Chp 4 : Jolene

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En voyant entrer le grand fae aux longs cheveux noirs, je frôle la crise cardiaque. Un elfe, ici, dans le magasin où je travaille…

— Je te présente Angel, m’annonce Ree sans parvenir à dissimuler un petit air fier.

Angel. Jamais un nom ne m’a paru si bien choisi.

Le mec est beau comme un ange. Un ange déchu, avec son look de bad-boy.

Il s’approche de moi. Grand, charismatique, svelte et gracieux. En plus, il sent bon. Y a des gens qui disent que les elfes sont sales, parce qu’ils dorment n’importe où dans la forêt, squattent des bâtiments en ruines, et se nourrissent principalement d’aliments crus. Mais pour des gens réputés crados, ils sentent drôlement bon. Une odeur sensuelle et épicée, comme une huile parfumée, une bougie d’ambiance bio ou un désodorisant de chez Zara Home. Le genre d’odeur qui donne envie de se blottir dans un lit avec eux, ou de les suivre dans la forêt enneigée. Évidemment, en bonne connaisseuse de la littérature elfique, je sais que c’est un piège, un peu comme les odeurs de charogne que déploient les plantes carnivores pour attirer les mouches. Sauf que les mouches, ici, c’est nous, les femmes humaines, et qu’on est sensibles aux hommes qui sentent bons (faut dire que ça courre pas les rues.)

— Bonjour, euh, Angel, bégayé-je maladroitement, hypnotisée par la flamme qui danse dans les iris vertes de ce mec merveilleux. Je m’appelle Jolene. J’aime beaucoup les elfes, c’est une culture tellement belle… ! Je rêve d’en rencontrer un.

Mais que t’es conne, Jolene.

Je me sens tout de suite idiote d’avoir proféré une telle ineptie. Y a pas plus bateau que ce genre de phrase… et d’abord, qu’est-ce qui permet de dire qu’une culture est belle ou moche ? C’est essentialiste, et du coup, un poil raciste, même si c’est positif.

Sauf que c’est sincère. La culture elfique me passionne. Je sais qu’elle a des côtés sombres, également, mais ils me fascinent aussi. Et je ne vais pas le dire à ce fae. La honte…

J’adore la pratique de la Chasse Sauvage, cette charmante coutume consistant à enlever des humains, ou celles concernant le harem du chef et l’exposition du corps des ennemis vaincus sur l’arbre sacré du clan… vraiment, c’est fascinant !

En tout cas, Angel a l’air d’apprécier ma franchise, tout comme ma bêtise.

— Ça peut s’arranger, propose-t-il franco. Mon frère juré doit descendre dans le coin. Je peux te le présenter.

Quoi ? Un autre elfe va débarquer ici ? Et il veut me le présenter ?

Je sais bien que je n’ai strictement aucune chance. Pourquoi un elfe, un être qui représente la quintessence de la beauté, s’intéresserait à une petite grosse comme moi, un pot à tabac ? Mais ma langue tourne toute seule. Je me sens embarquée dans un grand huit, comme si ce n’était pas moi aux commandes.

— C’est vrai ? m’écrié-je comme une bécasse. Il est comment ?

Pure curiosité scientifique. Pour enrichir ma connaissance elfique.

— Grand, la peau mate, les cheveux couleur argent, les yeux gris, répond Angel en me fixant du coin de l’œil. Très beau gosse, très posé. Mais très dragueur, aussi. Et il se targue d’être très romantique.

Angel a donné ce dernier détail avec un sourire en coin. Visiblement, il ne pense pas que son ami le soit tant que ça, « romantique ».

C’est sûrement un Don Juan briseur de cœurs.

Comme beaucoup d’elfes, parait-il.

C’est la réputation qu’ils ont. Celle de venir chanter à la fenêtre quand il fait trop froid dehors, de passer quelques nuits passionnées avec leur cible sous emprise du glamour (personne ne dit « non » à un elfe : ils utilisent une magie spéciale) puis de disparaitre aussi soudainement qu’ils sont arrivés. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en tout cas, même si ça l’était, je trouve que ça vaut le coup.

