L'Anglais réagit presque immédiatement et se jette aussitôt sur moi : « À terre ! » J'entends d'autres claquements tout proche. On nous tire dessus ! Quelqu'un nous a repéré ! J'entends Blackill pester le nom de Garry alors qu'il récupère son arme. Il fait fi de la situation et se met à la recherche du tireur. Je dirige moi aussi mon regard en direction des tirs.

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J'aperçois brièvement une silhouette sombre au sommet de la cathédrale. Je n'arrive pas à l'identifier mais il n'est pas impossible que ce soit Garry. Le suspect vise à travers la lunette de son revolver. Mais il y a 100 mètres de distance ! Et il tire au revolver ! Si c'est bien Garry, sa précision est terrifiante. Il ne faisait pas que se vanter à la réunion !

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Les tirs reprennent, Blackill et moi nous remettons à couvert. J'appelle des renforts. Le claquement des balles persiste pendant cinq minutes au moins. Lorsque cesse le feu ennemi, le tireur a disparu de sa position. Peu de temps après, les renforts arrivent toutes sirènes hurlantes. Je vois au moins deux voitures et une équipe entrer dans la cathédrale. Un quart d'heure passe. Aucune arrestation, le suspect s'est envolé.

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L'Anglais, avant de rejoindre les équipes au sol, examine les balles du regard, démonte son fusil et le cache sous sa veste. Parmi les renforts, je retrouve Laura qui me retient un instant : « Qu'est-ce qui s'est passé ? » Je ne sais pas vraiment quoi répondre, une sorte de gêne m'empêche de parler. Je tourne mécaniquement le regard vers Blackill. Il est au téléphone, à l'écart des autres policiers.

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Mes yeux croisent ceux de Laura, je n'ai pas le courage de me taire plus longtemps : « Je sui parti avec lui, dis-je en indiquant l'Anglais. Il nous a fait monter en haut du lycée pour surveiller la place, et à un moment donné, quelqu'un nous a tiré dessus depuis la cathédrale. » Elle ne me demande pas qui nous surveillions, mais je sais que je lui fais de la peine avec mes mots. Trop et pas assez.

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Mon équipier d'Interpol finit sa conversation au téléphone et disparaît aussitôt. J'en déduis qu'il n'a plus besoin de moi. Je demande alors à Laura si elle peut me raccompagner au commissariat. Elle accepte. Rien ne peux me rendre plus heureux à ce moment.

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Le trajet n'est malheureusement pas assez long et mon bonheur n'est que de courte durée. Je parviens à la retenir auprès de moi pendant une petite demie heure. Son départ arrive en même temps qu'une soudaine fatigue. Je tente de l'apaiser en me reposant à mon bureau mais n'en suis que plus épuisé.

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Je réalise que je me suis endormi pendant toute la journée lorsque je me fais gentiment secouer par le commissaire : « Giovanni ! Réveille-toi Giovanni ! Dans mon bureau, vite ! » J'obeis à l'ordre. La place du commissaire est occupée par Blackill. Celui-ci écrit à la main sur des feuilles blanches. Le commissaire referme la porte et s'eclipse : « Je vous laisse seuls, mais ne restez pas trop longtemps. »

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L'Anglais me donne simplement une feuille à lire. Un rapport écrit de sa main, probablement dicté par Lucius à ce que laisse supposer l'en-tête d'Interpol :

Rapport de L

Giorgio Santini, mort par tir de roquette le 29 mai.

Federico Genovesi, mort par voiture piégée le 30 mai.

Toni Messina, mort par coups de feu le même jour.

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Salvatore Giacomino, tentative de meurtre le 31 mai. Un homme de main tué. Tentative d'empoisonnement le 2 juin, transporté d'urgence à l'hôpital, état critique. Vivant.

Giuseppe Albertini, tentative de meurtre par tir de roquette depuis un hélicoptère, le même jour. Vivant.

Mattia Dell'Angelo, vivant.

Giulio Colonna, vivant.

Matteo Lopiccolo, vivant. Suspect.

Michele Tommasini, vivant. Suspect.

Nicola Scarani, vivant. Suspect.

Luca Montagna, vivant. Suspect.

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La liste se raccourcit de jour en jour. Tous les chefs de l'entente sont visés. Un de ces noms est celui du traître. Une chance sur quatre de le coincer, quatre sur quatre pour le Consigliere, selon Blackill : « Celui qui nous a tiré dessus a sans aucun doute déjà identifié le tueur, donc bientôt le traître. Je peux te garantir que c'est pour cela qu'il nous a visés, pour ne pas que nous l'arrêtions avant. »