision rapidement. Elle allait le tuer.
Pour elle, soigneuse dans un zoo, ce fut facile de trouver du poison. Du venin de serpent corail dans le ragoût dans les mottes qui cuisait dehors. C'était simple et tout nettoyer fut tellement aisé.
De retour chez elle, le trou noir. Elle s'était évanouie. A son réveil, elle fut dans l'impossibilité de se souvenir des trois jours passés. Le jeudi soir, sa mère l'appelait pour lui annoncer la mort de son père.
Brusquement ses paupières devinrent impossibles à contrôler et le sommeil l'emporta.
Elle ne rêva pas.
Camille s'éveilla au son de la sonnette de la porte d'entrée.
Elle ouvrit la porte. C'était le garde-champêtre.
Mathilde Morvan était morte et elle avait tué son mari.
Annotations
Versions