Je décide de le dire à Angel.

— Oh ! J’adore les elfes romantiques. Comment s’appelle-t-il ?

S’il a un nom comme Feänor, Eredin ou Rhysand… Je vais craquer.

— Il te le dira lui-même quand il arrivera. Je vais l’appeler, tiens.

Angel s’éloigne, puis revient pour nous annoncer que son ami est encore sur la route, mais qu’il passera ce soir. Ici, au magasin.

Mon Dieu. Et moi qui suis à peine maquillée… et je porte des habits assez moches, aujourd’hui, qui ne me mettent pas particulièrement en valeur. Notamment ce pull affreux aux manches princesse qui me grossit en moulant ma poitrine de matrone allemande.

Mais tant pis. Je vais juste me rincer l’œil.

— Il va loger chez les Vega ? demandé-je en me tournant un peu vers Ree.

Ma collègue semble aussi stupéfaite que moi. Elle ne s’attendait sans doute pas à ce qu’un nouvel elfe débarque.

— Probablement dans ma chambre, répond Angel avec naturel. Ou dans la tienne, si tu l’accepte, Jolene.

De… dans ma chambre ??

J’en fais une fausse route. Avec ma propre salive.

— C’est euh, direct… bafouillé-je après avoir repris mon souffle.

La tête de Ree vaut son pesant d’or. C’est probablement le reflet de la mienne.

On ne se connait même pas, cet elfe inconnu et moi !

— Si vous vous plaisez, précise tout de même Angel. Le connaissant, je sais que toi, tu lui plairas.

Pourquoi ? Il aime les grosses à cheveux roses et bleus ?

Mais je garde ma répartie pour moi. On dit que les elfes sont très premier degré. Pas sûr qu’il saisisse mon humour lourd.

— Je ne le connais pas encore, ce monsieur ! pouffé-je tout de même, pour la forme.

C’est vrai, quoi. Et il viendrait s’inviter chez moi ? Dans ma chambre, en plus ?

La rumeur populaire prête aux elfes une grande licence sexuelle. Il parait qu’ils n’ont aucun tabou… en termes mormons, on dirait qu’ils n’ont pas de religion, et pas de morale. Pas d’âme non plus, d’ailleurs. Ma mère me l’a toujours dit.

Et je m’en contrefous.

— Ne t’inquiète pas. Si tu ne le sens pas, il dormira chez nous, répond Angel, qui se veut probablement rassurant.

Ree n’a pas l’air chaude non plus pour accueillir un nouvel elfe chez elle. Mais ça, c’est pas mon problème. C’est le pote de son nouveau mec.

— Euh, je préfère dans un premier temps, oui…

Ce n’est pas parce que je suis en surpoids qu’on peut me traiter comme quantité négligeable, et venir squatter mon canap’ sans prévenir.

Pour changer de sujet, je propose un café à Angel. Mais il se méprend et croit que je parle de Ree, dont il décrit le « caractère piquant », et en disant apprécier « le fait qu’elle lui résiste ». Mais je parlais du café, coco… C’est bien ce que je disais : les elfes ne savent pas lire les sous-entendus.


*


Le fameux frère juré débarque évidemment au pire moment : celui où je sors des toilettes, les mains mouillées et le pull mal rentré dans mon jean. Le pire, c’est que ces yeux fauves – dorés, pas gris – se posent sur moi tout de suite, alors qu’il aurait pu s’occuper de son pote et de la copine de son pote en premier lieu, au lieu de me regarder, moi.

Et que c’est le plus beau spécimen de mâle que je n’ai jamais vu.

1m92 au bas mot. Des épaules bien découplées, un sourire ravageur. Un regard intense de prédateur de la savane sauvage. Un visage à la perfection marmoréenne, et de superbes oreilles à la pointe effilée qui dépassent d’une masse de dreads argentées, attachées en demi-queue.

