Prémices
Vous l'avez déposé au creux de mon sourire,
Où nos joyeusetés viennent s'épanouir,
Invitation discrète à d'autres embarras,
Confession désuète, en si simple apparat.
Infime événement aux yeux de l'univers,
Lui qui éprouve tant de funestes misères,
Il ne doutait qu'aux miens, ce timide baiser,
Eu le goût du destin et des doux alizés.
Echange de politesse, machinale conduite,
Au quotidien sans cesse, on le donne à la suite,
Aux enfants attachants, aux adultes connus,
Comme un petit fragment de soi qu'on distribue.
Mais il en est certains qui bouleversent une vie,
Ceux qu'on voudrait sans fin, flambés à l'ambroisie,
Ceux qui portent en eux le désir et les craintes,
Qui semblent déjà vieux de mille et une étreintes.
Vos lèvres ont un langage que j'aimerai apprendre,
Pour vous dire, moins sage, que je ne peux attendre,
Que mon corps vous éclaire de ce que mon cœur tait,
Que se lève le mystère de notre éternité.
MH.
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