Le soir même, je me précipite sur la télévision de ma chambre. J'apprends par Rai 1 la fusillade qui a couté la vie au parrain, la chaîne en fait le récit, les événements défilent. Giorgio Santini, important armateur de la région, soupçonné de liens avec Cosa nostra, est d'abord victime d'un échange de tirs avec un homme à moto. Trois gardes du corps périssent ainsi.

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S'ensuit une brève course-poursuite qui coûte la vie à deux enfants, renversés par la voiture de Santini. Des témoins racontent que la voiture s'est arrêtée quelques secondes avant de continuer dans sa fuite. Une camionnette arrive en renfort du poursuivant et finit par impliquer tous les véhicules dans un dernier accident. Un tir de roquette met un terme à l'affaire.

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Tel un séisme, l'accrochage est très bref et ne rend pas la violence qui s'est abattue. Il est 18 h 32 lorsque les secours arrivent sur place et déjà la scène est ravagée par les flammes. Une vision malheureusement très semblable à celle du port. Ce serait donc le Consigliere ? Mais comme toujours, aucune preuve, pas l'ombre d'un indice, rien. Je ne fais décidément pas un travail facile, mais il faut bien que quelqu'un le fasse.

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Le 30 mai au soir, dans un hôtel de Palerme. Enfin de retour dans ma ville après un voyage sans histoire. J'allume la télévision pour avoir au moins un bruit de fond dans la chambre à défaut de regarder. Le journal de la Rai donne à nouveau des mauvaises nouvelles. Un attentat a eu lieu à Milan aux alentours de la Piazza Duomo. Une fusillade assourdissante qui a principalement touché la Galleria Vittorio Emanuele II.

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Plusieurs commandos ont attaqué la bourse, le Duomo, la Scala et même la fameuse Piazza Fontana. Le son des coups de feu ne fait que rajouter à la terreur et ne laisse qu'imaginer la violence de l'attaque. Assez ironiquement, c'est le tireur de Piazza Fontana qui a été le premier, selon les témoins, à crier : « Pour Santini ! » Le présentateur poursuit avec le bilan de l'attentat, « qui n'a miraculeusement fait aucune victime ».

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Le Consigliere ! La police recherche toujours les tireurs, qui semblent s'être volatilisés. J'éteins la télévision et décide de m'endormir immédiatement. Deux jours plus tard, l'associé me contacte pour un travail. Il me donne l'adresse et je m'y rends. La villa de Santini regorge de malfrats, tous plus méfiants les uns que les autres. Garry m'emmène rapidement dans une salle où attendent huit hommes à l'air très sérieux.