Il est superbe.

Si Angel est un ange, lui, c’est un archange.

Les mains dans les poches de sa longue veste en cuir camel, il me scrute avec un petit sourire flottant sur ses lèvres larges, à la courbe sensuelle. Cette façon de regarder… je comprends tout de suite qu’elle est typique des elfes. Elle vous donne l’impression d’être seule avec lui dans la pièce, alors que ce n’est pas le cas.

Suilad, murmure-t-il d’une voix chaude et grave coulant tel un délicieux chocolat, la main sur le cœur.

Il s’incline un peu en avant, comme un prince qui salue. Je suis sous le charme, et déjà rouge tomate. Il me parle, à moi… et je ne sais pas ce qu’il me dit.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? réussis-je à articuler, en me tournant vers Angel, mais sans quitter le bel inconnu des yeux.

— « Bonjour », répond Angel à la volée. Shadow, voici Jolene, l’amie de Ree.

Shadow. Mon Dieu… ce n’est pas de l’elfique, mais je suis déjà amoureuse de ce nom.

— Jolene, Shadow, fait Angel avec un geste rapide du bras. Mon frère juré. Chef du clan des Sons of the Wicked Moon de Chicago.

Un ard-æl. Un chef de clan elfe… et d’un gros, en plus.

Je rougis, me rappelant ce qu’on dit sur eux. L’ard-æl, c’est l’alpha d’un clan. Celui qui combat le mieux, réfléchis le mieux, qui a la plus grosse magie, et la plus grosse… bref. C’est aussi celui qui a le plus de femelles. Le mâle dominant, quoi. Le chef de la meute. L’étalon du troupeau.

Et Angel a voulu me caser avec un mec comme ça.

Impossible. Des deux côtés, du sien comme du mien.

Un client arrive, accaparant Angel qui a aidé à la caisse tout l’après-midi, sans qu’on ne lui demande rien. Je devine bien qu’il tente d’impressionner Ree, ou, en tout cas, de lui rendre service. Il la courtise. En discutant avec ma collègue, j’ai appris qu’elle n’était pas vraiment avec lui, mais à mon avis, c’est imminent.

En attendant, elle reste à côté de lui, le dévorant des yeux. Je les vois discuter à voix basse. Je décide donc de continuer à ranger les nouvelles acquisitions dans les rayons.

Shadow apparait à ma droite, et me prend le tas de livres des mains.

— Tu permets ?

Je le laisse faire. S’il tient à aider… ce sera toujours des crampes dans les doigts en moins.

Il croit peut-être que je vais l’inviter à dormir chez moi. Il faut vite que je clarifie la situation.

— À propos de ce qu’on a pu vous dire… commencé-je, mal à l’aise.

— Tu peux me tutoyer, répond-il d’une voix ni trop chaleureuse, ni trop froide. Et ne t’inquiète pas : Shaun m’a fait le même coup, en me disant que j’allais dormir chez toi cette nuit. Mais je n’ai pas pour habitude de m’inviter chez les gens, contrairement à ce que peut raconter Shaun.

J’écarquille les yeux, un peu surprise.

— Shaun ? C’est son nom ?

Shadow me fixe un moment, puis il baisse les yeux et secoue la tête, un sourire fantôme flottant sur ses lèvres larges et sensuelles.

Je suis fascinée par son visage. Ce mélange de traits forts et fins, cette noblesse et cette sensualité. Je n’ai jamais vu d’homme aussi beau, même à la télé ou au cinéma.

— Il ne vous l’a pas dit, c’est ça ? demande-t-il en braquant son regard surnaturel dans le mien.

Toute trace de jovialité a disparu dans son ton. Je sens une grande froideur envahir mes os.

Ce type est capable de glacer quelqu’un d’un seul coup d’œil.

— Non… Le père de Ree l’a surnommé Angel.

Shadow hausse un sourcil.

— Angel ? C’est un beau surnom. Il lui va bien, en un sens !

— Je trouve aussi.

Le beau fae tente un sourire. Mes yeux s’accrochent une seconde de trop à ses crocs. L’un des attributs de l’ard-æl, il parait, avec le… reste.

— Bon, ajoute-t-il d’une voix un peu moins froide. Que cela reste entre nous. Chez les elfes, on ne donne pas son vrai nom sans raison. Je pense que Shaun donnera le sien à Ree et sa famille le moment venu.

Je hoche la tête. De toute façon, je dirais « oui » à tout, si cela me permettait de l’entendre parler avec cette voix grave et profonde, légèrement rocailleuse.

— Shadow… ce n’est pas votre vrai nom, alors ?

Il rit doucement.

Oh Mon Dieu, ce rire.

— Non. J’ai un nom de naissance, celui que m’a mère m’a donné, et qui était inscrit sur mon état-civil avant que je le jette. Puis un Nom-Vrai, celui que j’ai reçu dans le feu de l’initiation. Et enfin, un surnom, qui est celui que j’utilise dans la vie de tous les jours.

— Shadow ?

— C’est ça.

— Le feu de l’initiation, qu’est-ce que c’est ? demandé-je encore, la curiosité éveillée.

Savoir qu’à notre époque, au XXIème siècle, toute une communauté de gens vivent comme dans un MMORPG ou un livre de Tolkien me fascine.

— Le feu féérique. Celui que les elfes allument par la magie, le feu originel de la création. Il tient une place très importante dans nos rites.

— Vous avez beaucoup de rituels ?

De nouveau, ce sourire si beau.

—Beaucoup trop, dirait Shaun. Mais c’est important pour nous de nous y raccrocher. Nous n’avons pas de nation, pas de réel chez-nous. Il n’y a pas de délégation elfique à l’ONU… alors, ces rituels nous rappellent notre identité, notre unité, en dépit de la dissémination des clans.

— Combien de clans y-a-t-il ?

— Beaucoup, me répond Shadow avec un sourire mystérieux. Et il y a des elfes partout dans le monde.

— Je croyais que les elfes faisaient partie du folklore de l’Ouest et du Nord de l’Europe ?

— Les mots « elfes » et « fae », oui. Mais de tous temps, et dans tous les endroits du monde, vous avez utilisé beaucoup d’autres termes pour nous qualifier.

— Est-ce que ces différents types d’elfes ont tous une culture différente ?

— Oui et non. Ils sont influencés par le pays où ils sont nés, et celui où ils vivent, comme Shaun et moi. Mais, fondamentalement, et même s’il y a des particularités locales et des dialectes, nous avons tous la même façon de vivre.

— En clans, avec un chef ?

— Nous préférons le terme « meneur ». Et tous les elfes ne vivent pas en clan.

Je sens qu’il n’a pas envie d’en dire plus.

— Où allez-vous… je veux dire, où vas-tu dormir ?

Shadow me regarde du coin de l’œil.

— Chez les Black Heart. Nos clans sont alliés, et ils sont obligés de me recevoir. C’est pour ça que Shaun tenait tant à ce que je dorme partout ailleurs que là-bas. Il ne veut pas que ma présence donne de la légitimité à Hawthorn.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il est l’ancien ard-æl.

— Oh…

— Ne le répète pas, me coupe-t-il immédiatement.

Ree. Il ne veut pas qu’elle sache…

Tout ça parce que Shadow m’a mise dans la confidence, je me sens plus à l’aise avec lui. Il continue à me suivre dans les rayons, la pile de livre dans les bras. Quand je dois les ranger dans un coin trop haut, il les met lui-même, m’évitant de monter sur l’escabeau. Il me pose des questions sur les livres, et me demande même mes recommandations.

— Vous – je veux dire tu aimes lire ? demandé-je, étonnée, avant de me rappeler que Ree avait eu la même réaction avec Angel, avant de découvrir qu’il lisait de la poésie – un passe-temps plutôt rare, par ici.

— Bien sûr, me répond Shadow. Mais j’aime surtout les livres de science.

— De science ? Alors vous devriez lire celui-là…

Je lui sors un truc sur le langage des arbres. Shadow le regarde en silence, puis relève les yeux sur moi, un sourire en coin.

— Les arbres… Je suis un citadin, mais pourquoi pas.

— Je croyais que tous les elfes aimaient les arbres !

— Pourquoi ?

— Vous vivez dans la forêt… argumenté-je, me sentant soudain très bête.

— Pas forcément. Il y a des elfes qui vivent au bord de la mer, d’autres en ville… comme moi. Mais tu voulais sans doute dire que nous aimions les endroits où aucun humain n’aurait envie de vivre.

— Non, je… je voulais dire, les endroits beaux et mystérieux !

— Comme les galeries abandonnées du métro de New-York, là où vit le clan des Sons of the Broken Blade ? s’amuse Shadow. Ou l’asile psychiatrique en ruines sur cette île au large de Key West, où crèchent les Obsidian Rose ?

Je ne sais plus quoi dire pour ne pas paraître comme la campagnarde raciste et bigote qu’il doit penser que je suis. Mais finalement, c’est lui qui me tire de là.

— Ne t’inquiète pas. C’est toi qui as raison : j’ai compris ce que tu essayais de dire. Tu voulais parler d’endroits qui existent dans les interstices, avant et en-dehors du temps. De lieux anciens, sacrés, abandonnés ou maudits, dans lesquels les humains ne s’aventurent pas… des « ground zero » où les anciennes puissances restent incontrôlées et incontrôlables, là où les arbres poussent à travers les toits. Le jardin sauvage originel, l’Enfer avant la rédemption du Paradis… Je me trompe ?

Je secoue la tête lentement, subjuguée. Ces mots… il a évoqué en quelques phrases toute la magie qui me charme tant chez les elfes, ce qui me fascine en eux.

Avant et en-dehors du temps. Incontrôlé et incontrôlable… l’Enfer et le Paradis.

Lui aussi, il doit lire de la poésie.

Shadow referme doucement ses longs doigts sur le livre.

— Je le prends.

Il ramène le bouquin au comptoir et le paye directement à Angel, qui encaisse son argent sans broncher. Deux elfes qui jouent au vendeur et son client… en tout cas, c’est l’impression que ça donne.

C’est l’heure de fermer. Ree aide Angel à fermer la caisse, tandis que Shadow attend appuyé contre un pilier, les mains dans les poches. En constatant qu’il a les yeux posés sur moi, je détourne les miens.

— Bon… tu nous suis chez les Vega ? lance Angel à son ami tout en renfilant son perfecto sur ses bras tatoués.

Shadow secoue la tête.

— Non. Je vais chez Hawthorn.

Angel grommelle quelque juron elfique. Shadow va partir dans la forêt pleine de neige, alors qu’il fait nuit… Le repaire des elfes est bien à une heure de marche d’ici.

Encore un endroit « abandonné ou maudit ». Pas des plus confortables. Or, Shadow, avec sa veste impeccable et son odeur de cuir épicé, n’a pas du tout l’air équipé pour partir en trek dans la nuit hivernale.

Je peux pas le laisser aller là-bas. Il pourra dormir dans le canapé… il a l’air poli, responsable.

— Shadow, tu peux dormir chez moi, proposé-je alors, le rouge aux joues.

Le fae me coule un regard par en-dessous. Et, soudain, j’entends sa voix dans ma tête, aussi distinctement que s’il me murmurait à l’oreille :

— Tu es sûre ?

— Oui.

Il sourit, et baisse les yeux. Tout cela sans proférer un mot.

Angel n’a pas l’air surpris. C’est Ree, qui l’est. Mais je décide d’ignorer son air stupéfait. « Dieu seul peut me juger », avait coutume de dire mon épouvantable patriarche. Je n’ai rien pris de lui… sauf cette phrase.

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